Un canard ? Oui ! Mais à l'Orange !
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

Partagez | 
 

 1. Divagations tavernales et autres jeux de maux.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Delta
Dot, bien gardée.
Delta

Messages : 86
Inscrit le : 02/09/2010
Où ? : Dans son lit, souvent.
Emploi : Brigonne, Barande
Humeur : Fournaise.

1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Empty
MessageSujet: 1. Divagations tavernales et autres jeux de maux.   1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Icon_minitimeMer 9 Mar - 13:49

De retour de Marseille, Eralypse et Ysarée sont à l'Oustalarié Provençau en compagnie de Delta. Quelques mots plus tard - sur les voyages, le fait qu'il est un tortionnaire qui la force à voyager et les disparitions d'Eralypse, l'évocation de disparitions à venir, surtout - Ysarée part en claquant la porte.


Eralypse : Non, vraiment. Il n'y a pas à dire. J'ai un talent absolument grandiose.
Delta : Nous applaudirions si n'avions un verre à la main. Ainsi, vous disparaissez ?
Eralypse : Demandez à votre amie de vous prêtez les siennes.
Delta : C'est qu'elle a les mêmes.
Eralypse s'accoude, porte une main à son front, saisissant de l'autre son verre moitié vide. Mmh ? Malheureux. Parler pour deux avec une seule bouche, et en plus partager vos mains...
Delta : Stoppons là, c'est fatigant.
Eralypse : Je vous l'accorde.
Delta : Une pause, dirons-nous. Pose de verre. Delta joint le geste à la parole, pose son verre, puis applaudit, lentement, trois fois. Alors, cette histoire de disparitions ?
Eralypse lève un œil, pas tout à fait réprobateur, sur les mains qui claquent. Stoïque, un instant, qui dure, avant de se redresser, de s'adosser au siège et de la regarder. Disparitions... Ce serait long à conter. Plus encore à expliquer. Et, ma foi, l'intérêt que vous y trouveriez est fort limité.
Delta : Lors j'en reparlerai dans un courrier. Puisque ce n'est pas à la Baronne que vous souhaitez écrire.
Eralypse : Je ne la connais qu'à travers vos mots ajoutons qu'il me semble avoir eu une aversion pour la noblesse de titre. Et puis...Peut-on vraiment entretenir une discussion avec un masque ?
Delta semble réfléchir un instant. Esquisse un semblant de sourire. Tout dépend de la discussion. Si elle doit se faire sur fond de vérité.... L'on ne peut guère. Sauf si l'on sait faire le tri.
Eralypse : Faire le tri. Apparemment, il est difficile de le faire dans ce que je peux dire. Au vue de la porte malmenée et de la nuit que je m'apprête à passer dehors. En ce qui concerne les votres, je pourrais tenter la sélection. Mais, il vaut mieux prévenir...Je suis crédule.
Delta : Crédule ? Me croiriez si je vous proposais de ne pas vous laisser dormir dehors en tout bien tout honneur ? Et crédule, nous le sommes tous, tant qu'on entend ce que l'on souhaite entendre.
Eralypse : Mmh. J'aurais tendance à vous croire. Même sur l'en tout bien, tout honneur. Bien sûr. Enfin, j'ose espérer que nous ne sommes pas tous si enclins à croire les mensonges simplement parce qu'ils nous plaisent. Ou pas toujours.
Delta : L'espoir... Pas toujours, mais pourtant. L'espoir mène notre crédulité.
Eralypse : Pensez-vous ? Il y a là un vrai souci, en ce cas.
Delta termine son verre.
Eralypse : Sans espoir, pas de vie. Notre existence serait donc esclave du mensonge d'agrément ?
Delta : Oui, je pense, cela m'arrive. Trouvez-vous cela si grave ? Oh... non. La vérité existe aussi.
Eralypse : Rare. Changeante, surtout. Là qu'est le problème. Enfin...Je crois. Vérité...Grand mot. Quelle est la votre ?
Delta : Changeante. Ma vérité est, je pense, celle que je vous conte.
Eralypse sourit brièvement.
Eralypse : Je ne devrais pas, mais soit, je crois que vous dites vrai. Et c'est relativement effrayant.
Delta : Mais est ce que mon paraitre ne devient pas mon être ? Enfin, je ne fais qu'exprimer cette peur à voix haute.
Eralypse : Je n'ai jamais dit être disposé à entendre la vérité de quelqu'un d'autre. Et je crains ne détenir aucune réponse juste...
Delta : Je ne chercherai pas à savoir le pourquoi, mais je n'ai nul intérêt à vous mentir. Je vous l'ai imposée, il est vrai.
Eralypse : Nul intérêt ? Le mensonge n'est pas forcement motivé par l'intérêt. Je vous l'ai écrit, je crois. Votre paraître restera différent de votre être dans que vous resterez consciente de ce que vous êtes. Que votre être actuel ne soit pas conforme à votre être passé et que vous le vivez difficilement est autre chose...
Delta : Par quoi alors ?
Eralypse : Vous auriez pu chercher à vous cacher. Je ne dis pas protéger, ce serait m'accorder un peu trop de crédit.
Delta : J'aurais pu. N'en ai eu nulle envie.
Eralypse : Pourquoi revêtir un masque ? Par intérêt ? Peut-être à certains yeux. A d'autres, il s'agit juste de ne pas avoir à montrer ce qu'il se cache dessous. Les raisons qui mènent à cela peuvent être diverses, après... J'ai bien compris. Et, si la chose m'interpelle, étant donné que je n'ai pas vraiment cherché à me dissimuler non plus, je ne m'étendrais pas plus sur ceci précisément
Delta : Mon masque est totalement intéressé. Sans intérêt, sans doute, j'aurais pu choisir une voie plus simple... Enfin...
Eralypse : Une voie plus simple ?
Delta : Faire un ange, vivre fille mère, affronter le regard des autres la tête haute…
Eralypse : Mmh...Plus simple, vous êtes sûre ? Plus honnête, peut-être...Et encore.
Delta : Je ne sais. J'aurais peut être mieux maitrisé mon être. Ou un autre paraitre.
Eralypse : Un autre paraitre... Qu'auriez vous choisi, cette fois ?
Delta : Je n'y ai jamais vraiment réfléchi.
Eralypse : Mmh...
Delta : Peut être serais je vraiment repartie à la quête mon passé... Retrouver ce qui fut moi.
Eralypse : Et...Croyez vous vraiment qu'on puisse maîtriser son être ? Le contenir, peut-être. Mais peut-on nommer ça maîtrise...
Delta : Je ne sais pas trop.
Eralypse : Je ne sais si c'la aurait été beaucoup mieux.
Delta vient emplir à nouveau son verre. S'assied plus près. Servez vous, hein, c'est là pour ça.
Eralypse : Mmh ?
Delta : C'est peut être ça mon souci ? Vouloir tout contrôler... La bouteille. La prune.
Eralypse la regarde, sans comprendre un instant, puis pose un œil sur la bouteille. Ah, oui... Non, je suis d'une compagnie assez particulière une fois passé au stade de l'ébriété outrancière, donc évitons
Delta : Particulière ?
Eralypse : C'est le seul mot qui m'est venu à l'esprit, sur le moment...
Delta : Et donc, comment êtes vous quand vous buvez trop ?
Eralypse : Non mais la dernière fois j'ai fini rampant dans les escaliers, c'était pitoyable... Ah, bah le voilà, le mot. Pitoyable.
Delta : Ah quand même…
Eralypse : Mmh, oui. Chunko et Fougère ne se lassent pas de l'évoquer...
Delta : J'imagine qu'ils ont dû se gausser.
Eralypse : Un soir avant mon élection. Bel exemple, vraiment. Enfin, je devais avoir une bonne excuse...
Eralypse : A peine.
Delta : Vous maitrisez les excuses ?
Eralypse : Dépend.
Delta : De ?
Eralypse : Du niveau de crédulité de mon interlocuteur, majoritairement.
Delta : Et de son envie de vous croire, sans doute.
Eralypse : Sans doute. Enfin, que disions nous...
Delta : Nous parlions des disparitions que vous ne vouliez pas conter. Qui se rapprochent de vérités dites... et de porte claquée.
Eralypse : Mmh, vous insistez ?
Delta : De nuit condamné à passer dehors sauf si vous acceptez l'invitation. Non. Je resituais.
Eralypse : Bon...
Delta : Après... Delta affiche un sourire mutin. Si j'insistais, vous me conteriez ?
Eralypse rit. Je crois que oui.
Delta : Ah... En ce cas, j'insiste !
Eralypse : Bien... Rien de bien...Palpitant, à dire vrai. J'ai du, par deux fois, la laisser seule. L'une, je n'ai pas prévenu. Cela devait se résumer à une journée. Je ne suis réapparu qu'après deux mois.
Delta : Et vous étiez ?
Eralypse : Maigre. Et silencieux. La seconde fut bien plus courte, et motivée par mon incommensurable lâcheté. Je l'ai laissée, encore, ai prévenu cette fois, et n'était qu'à un jour de marche de la ville. Et j'étais...En voyage vers un passé que j'avais sûrement envie de visiter. Ou de connaître, au moins.
Delta acquiesce doucement.
Delta : Le présent ne fait pas toujours le poids.
Eralypse : Le présent m'est aussi trouble que le passé. Je ne le connais, le visite, mais ne le vit que du côté où il écorche. Par trop plein de maîtrise de moi.
Delta : Pourquoi ne pas choisir le côté qui arrache des sourires ?
Eralypse : Parce que je ne sais pas sourire. Voyez, la lacune serait fort préjudiciable. Et puis, autant rester sur un terrain familier.
Delta : Vous ne savez ou ne voulez pas ?
Eralypse : Mmh... Je ne suis pas sûr de la réponse.
Delta : Alors n'en donnez pas.
Eralypse : Peur que je vous mente ?
Delta : Nulle envie, en effet.
Eralypse esquisse un sourire, délibérément amusé. Bien, bien.
Delta : Et vous parliez des disparitions à venir ?
Eralypse : Je n'en projette pas. Mais, quelque part, je dois savoir qu'il en viendra encore. Simplement parce que ce qui fit que j'ai du fuir la dernière fois ne s'est pas résorbé.
Delta : Ce passé ?
Eralypse : Non, la dernière a été motivée par ma lâcheté.
Delta : Autant pour moi. La prune, la fatigue, ou une erreur de ma part.
Eralypse : Aucun souci
Delta : Et de quoi avez vous eu peur ?
Eralypse : Mmh... Laissez-moi une seconde, que je trouve les mots adéquats...
Delta : Je vous en prie.
Eralypse prend un moment, se saisit de la bouteille, encore, et remplit ce verre qui n'était pourtant pas encore vide. De...
Delta l'observe faire, respectant sa réflexion.
Eralypse : Corruption.
Delta : Corruption ?
Eralypse : Corruption.
Delta : Nous ne parlons pas d'or, n'est ce pas.
Eralypse considère le verre, le porte à sa bouche, qui s'occupe de l'alléger de quelques gorgées. Il trouve la table avant que le garçon ne fasse un léger signe de tête négatif. Bien sûr que non.
Delta : Alors de quoi ? De votre être ? De votre esprit ?
Eralypse : Pas du mien. Enfin, si, du mien, mais ce n'est pas ça que je redoutais.
Delta fronce les sourcils, tentant de saisir. Secoue la tête en signe de dénégation. Je ne comprends rien.
Eralypse : C'est amusant comme je pourrais vous dire les choses très simplement, vous n'auriez absolument aucun mal à comprendre si j'utilisais les termes justes...
Eralypse : Oui, justement. Non, je sais pourquoi je ne vous dis pas la chose clairement
Delta arque un sourcil.
Eralypse : Parce que je me trouverais bien embarrassé de vous mentir, sans pour autant avoir l'aisance pour vous faire part du sujet.
Delta le contemple un moment, l'alcool ou le temps que la compréhension se fasse. Esquisse un sourire. Seriez embarrassé de m'entretenir d'un sujet ? Enfin, seriez embarrassé, vous ? C'est possible ça ?
Eralypse passe une main sur ses joues glabres. Plus que possible, à dire vrai... C'est une de mes composantes. Je suis prude, il me semblait que vous en aviez pris connaissance.
Delta : Ainsi c'est un sujet qui touche la... prudité ? Sensible, donc. Mais s'il y a une personne avec qui il ne faut pas être gêné, je crois que c'est moi. Sans vouloir me vanter.
Delta esquisse un sourire mi-moqueur, mi-compréhensif.
Il s'agit donc de votre douce acide ?
Eralypse : Certainement. Et pourquoi devrais-je être moins gêné avec vous qu'avec une autre ? Ou un autre, du fait. Interrogateur, de la voix au regard, les traits un rien fermés.
Delta : Une intuition... Non, réponse bête s'il en est. réfléchit un rien, lui sourit. Tout simplement parce que je pense, sans me vanter, toujours, être à même d'appréhender divers sujets sans y voir rien de gênant.
Eralypse : Que vous n'y voyiez rien de gênant est une chose. Que votre interlocuteur le soit, même sans penser aborder un sujet qui vous est délicat, en est une autre, n'est ce pas ? Ne doit plus bien savoir, ce qui a motivé l'évocation, il perd la mémoire au fil des sujets, songeant maintenant à la porte qu'il pense trouver close, au problème qui n'en est pas un. Si jusque là, comme à son habitude, le brun parlait, la regardant sans détour, ses sourcils se froncent et il s'attarde à un coin de table. Y a t-il besoin d'aller plus en avant pour que vous compreniez...
Delta : Sans doute pas... Mais si j'apprécie la compréhension à mi-mots, j'apprécie aussi les choses énoncées clairement. Étant donné que je n'ai aucune envie de vous gêner... Je n'insisterai pas. Si un jour vous vouliez m'expliquer vos fuites, vous saurez où trouver oreilles attentives. Se ressert un verre. Sourcil levé, interrogateur.
Eralypse : Vous comprendriez la première, moins la seconde, et c'est de la seconde dont nous causions, il me semble. Disons les choses aujourd'hui, puisqu'il me semble qu'il faudra les dire un jour.
Abdique, prend le temps, mais abdique. Il s'autorise une latence, cherchant des termes assez flous pour ne pas risquer de réaction puérile.
S'il s'agit de ma douce acide, qu'il est question de corrompre au sens saint du terme et qu'il ne s'agit pas directement de moi....Que le sujet m'est embarrassant, encore, vous ne pouvez que voir qu'il s'agit d'affaire de couche, si je ne m'abuse.
Delta prend une légère gorgée, ne l'interrompt pas, puisqu'il est décidé. S'était décidée, pourtant, à ne pas insister. Reste impassible. Acquiesce doucement. C'est en effet ce que l'on en comprend.
Eralypse : Et bien, c'est un peu près tout ce qu'il y a comprendre, je crains. Gratte, d'une main peu assurée, ce qui lui sert de menton, et reprend, avec le ton de l'hésitant. Quand la situation s'est faite insoutenable, je n'ai trouvé d'autre solution que l'éloignement... Simplement.
Delta : Qu'est il arrivé ? Question nette, simple. Delta ne comprend pas, ne saisit pas ce qui peut être insoutenable en une couche, sinon de la trouver vide.... Ou de la trouver pleine, sans en profiter...
Eralypse : Qu'est il arrivé ? Rien, justement. Je ne sais si vous avez déjà tenté l'expérience, mais dormir de longs moins au côté d'une femme sans pouvoir ne rien d'autre partager que le sommeil dans une couche commune devient très vite... Problématique. Difficilement supportable, s'il on peut dire.
Delta : Rien... Ah ça, oui, je conçois que ce soit problématique. Douloureux, que ce soit mentalement ou physiquement. Ce creux, là, qui brûle et ne peut être éteint. Ces images qui ne peuvent être. Et ce respect, puisqu'il est présent, qui vous retient. Cette chaleur qui vous ronge... Aurait pu continuer longtemps encore, mais s'arrête, cependant, se disant que loin de l'aider, ses paroles ne sont guère réconfort. Delta est reine des gaffes. Aussi. Toussote. Je comprends, oui.
Eralypse: Hum. Oui, voilà, c'est l'idée. Raide, un rien, dans le mot, en tout cas. Le reste se porte bien, quoique l'évocation ravive les entrailles rongées, chaque soir, les gestes qu'il avorte, les draps qu'il quitte, inlassablement. Le front se plisse, comme la mâchoire se contracte. Le brun reste muet, un instant qu'il laisse durer, pour chasser les pensées parasites.
Delta reste un rien désarmée devant un tel mal. Ne sait trop quoi répondre. En d'autres temps, d'un sourire mutin, elle aurait proposé de l'aider à soigner sa douleur. Mais là, elle ne dit rien. Pas l'envie qui lui manque, non, mais le respect, justement. Elle l'observe, en silence. Il n'y a rien à dire face au désarroi qu'il dégage. Rien. Et rien ne se passe.
Eralypse : Je crois que le pire dans l'affaire, c'est ce que j'ai annoté, sur le mot que je lui ai laissé...Et ce que je lui ai dit, ensuite...Il faut vraiment être...Ne sait pas, ce qu'il lui a fallu être. Et en reste là, d'ailleurs. La confidence a ça de douloureux qu'elle est un peu trop vivante, qu'il sait cette chose devoir détruire les liens ténus qui les unissait. Expression confuse, il lève un œil vers celle qui lui fait face, tente de se souvenir de quelque chose, les sourcils doucement froncés. Vous comprenez ?
Delta : Je crois... Et ne vous sentez pas obligé d'en dire plus. Dites ce que vous voulez dire, surtout, surtout... Restez vous même. Je pose la question, tout de même. À vous de répondre ou non. Qu'avez vous annoté dans ce mot ?
Eralypse : Je ne sais plus...Que je devais m'en aller, je n'ai pas du lui dire pourquoi. Je crois que j'avais honte. C'est amusant...Honte d'aimer, et d'être soumis à tout ce que cela sous-entends. Et je suis parti. Trois, quatre jours. Je n'ai plus le souvenir exact. Ce n'était pas pire, mais je ne trouvais tout de même pas le repos. Alors, je suis revenu. Et ai dit plus qu'il n'en fallait. Je crois qu'elle ne m'a jamais pardonné. s'amuse de la facilité de dire ces choses, une fois que le cœur est exposé, tout ses entours paraissent dérisoires à conter. L'histoire est pourtant, d'un bout à l'autre, absurde à ses yeux, il pourrait presque en rire. Presque.
Delta déglutit, comprend, ne comprend pas pourquoi elle se refuse à lui, un traumatisme, sans doute, la connaissant, ce ne devrait pas être un caprice. La jalouse cependant, un tel sentiment ne peut qu'être envié. Ils ont dépassé l'amour de tripes, bien que les tripes réclament leur dû. Elle est triste pour eux, aimerait, si elle pouvait, faire quelque chose. Étouffe un rire, absurde. Elle, aider ?
Et vous faire pardonner... Avez tenté ?
Eralypse : Sûr. Je lui ai demandé de m'épouser, même... Enfin je ne suis pas certain que ce soit ça, qu'elle n'ait pas pardonné. Sourit. Sans raison, nerveusement, un de ces sourires qui sont douloureux quand ils demeurent. Et celui là demeure, s'accroche. Il est sûr d'avoir l'air parfaitement idiot, de ses mots à ce rictus crispé. Il ne sait pas encore qu'il se sentira plus idiot encore, le lendemain, une fois la plaie réouverte.
Delta : Vous êtes allé chercher ailleurs ce qu'elle vous refusait ? N'avez pas trouvé... Et... pourquoi parler ? Pourquoi en rajouter ? L'homme a mal, elle remue le couteau dans la plaie. Elle se tait, donc.
Eralypse : Aller chercher ailleurs...Non. Je crois que j'aurais pu, à quelques occasions, sous d'autres jupes, plus que l'idée, j'en ai eu l'envie. L'observe. Attentif. Il cherche la raison de la phrase brisée, reprenant un certain calme, la fraîcheur de la distance. C'est ça, qu'elle ne m'a pas pardonné. Et puis, refuser...C'est un rien plus complexe que c'la. Vague, de nouveau, il cherche à s'extirper de la confession installée. Je ne sais pourquoi, mais je trouve particulier que vous compreniez, je vous vois mal vous attardez à ces soucis. Sans offense aucune, bien au contraire...
Delta sent le moment passer, l'envie de confession partie. L'alcool qui se dissipe, peut être. La prune est efficace mais éphémère. Je parais femme futile, sans doute... Plus attachée aux bienfaits matériels et aux sens du corps qu'aux choses qui tiennent du sentiment. J'ai connu la douleur. Pas celle de l'abstinence forcée, non, mais celle de voir vos tripes partir avec un dos qui s'éloigne.
Eralypse : Futile ? Non...Non, ce n'est pas ce que j'entendais. Revient en arrière, par peur de ne pas être clair, de la voir égratignée par un mot qui n'avait rien de tranchant Seulement, mon histoire a ça de tragiquement idiot qu'elle est partie d'un respect religieux, vous comprenez ? Je l'ai aimée avant d'être baptisé, ai eu envie d'elle bien avant d'embrasser une quelconque foi...Ces choses ne m'ont jamais été inculquées. Contrairement à elle. J'aurais pu la convaincre, je crois, mais, ça aurait été prendre le risque de la souiller, voyez. Alors que, vous ne vous embarrassez pas de ces choses. Je ne sais si vous n'avez été liée aux choses qui tiennent du sentiment, vous me semblez savoir les souffrances de l'attachement, en tout cas. Je n'ai pas connu la même chose, de souvenir, la douleur du partir m'est en bien des points inconnue. Vous en avez vu de nombreux, de dos s'éloignant ? Le garçon regrette dans l'instant sa question. Il pense lui intimer de ne pas y répondre, mais reste coi, curieux malgré lui de la réponse.
Delta reste songeuse un instant, se demande si vraiment il y en a eu tant. Des hommes qui ont vraiment compté. Trois. Un dont j'ai contemplé le départ, désarmée. Un qui a disparu... Et le dernier que j'ai quitté. Je ne passais plus les portes... Les cornes, voyez vous. Un dernier que j'ai poussé à partir. Quatre, en fait. Le disparu, je l'ai revu, j'ignorai qui il était. Et le dos contemplé, est... Déglutit. Les billes se posent sur un point d'encre, à son poignet. Il n'est plus. Finalement, je dirais deux.
Eralypse : Cela ne fait pas tant, au fond. Il suit le regard baissé, n'y voit bien sûr pas la pointe colorée, tout juste la main, le poignet. N'en fait pas cas, lève l'orée bleutée d'un regard vitreux et se contente de l'observer, préférant se taire, un peu. Sous le trop plein de choses dites, peut-être.
Delta : Des amants de passage, il y en a eu d'autres. Un ami, surtout. Lorsque nous ne savions pas quoi faire. Et des inconnus. Boyaux de chats ou de moutons... Tisanes. Pas de marmot. Le chiard vient de celui que j'ai fui. J'ai bien aimé chaque instant. Et mis fin à bien des relations. Pas d'attache. J'aimerais ne plus prendre de risque, mais j'aime les choses de la chair. Et chaque fois, risque il y a.
De s'attacher. On a beau dire qu'on ne veut pas... On ne choisit pas, n'est ce pas ? Relève un rien la tête, l'observe, dans le vague.
Eralypse sourit. Simplement. Franchement. Lèvres fendues sans la retenue qu'il y met d'accoutumée. Il acquiesce, d'un petit hochement de tête. On ne choisit pas. Non. Ce serait beau. Mais non. Enfin beau...Non, je mens, c'est beau, de ne pas choisir. Risqué, mais beau. Je crois...Du moins.
Delta acquiesce doucement. Esquisse un sourire. Voilà, je voulais vous faire parler, et j'en ai fait tout autant... Je ne suis pas bonne enquêtrice. Mais j'aime vous parler.
Eralypse : On enquête que sur les mystères, à ma connaissance. Ici, il n'y pas de quoi. Vous m'avez fait parler, et j'ai du en dire assez pour que vous vous sentiez l'envie de me rendre la pareille. Un échange de bons procédés, en somme.
Delta : Je n'ai tout simplement pas vu l'intérêt de ne pas répondre à votre question.
Eralypse : Ah, mais le même que vous auriez pu avoir à ne pas laisser tomber votre masque en ma présence...L'instinct de préservation. Et puis, y a t-il besoin de chercher une raison à la confession...
Delta : Non pas. Mais d'habitude, le confesseur est homme d'église. Je sais que vous aviez vocation à être cardinal, mais vous confesser à moi, vraiment...
Oui, parce que bien que baptisée, j'offre un intérêt plus que limité à l'église et les gens qui croient sans savoir de quoi ils parlent...
Eralypse : Et bien, un dérapage d'homme d'église, c'la arrive. Surtout quand il ne l'est pas encore. Sourit du coin Autre chose à confier... euh...Mon enfant ? Regard rieur, bien qu'une expression absolument sérieuse tente de faire place sur ses traits. Pas bien probant, mais il aura tenté.
Delta : En d'autres temps, j'aurais répondu "moi", mais ce temps n'est pas. Plus, ou ne sera pas. Pas l'envie qui m'en manque, notez. Mais ne pas rajouter un malaise là où n'y a pas lieu d'en avoir. Je préfère garder nos confidences et nos échanges tels quels. Avec un peu de chance, votre mémoire aura oublié cela. Laisse passer un temps J'aurais mieux fait de ne pas le dire, n'est ce pas ? Oui, encore des questions. sourit en coin, amusée, finalement. Qu'en pensez vous mon père ?
Eralypse reste aussi bien muet qu'immobile pendant un instant. Qui dure. Et qui implose, par le rire qui remonte, léger. Elle n'oubliera pas, mais j'effacerais manuellement. Ou j'occulterais. Permettez-moi de vous dire, cependant, que si vous aviez dans l'idée de vous confier, vraiment, vous seriez certainement fort déçue de l'usage que j'aurais de vous. Nul malaise, d'ailleurs, je crois que je dois me sentir...Flatté. Ou tenté. Sûrement un peu des deux. Mais, soit. Amusant que vous choisissiez l'instant pour dire c'la...C'est la mise en contexte de la confession, qui veut ça ? L'attrait de la soutane, sans doute... Se permet un sourire, amusé.
Delta est soulagée par le rire, avait il déjà rit ainsi devant elle ? Déjà qu'elle guettait les sourires... On va dire cela. Ce sera plus simple. La prune, je dirais. L'instant. La langue déliée qui dit tout ce qui me passe par la tête. Traitresse. On ne peut même pas se faire confiance. Ne croyez pas ce que vous devez, soyez, cela suffira. Lui rend un sourire avant de se cacher derrière son verre,
qu'elle boit alors qu'il est déjà vide.

Eralypse : Je le suis, l'un et l'autre, nier serait mentir et il me semble avoir dit que menteur, je n'étais pas vraiment. Je devrais, l'être, là, mais puisque c'est la faute de l'instant, et de la soutane que je ne porte pas, nul besoin d'en arriver là. N'est ce pas ? Sourit, encore, une ébauche, seulement. Ebauche amusée, bien sûr, mais il est revenu à la retenue. Précaution oblige.
Delta : Pas besoin de mentir, il fallait taire. Quoique là, c'est moi qui suis flattée. Et je ne vous tenterais pas. Là n'est pas mon but. Si... secoue la tête de droite et de gauche J'allais continuer, en fait. L'habitude, sans doute. Quoique je n'aie jamais voulu me retenir. Etrange. Et plus étrange encore. ça me plait. Lui sourit franchement
Eralypse : De ne pas vous retenir ? Ce doit être plaisant, effectivement. Je m'efforce de me tenir, justement, beaucoup moins drôle, assurément. Hum...Vous avez raison. Il fallait taire. Se taire, ce qu'il n'arrivait que mal à faire. En désespoir de cause, il fit un mouvement vers la bouteille de prune. Boire aura au moins le mérite de lui occuper l'esprit autant que la langue.
Delta éclate de rire à son tour. Non pas, de me retenir, voyez vous. Non pas par peur que vous me repoussiez, ce qui est fort probable, ou pas, je suis joueuse. Mais par envie de ne pas rajouter à vos tourments. J'aime notre relation comme elle est. Ces confessions, ces discussions, ces courriers... Et je vous respecte. Lui tend son verre, il fait très soif. Vraiment très.
Eralypse la regarde, allant décidément, de surprises en surprises. Fort aimable à vous, vraiment. Je l'aime aussi telle qu'elle, et elle n'est ainsi dérangeante pour personne, n'est ce pas ? Prend le verre, l'allège consciencieusement, le repose et, après une latence où il observe un grain de poussière à la lueur faiblarde de la pièce, un sourire amusé étire sa bouche, creusant une fossette qui n'a pas bien l'occasion d'être éveillée. Cette conversation me paraît très étrange, vu d'ici.
Delta : Dérangeante pour personne, en effet. Elle se lève, la démarche peu assurée, vient attiser un peu le feu qui faiblit. Remet une buche. Gestes simples, habituée, en fait. Vu de votre siège ? sourit en coin, lui tournant le dos, puis se retourne, prêtant son séant à la chaleur des flammes. (n'allons pas dire qu'elle a le feu au...) Etrange comment ?
Eralypse : Vu de la fin de la converse...Fin présumée, du moins. [/i]Sourit. Décidément trop. Se reprend, l'air amusé demeure, quoique les lèvres ont repris leur parallélisme habituel. [/i]Etrange comme...Comme...Non, j'en sais rien, juste. J'aurais du jouer les princes charmants parfaitement insensibles. Excusez de l'écart. Mettez quoi, là dedans, au juste ? baisse l'œil sur son verre. Enfin, le verre emprunté, maintenant vidé. Trouvant très à propos de tout mettre sur le dos de l'abus de prune.
Delta : De la prune. Un truc slave. Recette du premier dos. Bouteille importée de là bas. Fin on s'en fout. Et vous êtes pardonné, si tant est que vous doutiez. M'en servez un ? Profite de la chaleur, proche de la cheminée, toujours
Eralypse : Je n'dis pas non. S'exécute, remplit les deux, tant qu'à faire. Se lève ensuite, embrumé, un verra dans chaque paume. Tend l'un, garde l'autre, l'observe, quelque chose semblant l'interpeller. La proximité du feu, sans doute. La silhouette découpée dans les lueurs, les souvenirs qu'elle évoque. Il est en train de sourire, encore un sourire égoïste, motivé par le miel d'un passé pas si lointain. L'interlude prend fin dans un froncement de sourcils, il lève ses prunelles délavées vers la brune, main toujours tendue.
Delta se saisit du verre, esquisse un sourire, le laissant à ses pensées. En d'autres temps, d'autres lieux, elle aurait joué du contact, mais non, se saisit du verre, simplement. Incline la tête. Merci.
Eralypse : Pas de quoi. Les deux pas de la table jusqu'ici n'ont rien eu d'éreintant. Dites moi, sauf erreur...Je ne vous ai pas entendu parler bien souvent de votre fils. Vous n'êtes pas de ces mères qui ne se tarissent pas d'éloges sur la chair de leur chair...Ces choses ? Fier. Bêtement. Mais fier. D'avoir trouvé le sujet juste pour couper court à tout élan, si élan il y avait pu avoir. Il revient à sa place, lui tournant dos le temps de quelques pas. Volte face. S'assoit, attend.
Son fils... Il est doué. Pas le môme, Gabriel, pour changer de sujet. Elle esquisse un sourire. Savez, ce môme... Je n'en voulais pas. Je ne voulais pas d'enfant. Je prenais mes tisanes, chaque jour. Efficaces d'ailleurs. Je m'y suis remise. Et donc, le père, Kika puisqu'il faut le nommer, a insisté... J'étais pas trop mal avec lui, je me suis dit qu'il n'y avait pas de raison... Me parlait mariage, en ce temps. Pis je suis partie, avec la chose dans le ventre. Arrivée ici, j'ai épousé le Doc. L'enfant est arrivé durant la nuit de noces. Fin de l'histoire. Il est beau, bien que je retrouve des traits de son père. Il est gentil, adorable. Un bambin choyé. Qu'en dire de plus ?
Eralypse : Remise ? Ah. Vous aviez peur d'avoir un enfant de votre époux, peut-être ? Ose, un rien, la taquinerie, le sourire gentiment moqueur en témoigne, s'il le fallait. Qu'en dire de plus...Je ne sais. Que vous l'aimez, que vous êtes fière, qu'il est la plus belle chose qui vous soit arrivée. Ce n'est pas ces choses, que les mères comblées disent ? Enfin, pas que je connaisse multitudes de mères non plus...
Delta : Je n'ai pas trouvé de père pour le suivant, surtout. Pour peu qu'il y en ait un autre. Et de l'époux, il faudrait qu'il me touche, pour ça. Mensuellement, je le rends ivre et le fais coucher dans mon lit. Il affiche un sourire au matin, content d'avoir accompli son devoir conjugal. De fait, lorsqu'il m'a touchée, c'est lorsque je suis arrivée en Provence, enceinte, et qu'il m'a soignée.
Je ne suis pas mère... Accouchée tout au plus. L'enfant est agréable, je ne le déteste pas. Mais pour l'aimer vraiment, il va falloir du temps. On pourrait en revenir à la question de savoir si je sais aimer. Véritablement.
Eralypse : Mensuellement ? A pioché un des termes au hasard, le tout le surprenant...L'amusant...L'inquiétant peut-être un peu, aussi. Et, c'est bien ce qu'il me semblait. Je n'arrivais pas à vous voir mère, véritablement. J'ai voulu savoir si je me fourvoyais, je crois. Les dernières paroles ne trouvent pas réponse en lui. Il entrouvre les lèvres, les referme, arque le sourcil. Troublé, bien sûr, mais pas tant qu'effrayé à l'idée qu'il y est des choses qui puissent le faire taire si efficacement. Parce qu'on peut aimer...Pas véritablement ?
Delta : Imparfaitement... Dirais-je.
Eralypse : Imparfaitement...Mmh, je crois que je comprends. En opposition à l'amour entier, sans concessions ni conditions, c'est c'la ?
Delta : Oui, voilà.
Eralypse : Il faut du temps, pour aimer ainsi...Enfin, loin de moi l'idée de vous en parler comme si j'avais quelque connaissance pointue sur le sujet, mais il me semble qu'accepter l'autre dans toute son essence, aimer chaque parcelle, n'est pas inné. Pas immédiat...Et puis, vous avez aimé, peut-être pas entièrement, mais vous avez aimé.
Delta : Si fait. Et oui, il faut du temps. Je n'ai jamais tenté de l'avoir vraiment. De le prendre. Gardant la passion, et n'apprenant plus rien ensuite. soupire L'impression d'être passée à côté de quelque chose.
Eralypse : Je voudrais vous dire que vous l'avez encore, que vous aurez encore l'occasion, mais...Vous devineriez que je ne dis cela que dans l'inutile espoir de vous rassurez un peu. Alors, je ne dirais rien. Quoiqu'à votre âge comme au mien, l'on a encore le temps de les créer, les occasions. S'essaye au gentil sourire, persuadé qu'il va avoir l'air niais. Il a eu d'autres créneaux pour se couvrir de ridicule ce soir, forcé qu'il finisse par en saisir un.
Delta lève un rien son verre. À l'à venir, à la vie et ce qu'elle nous apportera. N'espérons pas trop. Il est des choses que je ne puis me permettre. Et qui voudrait aimer entièrement une femme mariée, déjà ?
Eralypse l'imite A l'à venir. Et à ce qui est déjà venu. Qui voudrait ? Je ne sais. Mais, n'a t-on pas dit que ces choses ne se décident pas ? Sourire du coin, verre levé comme pour mettre fin au propos, et gorgées tirées, tranquillement.
Delta s'est fait moucher, là, ne peut que sourire, amusée. Et boit. Mauvaise idée, ceci dit, lorsque l'on sourit. Laisse échapper de la prune, donc, sacrilège. En effet.
Eralypse repose son verre, mi-vide. Ou mi-plein. Passe une main sur sa nuque, réprimant avec un belle grimace un bâillement faufilé on ne sait comment jusque là. Trompe la fatigue, se levant pour éviter l'engourdissement, quand, dans un regard périphérique, aperçoit le filet luisant. Il aurait pu lui venir un tas d'idées avec penchant licencieux...Une ou deux font d'ailleurs leur apparition mais, sont vite prises de court par le petit sourire goguenard. Vous... "...avez quelque chose, là." ? Non, trop neutre, pensez donc. ...Voulez un bavoir ?
Delta n'avait pas perçu le liquide couler, reprenait une gorgée supplémentaire. À la place, la gorgée fait en partie fausse route, elle tousse, rit. S'essuie de la manche. Elle a dû oublier la qualité du tissu. Se reprend, un peu. Hem, non... merci. Se sent un peu bête sur le coup, et parfaitement ridicule.
Eralypse prolonge, d'un franc rire
Vous n'avez vraiment rien d'une Baronne, là... Pense rajouter "Sans offense aucune" mais, d'une certaine façon, la chose lui sonne aux oreilles comme un compliment. Douteux, bien sûr, mais compliment tout de même.
Delta : Je sais. Je me targue de tenter d'être moi même, parfois. Ou plutôt, de ne pas avoir de masque... sans rien tenter.
Eralypse : Et bien vous y arrivez parfaitement. Je crois que je vous préfère très nettement ainsi. Sans enrobage, voyez. Lui adresse un sourire, léger. Puis s'éloigne un peu, histoire de, comme le voulait son premier élan, tromper la fatigue.
Delta : Je me préfère ainsi aussi. Pas besoin de faire semblant... C'est... reposant. Pousse un immense soupir. Suis bien, là.
Eralypse : Reposant... Le mot est bien choisi. Va jusqu'au carreau, frotte un peu la buée qui s'y est appliquée, fait mine d'observer l'extérieur. Bonne ou mauvaise ?
Delta : Bonne ou mauvaise ? arque un sourcil, ne saisissant pas la question
Eralypse : La nuit, voyons.
Delta dit : Bonne pour moi. Pour vous... Esquisse un regard vers la porte claquée À vous de me le dire.
Eralypse : Je ne sais pas encore...Malgré la petite écorchure, je crois que je dirais bonne. J'aurais tout le temps de résoudre la déchirure demain...Ou avant que la nuit s'achève. Ne voit pas le regard glissé, puisque lui tournant lui dos, mais devine ce que sous-entend la césure. Le nez presque collé à la vitre, il ne se doute pas qu'un baiser appuyé et une mise à clair ne lui seront d'aucune utilité. Je voulais vous demandez quelque chose...J'ai oublié. Nous avons épuisé les sujets pour ce soir, vous pensez ?
Delta : Oubli volontaire ? sourit en coin PUIS termine son verre, cette fois. S'avance vers la table d'une démarche peu assurée. L'y pose, fort. Vous retrouverez la mémoire...
Eralypse : Mmh, non, pas oubli volontaire cette fois, je jure. lève vaguement la main droite, comme il l'a vu faire, sans jamais en avoir bien compris l'utilité. Un sourire oscille à sa bouche, il se redresse, mesurant sa toise des yeux dans le reflet sale que lui renvoie le carreau. On finit toujours par la retrouver, n'est ce pas ?
Delta : Je ne sais pas... Mais voyez, je suis persuadée que ce qu'on voudrait par dessus tout occulter est ce dont nous nous souvenons le mieux.
Eralypse : Et vous...Que vouliez vous occulter par dessus tout ? se retourne, adossé maladroitement à la fenêtre.
Delta : S'il en est, ce sont des choses qui ne me sont pas encore revenues... Marrant comme je balance une pseudo vérité, alors que je ne me sens pas concernée par elle... à part quelques amants peu glorieux, je n'ai rien à occulter.
Eralypse : Si vous ne vous sentez pas concernée... Qui était ce "on" ? lève les sourcils
Delta : Un on général, vous, peut être. sourit en coin
Eralypse : J'occulte, moi ? Mais non... Un "mais si" instinctif raisonne, dans un petit coin. Il cherche, donc, main portée à une joue, qu'il gratte vaguement comme si c'la aidait sa réflexion
Delta : Non... du tout, n'êtes pas comme ça.
Eralypse : Si, un peu. Disons que je mens par omission, parfois, pour ne pas avoir à dévoiler ce qu'il n'a pas à l'être.
Delta : Et.... Vous imaginez ma question... Qu'est ce qui n'a pas à l'être ?
Eralypse : Et bien, ici, maintenant, je ne vois pas... Vous n'avez posé aucune question à laquelle j'ai volontairement répondu partiellement.
Delta : Alors n'insistons pas...
Eralypse : Vous pourriez, mais presser un citron desséché ne mène pas à grand chose. esquisse un sourire
Delta : En effet.... Et puis relancer une conversation alors qu'on a, semble t il, fait le tour pour ce soir... lui sourit franchement.
Eralypse : Ce serait risquer de prolonger la nuit jusqu'au jour, oui. Assez fatiguée pour penser à retrouver votre couche ?
Delta : L'impression que j'y dormirai, ce soir, oui. Et l'invitation est toujours valable. En tout bien tout honneur.
Eralypse : Et me voilà sacré héros du peuple, chasseur d'insomnies...Je savais bien que je me découvrirais un talent caché, un jour. Sourit largement, quittant du dos la fenêtre pour retrouver un semblant d'équilibre Mmh ..Invitation ? Ah, oui. Non, mais, il me tarde de rentrer, si je laisse la nuit passer par là...Le malentendu risque de gripper.
Delta : Hmmm, oui. Je comprends. Esquisse un sourire, l'aura tenté hein, se saisit de sa bouteille... bien descendue, la range. Il est tard, je crois.
Eralypse : J'en suis sûr, oui. Je vous raccompagne ?
Delta : Je ne vais pas dire non. Une baronne dans un fossé, ce serait du plus mauvais effet.
Eralypse retrouve la chaise, la repousse contre la table avant acquiescer dans un sourire.
Tout à fait, imaginez un peu...
Delta rit doucement. Je ne préfère pas !
Eralypse : Vrai que ça n'a rien de beau. Pas même de juste. A moins que vous y soyiez tombée par trop plein de liqueur...Là, ce pourrait être drôle. Petit sourire, qui file vite. Le galant qui s'ignore fait geste vers la porte, déjà arrimé à la poignée.
Delta sourit, vraiment. Et s'avance, la démarche peu assurée. Je crois que ça fait bien longtemps que je n'ai pas bu autant...
Eralypse : Tenons nous éloignés du fossé, alors... Brume gâchant un peu la vision, d'alcool, de fatigue, il tend un bras. Un coude, plutôt.
Delta : On fera ça. S'en saisit, du coude, du bras en fait. S'y prenant à deux fois. N'abuse pas, du moins pas volontairement. La démarche n'est vraiment pas stable.
Eralypse la regarde à son côté, petite, titubante... Et rit, pas trop fort, tirant à lui le battant, qui s'ouvre sans broncher.
Votre époux dort à cette heure, au moins ? Amorce un mouvement, un pas bientôt, l'ensemble oscille, mais ne bascule pas. Pas encore.
Delta : Lui ? Dormir ? Je ne crois pas qu'il sache faire... mais il est occupé, en effet. Et dans sa cave... Quoique peut être qu'il dort. En fait... je n'en ai cure.[i] Sort, sans lâcher le bras, douuuucement.

Eralypse : Que je ne passe pas pour... Pour... Mmh... Le grand méchant qui vous a noyée dans la prune, tout ça. Voyez ? Enfin, même si je devais passer... Hausse une épaule, débouche dans la rue, petits pas, histoire de ne pas tenter le diable de l'équilibre précaire.
Delta : Bah... la prune, elle vient de moi. Pourrait pas vous le reprocher.... Petit pas également, tente de s'y calquer. Pas facile. Trébuchera ? Trébuchera pas. Pas, pour l'instant.
Eralypse : Vrai...Vrai, vrai. Bon. Par où ? petit geste, de la gauche, puis de la droite, regard glissé vers elle, attendant l'indication dans une immobilité relative
Delta : Euh... Où est elle déjà ? Ah oui, Aix... Par là... indique une vague direction, du genre... tout droit
Eralypse vérifie qu'il n’y a pas d'obstacle majeur dans la direction indiquée et en prend le chemin après avoir marmonner un "Allons-y, alors, sus à l'ennemi ! Fin, je veux dire..." Qui ne doit rien à la légère ivresse et tout à l'humour douteux qui, d'évidence, fait encore et toujours rage.
Delta me esquisse un geste vers on épée à ses mots..... Comprend que non non, pas besoin, et avance, toujours accrochée. Quelques mètres plus loin, semble reconnaitre la bonne rue. La lui indique. Incapable de gérer un changement de direction.
Eralypse mène, suivant les indications, docile. Prudent, à la limite de tâter le pavé avant de s'y aventurer. Pénombre, obscurité insondable parfois, mais le pas ne varie...Pas. Sûre, hein ?
Delta : Euh... je crois... croit si bien qu'ils y parviennent sans qu'elle ne loupe un pavé.
Porte sous le nez après une petite manœuvre de plus, Gabriel récupère doucement son bras, veillant à ne pas trop menacer l'équilibre instauré. On dit bonne nuit maintenant, mmh ?
Delta : Je crois que c'est cela, oui. S'appuie à la porte puisqu'il lui refuse le sien, d'appui. Bonne nuit, donc ? Et merci... N'allez pas, vous, finir au fossé.
Eralypse ébauche un sourire Je tenterai de revenir sauf. Rentrer, pas revenir...Bonne nuit. Enfin, elle l'est déjà, bonne... Nuit de repos, alors, plus que ça à souhaiter.
Delta : Oui, bonne nuit. Et revenir, vous pouvez. Suffit de toquer au carreau, là. lui en désigne un, vaguement Ou à la porte si l'heure est raisonnable. À bientôt, donc.
Eralypse : Je prend note...A bientôt. Lui adresse un sourire en guise de salut, encore soucieux de prendre congé proprement et recule, s'éloigne, rapidement mangé par le rideau tiré sur la ville.
Delta l'observe partir, après avoir laborieusement effectué une inclinaison de la tête. Se retourne, et là, lutte... mais luuuuuuuuuutte pour ouvrir. Croit y être parvenue lorsqu'un Emile, portier de son état, le fait.
Revenir en haut Aller en bas
http://petite-yunette.blogspot.com/
Delta
Dot, bien gardée.
Delta

Messages : 86
Inscrit le : 02/09/2010
Où ? : Dans son lit, souvent.
Emploi : Brigonne, Barande
Humeur : Fournaise.

1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Empty
MessageSujet: Re: 1. Divagations tavernales et autres jeux de maux.   1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Icon_minitimeMer 9 Mar - 14:13

[Aparté silencieux]


Eralypse dispense machinalement le salut d'usage, bien qu'aucun son n'émane de lui, puis, s'éloigne à pas prudent, visant le fond de la salle pour s'installer.
Delta ouvre un œil, puis l'autre, se rendant compte qu'elle s'est assoupie. Se redresse.
Delta , l'air de rien, prend une pose genre "moi ? Dormir ? Genre !"
Eralypse feint la cécité momentanée, l'œil occupé à suivre les lézardes d'un plafond qui mérite, à le voir, une observation assidue.
Delta se demande si briser le silence est bon, sort de quoi écrire, avait une réponse à faire, parait.
Eralypse considère qu'il peut cesser sa contemplation d'ornement, ayant suivi le passage de l'éveil à l'air détaché du coin d'une paupière. Et ainsi pensé, le brun s'autorise un regard sur l'assoupie, pris de court par le nécessaire sorti, il opte pour une conservation du silence. Pas comme s'il ressentait le besoin violent de s'exprimer, après tout.
Delta hésite, en fait, à la façon d'amorcer le courrier... Reprendre le Nous ? Ou pas...
Eralypse suit de l'oeil, des yeux, les doigts à la plume, la pointe au feuillet, l'encre déposée. Sourire vient, un peu creux, au souvenir d'un temps où il aimait regarder les lettrés écrire. Le ballet de la plume, l'air concentré...Il relie avec un goût passé, un peu, la souvenance en appelant d'autres.
Delta raye, barre, reprend. Ne sait pas quoi écrire, comment tourner ses phrases. Elle est gênée. Serait-ce de sentir son regard ? Cela ne l'a jamais dérangée pourtant. Elle lève les yeux, un bref instant, et prend le feuillet qu'elle met dans la cheminée. Un autre ira prendre sa place sur la table.
Eralypse aurait presque eu la volonté d’ébaucher un déplacement pour le saisir avant qu'il ne se consume. Mais la passivité lui sied, et le corps vidé aidant, il se drape dans une immobilité relative, n'amorçant mouvement que pour croiser ses bras sur sa chemise.
Delta esquisse un geste pour le tavernier, qu'il leur apporte deux verres. Pose sa bouteille de prune sur la table. Silencieuse, toujours. Se fait donc servir, et surveille que lui aussi.
Eralypse remercie, d'une brève inclinaison du chef. Il doit déjà savoir qu'il ne touchera ni à la bouteille ni à la chope emplie, il le devine d'ici, du breuvage ambré. Immobile, donc, statue de sel où seuls les yeux semblent être encore en vie. Encore, il observe.
Von Gobseck entre dans la taverne.
Bonjour ma fille… Hum...
Eralypse lève l'œil. L'autre aussi. Salut, gardant le silence, encore un peu.
Delta relève les yeux de son feuillet barré, lui aussi. Esquisse un sourire envers son père. Incline la tête. Profite quelques secondes encore.
Eralypse se racle la gorge dans une toux d'apparat, histoire d'éclaircir une voix qu'il sait caverneuse. Et brise, puisqu'il le faut, la bulle de quiétude.

Eralypse : Mmh...Comment allez-vous ?
Revenir en haut Aller en bas
http://petite-yunette.blogspot.com/
Delta
Dot, bien gardée.
Delta

Messages : 86
Inscrit le : 02/09/2010
Où ? : Dans son lit, souvent.
Emploi : Brigonne, Barande
Humeur : Fournaise.

1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Empty
MessageSujet: Re: 1. Divagations tavernales et autres jeux de maux.   1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Icon_minitimeJeu 17 Mar - 8:57

[De la création d'un établissement.]

Delta sirote doucement un petit breuvage , le regard dans le vague, tendu, parfois en direction d'une fenêtre, comme y attendant un bec.. doté d'un cou, de plumes, d'ailes, et d'un pli, surtout. Tourne légèrement la tête à l'ouverture de la porte. Esquisse un sourire, silencieuse.
Eralypse pousse le battant, de l'index, un peu. Entrera, entrera pas ? Guette, un instant, qui s'allonge...Bruissement ? La porte cède, dévoilant le garçon, qui passe l'embrasure, entre, bien sûr. Œil à droite, petite tension du coin, pas un sourire, mais quelque chose qui, de loin, doit y ressembler.

Eralypse : Bon... Prend le temps de réfléchir... Si, il faisait jour dehors. ...Jour.
Delta tourne ses mirettes tout à fait sur l'entrant, sourire un rien plus franc. Bonjorn, Gabriel.
Eralypse frise le frémissement du sourcil. A l'énoncé du nom, sûrement, qu'il sait presque usuel et bien sien, quoique cantonné longtemps à peu de bouches. Salut, de la tête inclinée, puis installation, à la première chaise croisée.
Eralypse : Vous allez ?
Delta : N... Je vais. Et vous ?
Eralypse : Je vais. Sinueusement. Mais je vais.
Delta : Mieux qu'hier ?
Eralypse : Je crois que même la plus profonde tristesse serait préférable à mon humeur d'hier.
Delta : Oh ? D'où le fait que l'on ne vous a pas vu ?
Eralypse : Quelque chose comme ça... Enfin. Ma compagnie ne vous aura pas trop fait défaut, j'espère ?
Delta : Bien sûr que non. Retient un sourire moqueur. Manquerait plus que ça. Par contre, j'ai manqué de lecture.
Eralypse : Ah ? Voilà qui est malheureux, vraiment. Manque d'ouvrages ? Vous auriez toujours pu vous autoriser la lecture des lois provençales, très distrayant, paraît-il.
Delta : Je connais déjà.... C'est que j'en ai appris pas mal...
Eralypse : Ah ? Mmh...Et bien... Il faudrait vous trouver quelques correspondants à la plume volubile, en ce cas. Lecture assurée, comme ça.
Delta : Ah, mais je croyais en avoir trouvé un... Savez, le vil, mauvaise muse... Mais il n'a pas répondu encore.
Eralypse : Non ? Vil, tout à fait. Vous faire attendre ainsi, d'une impolitesse...
Delta plisse les yeux, l'observe.
Delta : N'est ce pas ? ça ne devrait pas être possible !
Eralypse : Exact. Il a du oublier qu'on ne fait pas languir une Baronne, le fol...Ou il a perdu ses esprits, je ne sais.
Delta : Vous croyez ? Lui ? Perdre ses esprits ?
Eralypse : Je ne saurais vous dire, ne le connaissant pas...Tout le monde peut un jour perdre esprit et sens, non ? Ou alors...Peut-être avait-il correspondant plus urgent à satisfaire.
Delta : Oh ! Comment pourrait on avoir correspondant à satisfaire plus urgent que moi ! Delta prend un air faussement outré, exagéré.
Eralypse ébauche un sourire, qui s'efface au profit d'une expression de profonde compassion face à l'odieux outrage. Ah, je ne sais...
Delta : Cette option n'est pas valable....
Eralypse : Une amante, aimante, l'urgence serait plus forte, n'est ce pas ? Ou...Quelque tête couronnée plus richement que la votre...Mmh ?
Delta grogne légèrement.
Eralypse sourit, plus largement, satisfait de la réaction autant qu'amusé par sa manifestation...Puis reprend l'air concerné mais distant qu'il arborait l'instant d'avant.

Delta : Hmmm. Cessons de parler du fol et parlons de vous. Hier, donc.
Eralypse : Hier, oui ?
Delta : Quelle était votre humeur ?
Eralypse fronce, sourcils, lèvres pincés. Expression falsifiée envolée, il prend un temps, le terme n'est pas aisé à trouver. Mmh....Noire, au plus simple.
Delta : N'en direz pas plus ?
Eralypse : Je pourrais m'étendre, disons simplement que... Brèche a été pratiquée dans le carcan que j'appliquais à...Vous savez, la porte claquée...
Delta : Oui. Je sais. N'en dites pas plus. Delta esquisse un sourire qu'elle veut encourageant.
Eralypse se contente, laconique, d'un mot pour sceller l'évocation, les yeux posés sur un bout de table très intéressant.
Voilà.
Delta : Voilà.
Delta se dit qu'elle a cassé l'ambiance, là... elle qui ne se voulait pas piquante, pour l'heure, c'est raté.
Eralypse s'éclaircit la voix, simplement pour ne pas laisser le silence s'installer. Relève les yeux, sonde un moment le visage qui lui fait face et reprend, tâtonnant.
Donc, que disions-nous...
Delta toussote, elle aussi, esquisse un sourire. Nous parlions du fol et de ses empêchements. Sans doute avait il bonne excuse donc. Je crois que je saurais le pardonner. Dans ma grande mansuétude.
Eralypse : Vous êtes trop bonne, vraiment. Il saura certainement apprécier votre magnanimité. Ou pas, puisqu'il est vil, mais soit...
Delta : On verra bien ! Enfin, qu'il n'attende pas trop quand même... Delta baisse d'un ton, tel un aveu. "J'ai hâte. "
Eralypse arbore un sourire, léger.
Et bien, il doit aborder bien des choses passionnantes et avoir une plume brillante pour vous tenir ainsi en haleine... Eralypse se jette des fleurs ? Jamais.
Delta : J'avoue que j'apprécie de le lire... Réellement.
Eralypse : Et quel aveu.
Delta lui sourit, les yeux rieurs. Et j'avoue sans torture…
Eralypse sourit, miroir. Je n'avais pas dans l'intention d'user de la torture...
Delta : Mentale, plutôt...
Eralypse : Mentale ? Non, allons, je n'oserais pas user de ces moyens...
Delta marmonne dans sa barbe qu'elle n'a pas que pourtant, elle attend toujours le courrier.
Eralypse : Vous dites ?
Delta plisse les yeux. Garde les lèvres pincées. Pas grand chose d'intéressant.
Eralypse : Ah ? Sûre ? Moi qui étais convaincu que tout ce qui émanait de vous était d'un intérêt des plus...Intéressants.
Delta : Seriez pas en train de me brosser dans le sens du poil, là ?
Eralypse : Moi ? Vous pensez ?
Eralypse passe une main sur ses joues grises, yeux au plafond, paraissant réfléchir.
Delta : Oui, je pense !
Eralypse : Encore faudrait-il que j'ai une raison de le faire...N'est ce pas ?



S’ensuivirent discussions sur la noblesse et son comportement en compagnie de Grasse et d’Alfio, roturier de son état. Le Canard les rejoignit. Plus tard, encore, discussions diverses, Jehanne vexée... Ne sont pas seuls.



Eralypse la considère un instant, amusé, coin de bouche irrémédiablement soulevé, pouce et index tenant son menton, le garçon attend, ne l'aidant pas tout à fait. Gentille...Vous auriez préférer, "trop bonne", peut-être ?
Delta : Humppfff. Delta lui tire la langue, oubliant un instant qu'ils ne sont pas seuls. Son rang, tout ça... Se sentant juste vexée.
Eralypse réprime un rire, espérant par là ne pas attirer l'attention sur la grimace barronesque. Sourire élargi, billes gonflées de malice un rien gamine, il reprend.
On dirait que ma question vous déplaît...Enfin, on dirait, je ne fais que le deviner.
Delta marmonne qu'il le sait bien. Et qu'il n'est pas gentil puisqu'elle ne peut pas répondre ouvertement. Oui, vil. Vous êtes.
Eralypse devine les mots mâchonnés sans avoir besoin de les entendre. A la parole ouverte, l'air vexé se peint. Vil ? Voyons...Vous me blessez, vraiment.
Delta le regarde, sérieusement un instant. L'observe, guette l'humour dans les prunelles lui faisant face. Vraiment ?
Eralypse acquiesce, d'un petit hochement court, trompant son observation en détournant les yeux, s'attachant à la considération attentive du toupet de son voisin.
Delta : Vous... nous en voyez désolée. Vraiment.
Eralypse : Vraiment ?
Delta : Vraiment.
Eralypse réoriente correctement le faisceau bleuâtre. Vous devez être souffrante, pour être désolée, Baronne.
Delta le fixe, un rien grave. Beaucoup, en fait. Cela nous arrive pourtant. Nous n'aimons pas blesser ceux que nous apprécions. Piquer cela oui. Mais lorsque cela blesse, aucun amusement, aucun plaisir.
Eralypse : Il est trop tard pour vous dire maintenant que je ne pourrais jamais prendre c'la pour un affront, n'est ce pas ?
Delta arque un sourcil. Ne l'avez pas mal pris, donc ?
Eralypse : Bien sûr que non. Puisque cet adjectif charmant est réservé d'ordinaire à votre correspondant.
Delta grogne. Menteur, nous avions oublié.
Eralypse : Menteur ? Jamais. Seulement, à trop paraître, vous avez cru que j'étais.
Delta observe celui qui lui fait face, ouvre la bouche pour répondre, sans son qui sort. Touché. Ne sait pas quoi dire.
Eralypse passe, des lèvres entrouvertes, piquant sa nuque d'un frisson qui fait se crisper un bref instant sa mâchoire avant qu'il ne fronce le sourcil. Qu'y a t-il ?
Delta : Rien... Je ne sais quoi vous répondre. M'avez coupée la chique.
Eralypse : Juste ça ? Je parlais du mien, de paraître.
Eralypse croit bon de préciser, persuadé de l'avoir blessée par une comparaison désobligeante. A trop jouer...
Delta : J.. Nous savons bien. ou peut être ne savait elle pas, soulagement visible dans les billes sombres. Mais il est parfois difficile d'avoir à faire à un paraitre.
Eralypse : Le mien n'est que...préfère taire, ayant lu au creux des prunelles ce qu'il voulait sûrement y voir, jetant un oeil de côté aux voisins muets....Enfin. Ponctuel, disons.
Delta affiche un sourire franc, l'information est bien passée. Merci de la précision.



Et là, Kylah et Delta se prirent de bec, Delta partit, laissant à contrecœur Eralypse et Kylah discuter.
Âme errante, elle a trouvé ce qu’il lui fallait au détour d’une ruelle.




Delta entre dans la taverne et s'installe relativement calmée, observe le remue ménage au dehors.
Eralypse colle très discrètement un œil au carreau. Y voit bien sûr comme à travers une pelle... Se risque à entrer, donc, yeux plissés comme un mortel face à une méduse enserpentée, sûrement de peur de se trouver face au spectacle désolant de tourtereaux en besogne. Nul bruit, la paupière s'écarte. Eralypse tourne un œil vers la silhouette en coin de champs, salut d'un léger sourire.

Eralypse : Revenue ?
Delta : Maintenant que c'est fréquentable.
Eralypse : ça l'est toujours une fois ma personne en présence ? Eralypse ébauche un sourire du coin, tirant une chaise à lui.
Delta : La question se pose ?
Eralypse : Non, mais je demandais simplement pour vous entendre dire "Bien sûr que oui, votre présence m'est vitale..." Tout ça. Eralypse sourit, moqueur. S'installe, abandonnant sa gibecière sur la chaise voisine.
Delta : Vitale ? Sans doute pas. Mais je vous préfère en ma présence qu'avec celle qui m'insulte.
Eralypse : Déjà ça. Mmh, je crois qu'elle finira par s'excuser. Elle n'a pas de réel grief contre vous. S'il n'est que vous semblez avoir des charmes qu'elle insulte autant qu'elle envie.
Delta esquisse un sourire en coin. Elle n'est pas laide.
Eralypse : Loin de là. Mais le jeu de séduction est loin de se limiter à cela. Et il semble qu’elle ne sache pas jouer, ou pas assez bien à son goût, je ne sais.
Delta : Ah ça... mais il faudrait qu'elle se sorte le bâton qu'elle a... Enfin... Voyez quoi... Qu'elle se détende au lieu d'être toujours sur la défensive...
Eralypse : Un peu près ce que je lui ai dis.
Delta : Je ne comprends pas.... Je n'ai pas cherché à m'approcher de celui pour qui elle en pince, bien au contraire... Je n'ai pas cherché à m'accaparer tous les hommes ou je ne sais quoi. Mais devrais-je me poser un voile ? Porter une houppelande trop large ? À dire vrai, je doute que cela change quoi que ce soit.
Eralypse : Pas une question d'apparence. Mais de comportement, voyez.
Delta : Être introvertie ? ne plus parler ? Autant ne plus sortir. Viendriez me voir au moins ? Delta sourit en coin. Attendant une réponse néanmoins.
Eralypse : Mmh... Eralypse fait mine d'avoir la nécessité d'un réfléchir intensément, main au menton.
Delta plisse les yeux, l'observe.

Eralypse : Il faudrait que j'y aille jusque chez vous ? A Orange ?
Delta : Là où en Aix.
Eralypse : En Aix...Chez votre père ?
Delta : Rappelez vous que vous êtes le bienvenu. Nous vivons aussi en Aix.
Eralypse : Il est vrai. Soit, peut-être viendrais-je, en ce cas. Mais vous ne comptiez pas ne plus sortir, n'est ce pas ?
Delta : Si fait, j'y songe.
Eralypse lève un sourcil.
Delta reporte son attention sur l'extérieur. Des gens pressés. Actifs.

Eralypse : Et tout cela...A cause de Kylah ? Vous plaisantez, n'est ce pas ?
Delta : Savez... Le paraitre n'est pas une armure.
Eralypse : Qu'est ce, en ce cas ?
Delta : Un rideau de fumée...
Eralypse sourit, légèrement. Et ? Elle a blessé l'être, ne s'heurtant pas au paraître ? N'est ce pas à votre masque, qu'elle s'en prend ?
Delta : La violence fait que le rideau, n'étant que fumée, ne peut tout contenir.
Eralypse : Vous laissez atteindre pas des attaques inconséquentes...Bien que je comprenne, qu'à l'usure, ce la finisse par dissiper les fumerolles pour vous atteindre au ventre, il n'y a pas de quoi finir recluse.
Delta : À vrai dire...
Eralypse : Mmh ?
Delta l'observe un instant... esquisse un sourire. Se lève. Vous venez ?
Eralypse : Si je viens ? A priori, oui, mais enfin il serait de bon ton de vous demander où, je crois.
Delta : Pas loin. Promis.
Eralypse : Bien, bien...
Delta avance vers la porte, l'ouvre.
Eralypse se redresse, attrapant sa besace élimée, la regardant avec le sourcil haut que la curiosité lui intime, un rien de sourire vague sur le visage.
Dites...
Delta retourne vers sa place, y prend une petite plaque de bois qu'elle avait oublié. Laisse les copeaux au sol. Hmmm ?
Eralypse : Ne comptiez pas me laisser finir égorgé dans un fossé, mmh ?
Delta : Si c'était le cas, le seriez déjà. Je vous préfère vivant. Allons, venez. Je ne compte pas non plus abuser de vous, n'ayez crainte.
Eralypse saisit le geste, pose un œil sur la sciure grossière, de nouveau sur l'encart. Iris au visage, il questionne malgré lui, s'étant déjà fait à l'idée de suivre sans rechigner.
Delta esquisse un sourire, puis lui tourne le dos, franchissant la porte.

Eralypse : Abuser de moi ? Parfaitement, j'étais terrorisé à cette idée. Soit, allons-y...



Delta lui tenant le bras, l'amène devant une porte, l'ouvre. Un homme est là, elle lui tend une bourse, lui, lui donne des clefs. Il s'éclipse. Le lieu est sombre, une seule bougie sur la table. Voilà.
Eralypse suit, docile encore, fouillant des yeux la pénombre. La faible flamme ne jette pas grand lumière, aussi, scrute t-il les entours avec les yeux plissés avant de pencher un regard vers son côté. Et nous sommes...?
Delta lui pose la petite plaque de bois entre les mains. Reste silencieuse. S'en va chercher dans les placards de quoi éclairer mieux, puisque ses gens sont passés. N'allume rien. S'en va s'occuper de la cheminée, veut découvrir doucement, elle aussi.
Eralypse l'observe s'éloigner, à demie mangée par l'obscurité...Le regard vient, seulement ensuite, détailler la pancarte qu'il tient entre ses doigts, y caressant le bois, il lit avec un sourire, léger, qui s'agrandit un rien quand il lève l'orée grise vers la silhouette qu'il devine encore, plus loin.
Et vous me cachiez votre projet ?
Delta : Je vous en aurais bien fait part. Mais vous étiez occupé. Cela a été décidé ce soir. En sortant, j'ai erré. Et je suis tombée sur la pancarte. "À vendre"
Eralypse jauge encore, l'encart de bois, même au murmure d'une voix qui redoute de déchirer le silence. Qui s'élève un peu, quand il reprend. Occupé ? Mmh...Coup de folie ? L'oisiveté à tenir vous autorise le rôle de tenancière, Baronne ?
Delta esquisse un sourire. Elle m'autorise au moins de ne pas avoir à subir n'importe qui.
Eralypse s'avance, incertain la méconnaissance des lieux à son charme... À la table, il dépose la pancarte, l'observe de la bordure, avec un œil frisant d'amusement, d'autre chose aussi, relatif au geste... Il se sait être premier à découvrir la salle. C'est... Une idée qui, je crois, me plaît. Cela m'évitera au moins d'aller vous débusquer Dieu seul sait où... Eralypse sourit du coin, largement, réveillant l'inévitable pince à sa joue. Un peu d'aide...?
Delta : Volontiers ! Seriez motivé ?
Delta s'en vient à la cheminée, donc, et allume le feu. Si si, la baronne sait faire. Motivé ? Pour allumer deux trois chandelles ?...Euh, oui, doit pouvoir se faire.
Delta sourit, lui tournant le dos. Alors faites, elles sont sur la table. Delta regarde le feu prendre, doucement, commencer à irradier la pièce, leur permettant de découvrir mieux l'endroit.
Eralypse cherche...Trouve, forcément. Bâton de cire dans chaque paume, il enflamme les deux mèches à la chandelle se consumant déjà et va les disposer, pas lents pour ne pas troubler la cire fondue qui traine déjà une coulée jusqu'à ses doigts. Grimace. Disposées, le garçon se permet un tour. Il jauge mobilier, sol, parois, se traîne jusqu'à l'âtre, les yeux partout.
Delta se retourne, un peu, lui sourit.
Alors ? Bon, ça manque encore de bien des choses... mais...
Eralypse : Dénudé encore... Mais charmant... Dois-je vous nommez Baronne ou Dame Tavernière, désormais ? Je ne sais quel titre est le plus haut, à votre avis, hum ?
Delta : J'aurais penché pour Delta Mais c'est vous qui voyez.
Eralypse détourne l'œil du reflet d'un carreau et revient à elle, adressant un sourire. Delta..Mmh, je crois que ça peut m'aller.
Delta : Alors Delta ce sera.
Eralypse : Bien...Delta, alors...Mmh, que pensez vous à ajouter à votre établissement ?
Delta : Déjà, commander plus de boissons. Et ajouter au mur quelques tissus de l'orient.
Eralypse : Hum ! Tapisseries, l'idée est belle... Enfin, vous vous débrouillerez sans mal pour ces choses d'aménagement...Des chambres ?
Delta : Hmmm, il ya un escalier. Je n'ai pas été voir. Ceci est un caprice.
Eralypse : Vous en avez beaucoup ?
Delta : Plein !
Delta attrape un chandelier. Se tourne vers lui. On va voir ?
Eralypse : Bien sûr qu'on va voir, une... Quête au trésor, tenez. Eralypse se détourne, allant jusqu'à la rampe qui se dessine. Première marche en vue, il pose le pied, éprouve, d'un pied, la solidité du retour.
Eralypse : Venez par là...
Delta s'avance vers lui, donc, puisque c'est gentiment demandé.
Eralypse sourit en coin, s'écarte, la laissant d'engager la première.
A vous l'honneur, propriétaire capricieuse. Et téméraire, accessoirement...
Delta : Ah oui ? Bon, puisque vous le dites.
Eralypse : Je le dis. Et puis, en cas de marche défaillante, mieux vaut vous devant que l'inverse...
Delta passe devant lui, souriant. Entame la montée. Les marches craquent mais ne cèdent pas... Poussiéreuses par contre. Parce que vous pensez que vous pourrez me retenir ?
Eralypse : J'omettrais de jouer les empotés, pour l'occasion.
Delta : Ah, parce que vous maitrisez ça aussi ?
Eralypse rit, un peu, grimpant l'escalier au rythme qu'elle impose, l'œil au palier qu'il ne voit pas plus qu'aux moutons et volutes âcres qu'il soulève. Dépend... Grimpez, au lieu de discutailler.
Delta arrive à un demi-palier, lève sa chandelle qui n'éclaire pas grand chose. Avance, encore, quelques marches et voici le palier. L'étage. S'arrête. Observant. Je grimpe ! Avez besoin d'une chambre ?
Eralypse jette deux yeux dans le couloir, observant au dessus de son épaule, puisqu'encore relayé à la dernière marche. Besoin ? Non. Envie ? Plutôt... Enfin... Ce n'est pas ce que... Hum.
Delta tourne un rien la tête, prunelle amusée. Hmm ? Elle avance donc, dans le couloir, le temps qu'il se décide à parler à nouveau.
Eralypse : Juste que je n'aime pas tellement dormir chez moi... Le besoin n'est pas réel, mais... Enfin, vous voyez. Eralypse s'éclaircit la voix, tentant de dissiper son léger malaise, en venant au palier à son tour. Mmh, laquelle ?
Delta : Commençons par la première.
Eralypse : Commencer par le début, vous êtes d'une logique imparable...
Delta : Bon. Delta lui tend le chandelier. Maintenant que tout danger est écarté, passez devant. Et choisissez !
Eralypse s'en saisit, sourcils haussés. Termine par un sourire, portant le chandelier à bonne hauteur. Vous aurais-je vexée, mmh ?
Delta tente d'avoir l'air fâchée, un rien, pas très convaincante. Du tout.
Eralypse , rieur, prend la direction de l'exploration. S'avance, un rien, fait volte-face... Choisit, s'y dirigeant, la troisième porte qu'il aperçoit. Celle-ci.
Delta : Bien. À vous l'honneur.
Eralypse : Vous ouvrez mieux les portes, non ?
Delta : Ah bon ? Si vous le dites... Delta prunelles amusées, passe juste devant lui et vient ouvrir la porte. Ne voit... rien.
Eralypse : Bien sûr, oui, l'agilité des doigts sur la poignée, tout ça. Eralypse attend, œil par dessus son épaule.
Delta : Faut entrer, c'est ça ?
Eralypse : A moins que vous attendiez autre chose, oui, il faut entrer.
Delta s'avance, donc, prudemment. Posant un pied après l'autre, marche, donc. S'arrête après quelques pas. Attend la lumière.
Eralypse guérit de l'appréhension d'un monstre surgit du néant, marche dans ses pas, se pose à son côté, chandelier levé.

Delta : ça y ressemble, non ?
Eralypse : A une chambre ? Et, même en n'en ayant pas vu monceau...
Delta : Ben... Sans doute faudra-t-il changer le matelas... Il doit être habité.
Eralypse tourne, petits pas, là la couche, paillasse nue, ici chiffonnier, carreau opaque... Sourire. Certes, certes...
Delta : À la lumière du jour nous pourrions mieux appréhender.
Eralypse : Les chandelles donnent un charme à la découverte...Mais oui.
Delta : Et... Delta se tourne vers lui. Vous avez une préférence pour le matelas ? Les matières ?
Eralypse : Je vous laisse le choix. Qu'il soit doux d'y dormir... Juste. La mienne ici, donc ?
Delta : Je vous laisse le choix. Delta sourit en coin.
Eralypse : Mmh, ça me va. A moins que les autres soient plus belles, il va sans dire...
Delta : Alors nous allons vérifier les autres ?
Eralypse : Demain à la lumière du jour, nous aurons tout loisir de juger, qu'en dites vous ?
Delta : D'accord. Et... Ce soir, où dormez-vous ?
Eralypse : A l'Oustalarié, s'il reste une chambre. Chez moi, sinon
Delta : Vous en connaissez le chemin ?
Eralypse : J'ai cherché de jour, je devrais retrouver...Mais l'endroit me...Enfin, c'est glacial.
Delta sourit, s'éloigne vers le couloir en disant, assez fort, mais pas trop, que la chaleur, il sait où la trouver.
Eralypse voudrait répondre que non, il ne sait pas. Mais se tait, d'abord parce qu'il sait, ensuite parce que ça la pousserait à une équivoque dangereuse...Tombe, il glisse, sillon dans la poudre blanchâtre, jusqu'au palier. Oh, puis, finalement... Ingénu, peut être drôle.

Eralypse : J'ai aussi une cheminée, là-bas, savez.
Delta : Ah oui ? De bonne taille ? Delta le rejoint, donc, nullement vexée.
Eralypse : Assez pour réchauffer ce qu'il y a à l'être, je présume...
Delta : Saurez descendre sans choir ?
Eralypse : Je ne sais. Si je dois choir, vous me retiendrez ?
Delta : Je m'y essaierai en tous cas.
Eralypse : Essayer seulement ? Je ne prendrais pas le risque, en ce cas.
Delta : Douteriez de mes capacités ? Je vous préfère vivant.
Eralypse tourne un léger sourire vers elle et entame la descente, prudent. Combien de fois l'avez vous dit déjà, ce soir ?
Delta : Soit. Je ne le dirai plus.
Eralypse : Si, dites le encore.
Delta : Non pas. Ne pourriez plus marcher.
Eralypse chemine, jusqu'au palier de mi-chemin, se retourne, comme pour s'assurer qu'elle est toujours effectivement là. Plus marcher ? Hum. Pour cause de ?
Delta le suit, toute proche. Pour cause de chevilles enflées.
Eralypse : C'la empêche de marcher, vraiment ?
Delta : Si elles éclatent à force de compliments...
Eralypse se retourne, fait mine de baisser les yeux sur souliers et chevilles adverses. N'a pas l'air de vous gêner, n'est ce pas ?
Delta sourit en coin. Elles ont bien vite dégonflé, ce soir.
Eralypse esquisse un sourire, restant un peu, là. Ah ? Mmh. Faute de compliments ? Ou à force de vexations ?
Delta ne se départit pas de son sourire. J'ai eu des compliments, si fait. Alors que vous parliez de Kylah. Mais oui, ce qu'elle disait fut blessant.
Eralypse : Qu'importe ce qu'elle disait, mmh ? Je devrais pouvoir vous fabriquer quelques compliments de bon goût pour effacer ses mots. Cela vous convient il ? Enfin, de bon goût... Quelques compliments.
Delta : Ne dites que des vérités, alors.
Eralypse : Je mens très mal.
Delta passe devant lui, sur le demi-palier, et descend doucement. Accrochée à la rambarde. Tant mieux !
Eralypse la regarde le devancer. Hausse une épaule, suit le mouvement instigué, jusqu'à retrouver le plancher. S'assied sur le rebord d'une table, non loin des flammes.
Delta arrive en bas, se dirige vers le comptoir, se rend compte que là, c'est vide. Hausse les épaules.
Eralypse dépose le chandelier, précautionneux, à même le plateau de bois. Survole la pancarte encore endormie là, puis l'observe la silhouette, le front plissé.
Rien à boire, je présume ?
Delta : Hélas... un tonnelet de bière est là.... Mais vous ne l'aimez guère. Par contre, j'ai de la prune. Mais pas de gobelets.
Eralypse : Comme s'il y avait besoin... à moins que ce ne soit pas assez distingué pour vous, bien sûr...
Delta éclate de rire. Je marchais pieds nus... Parce que j'aimais ça. Delta débouche la bouteille, en prend une lampée puis la lui tend. Alors, boire à même une bouteille...
Eralypse esquisse un sourire en coin, contournant la table jusqu'à se trouver face à l'âtre, crépitant doucement. Referme une paume sur la bouteille, remercie du chef, en tire une gorgée... Longue, puis une deuxième, et se sépare du goulot, lui tendant à nouveau. Pieds nus ? Sable, herbe ? Pas pavé, quand même ?
Delta : Sable et herbe, surtout. Mais s'il fallait traverser des pavés, je n'avais pas peur. Delta se saisit de la bouteille, sourit. Prend quelques petites lampées.
Eralypse : Pas question d'avoir peur...Avec ce qu'il y traîne, je vous aurais cru plus craintive. Eralypse s'appuie à la table, paumes au retour du bois. Si, en fait. Question de peur.
Delta hausse un sourcil amusé.
Delta : Craintive ? Si fait, comme tout à l'heure, peut être aurais je dû me coller à vous, craignant je ne sais quel monstre sortant de l'étage...
Eralypse rit. Peut-être auriez vous dû, oui.
Delta : Ah oui ? Delta prend une autre lampée, lui tend la bouteille à nouveau.
Eralypse : Non, peut-être pas... Mmh, ne me posez pas ce genre de questions. Eralypse la récupère, à tâtons, histoire de ne pas avoir à tourner un regard vers elle.
Delta : Votre demande amène une autre question, vous le savez. Delta parle bas. Doucement. Pourquoi ne faut il pas que je vous pose ce genre de questions ?
Eralypse : Sans doute parce que j'ai peur que mes réponses soient trop justes.
Delta : Une question de peur, donc.
Eralypse embrasse, encore, le goulot. Chapelet de gorgées, séparation, il la tend encore.
Delta la reprend, doucement.

Eralypse : Bien sûr, une question de peur. D'idiotie. D'indécision. Amalgame.
Delta : Alors affrontez vos peurs. Mais faites le bien.
Eralypse : Vous le faites, vous ?
Delta boit, sans soif. L'observe s'interroger lui même. Repose la bouteille, entre eux deux. Quand j'ai peur, oui. Je ne supporte pas de vivre dans l'angoisse. Sauf que j'ai tendance à user de la mauvaise méthode...
Eralypse : Qui est ?
Delta : Me laisser envahir avant de la dompter... trop tard. Il faut l'affronter avant qu'elle ne vous rende plus fol que vous n'êtes.
Eralypse penche un regard, vers la bouteille... Joli pont. Sourire. Regard levé sur la brune, brume. Possible, ça ?
Delta : Possible ça.
Eralypse : Même si vous aviez raison... Je ne sais pas faire ça. Affronter. Fuir, me cacher, c'est beaucoup plus dans mes cordes.
Delta : Ne fuyez pas. Cachez vous... mais ici alors ! Je vous apporterai même de quoi vous nourrir !
Eralypse sourit, du coin.
Delta sourit, un peu. Tente de détendre l'atmosphère.

Eralypse : C'est de mes lâchetés que je me cache, alors, n'importe où...Et puis, qu'importe...
Delta : Que craignez vous qu'il advienne ?
Eralypse : Quelque chose que j'aurais l'occasion de regretter. Ce qui est en soit une belle idiotie, puisqu'en général ce que je regrette, c'est de ne rien avoir fait. Drôle, n'est ce pas ? Ou pitoyable, je ne sais pas.
Delta : Il faut profiter de la vie, ne vous l'a t on pas dit ?
Eralypse vole le pont, l'allège, le replace. S'octroie un petit silence, pour s'entendre penser. Néant. Brise le silence. Si...Si.
Delta se saisit du pont à son tour, Le laisse à son silence, qu'il brise. Mais ne faites pas ce que les gens vous disent...
Eralypse : Et que dois-je faire ? Ce dont j'ai envie ?
Delta : On n'a qu'une vie.
Eralypse : Mmh. Et en tant que futur cardinal, je ne suis pas sensé prôner la vertu, la maîtrise de soi, tout c'la ? Eralypse essaye. Mots creux, mais essaye.
Delta l'observe, laisse couler un rire réellement amusé de sa bouche.
N'avez vraiment pas envie d'être heureux ?
Eralypse : Je ne sais pas. Jamais essayé. Pas vraiment. Ça à l'air marrant, d'ici, remarquez.
Eralypse : Mais...Vous l'êtes, vous, heureuse ?
Delta : J'essaie. Je prends le bonheur là où il est. Voyez, par exemple, cette taverne... Elle m'évite d'être ennuyée... Donc, elle me rend heureuse.
Eralypse : Mmh, c'est ça, le bonheur ? Eviter l'ennui ?
Delta : Vos courriers me rendent heureuse... Bien que je les attende.... C'est grappiller çà et là des raisons de sourire... Sans miel, non. Juste profiter.
Eralypse : Pas l'air si compliqué...
Delta : Pas du tout, même.
Eralypse : Juste profiter...Pas dit que je sache faire d'emblée, mais c'la doit s'apprendre, à mesure... À mesure... Repassez la bouteille, un peu.
Delta la lui tend... observe le niveau qui descend.
Eralypse réceptionne, descend quelques niveaux, à petites gorgées prudentes. Repose, appuyée à un genou.

Delta : Oui, cela s'apprend... Savez, ne suis pas experte non plus.
Eralypse : Amatrice, juste ? Eralypse sourit du coin.
Delta : Douée en théorie.... Sur la pratique, pas vraiment un bloc de marbre.
Eralypse : Un peu trop froid, la pierre. Vous cernez déjà la théorie, et avez le choix de l'appliquer, du coup...Mmh ?
Delta : Après... profiter du moment présent, voyez, je le fais. Là, je suis bien. Je profite donc.
Eralypse : Profitons, donc... Mot d'ordre.
Delta : Ah non. Nul ordre. Un conseil tout au mieux. Ecrire un courrier, aussi. Delta sifflote.
Eralypse : Mmh, bien... Mais il me faut partir, pour écrire.... Qu'est ce que vous préférez ?
Delta : ... La question se pose ?
Eralypse : Oui, puisque vous insistez si bien... Eralypse sourit légèrement.
Delta : J'ai envie de vous lire, si fait. Mais je préfère passer du temps avec vous qu'avec le papier... Surtout qu'après... Pointe la bouteille du menton. J'aime bien vous voir loquace.
Eralypse : Je suis loquace, après ? Eralypse observe la bouteille, le niveau bas... Comprend la brume doucement floue. Oh, bhé...C'n'était pas de l'eau ?
Delta : Je n'avais pas parlé de prune ? Delta sourit en coin, moqueuse.
Eralypse : Non...Vous m'avez abusé... Eralypse prend un air parfaitement indigné.
Delta : Ah non ! Je réfute ceci ! Je n'ai pas abusé de vous. Delta prend un air complètement outré qu'il ose lui dire cela.
Eralypse : Non, vous m'avez abusé... En ne me disant pas que c'était de la prune, voyons.
Delta : Et n'avez pas senti au gout ?
Eralypse : Pas abusé, abusé... abusé, trompé… Bien sûr que non... Bon, ça piquait un peu, m'enfin...
Delta : Je vous l'ai dit, pourtant.
Eralypse : Mmh, dans l'oreille qui entend ?
Delta : Bien entendu !
Eralypse : Vous savez laquelle entend, au moins ?
Delta : Celle qui le veut bien.
Eralypse : Excellente réponse...
Delta : Je sais.
Eralypse : Et quelle parfaite modestie, de plus. Eralypse sourit, amusé.
Delta : Parfaite, c'est le mot.
Eralypse : Très en vogue. La perfection s'étend à autre chose que la modestie, dites ?
Delta : Il ya ceux qui se veulent parfaits...
Eralypse : Et ceux qui le sont ?
Delta : Et ceux qui le sont.
Eralypse : Je m'en doutais... Eralypse sourit, un rien plus largement.
Delta : Genre...
Eralypse : Je fais partie de la première catégorie... Et, laissez-moi deviner... Vous de la ... Seconde ?
Delta plisse les yeux.
Eralypse : Genre ? Sûr, genre. Je lis en vous comme dans un livre...Clos.
Delta : Je vous trouve parfaitement parfait dans vos imperfections.
Eralypse : Imperfections ? Où donc ? Eralypse fait mine de baisser un œil sur sa tenue, comme cherchant une tâche sur sa chemise.
Delta pose un doigt au coin de ses lèvres. Léger.
Ici, pas assez remontées.
Eralypse : Je m'améliore, dites... Eralypse sourit, pour illustrer. Forcé, mais sourire tout de même.
Delta : Pfff, celui là n'est pas vrai. Vous savez mieux faire.
Eralypse : Je sais... Mais il me faut bien une raison, mmh ?
Delta : Une raison ?
Eralypse : Pour sourire, non ? Dites quelques chose de drôle...
Delta : Sur commande, comme ça ?
Eralypse : Sur commande, comme ça.
Delta : Croyez que Kylah viendra ici ?
Eralypse sourire, maigre. Croyez que l'empereur me prêtera sa couronne ? Un peu près autant de chance.
Delta : Voire plus, en fait.
Eralypse : A moins qu'elle soit assez curieuse pour s'y risquer... Rien pour que plaisir de vous voir... Comment a t-elle dit ? Minauder ?
Delta : Savez, je compte bien engager un gardien...
Eralypse : Et vous payez bien ?
Delta : Je laisse le libre service au comptoir, après la fermeture. Le droit de manger ici une fois par jour. (trop généreuse vu le prix du pain ^^)
Delta : Et le coucher, éventuellement, s'il est intéressé.
Eralypse : Mmh, intéressant. Tirer des gens par le fond des braies et être payé pour ça... Non, si intéressant...
Delta : Encore faut il en avoir la force.
Eralypse : Ah, ça...
Delta : Seriez intéressé ?
Eralypse : Mmh, dans l'absolu... Mais je suis trop gentil pour faire ça, savez. Eralypse esquisse un sourire amusé.
Delta : Vous ? Gentil ? Allons bon.
Eralypse : Si, si.
Delta : Me faites attendre pour le courrier, je vous rappelle.
Eralypse : Je suis un rien plus rude avec les gens que j'apprécie. Et puis, l'attente peut avoir du bon, non ?
Delta : M'appréciez donc ?
Eralypse : Me semble.
Delta : Bonne nouvelle. Vous appréciez la patronne.
Eralypse : Et j'arrive à boire à l'œil.
Delta : Z'avez déjà le pli. Je vous embauche donc ?
Eralypse : Et, j'ai un problème éthique, tout de même.
Delta : Qui est ?
Eralypse : Qui est... Sortir les mâles par le fond des braies, je vois encore. Mais les demoiselles, beaucoup moins.
Delta : Ne voyez pas comment faire ?
Eralypse : Je suis sensé quoi, les tirer par leurs jupons ? Malséant, un peu.
Delta : Prendre par le bras, fermement. Tenez. Delta se place face à lui, poings sur les hanches. Imaginez que je sois en train d'agresser... tenez, un client...
Eralypse se redresse, plisse un œil. Par le bras ?
Delta : Si fait.
Eralypse approche une main un peu hésitant, qui finit par enserrer le bras, au dessus du coude. Les doigts s'enfoncent un peu dans le tissu. Et, ensuite...
Delta tente de se dégager. Plus ferme la poigne !
Eralypse : Bien, bien !
Delta : Il ne faut pas qu'on puisse se dégager !
Eralypse pousse l'étreinte du poing, qui se fait plus étroite... Lui échappe encore, empoigne plus ferment encore. Là ?
Delta se débat, tente de s'éloigner. N'y parvient pas. Là, c'est bon. Après, des fois il suffit d'indiquer la sortie... Mais pour d'autres, il faut forcer la chose, voire vous protéger... Imaginez qu'elle veuille vous griffer ...
Eralypse : Me griffer ? Comptez laisser entre des chats sauvages ?
Delta sourit. Non pas, mais on ne sait jamais.
Eralypse : Bien...Les poignets, en ce cas ?
Delta : Si par exemple, alors que vous la teniez, elle tentait de vous lancer l'autre bras au visage. M'enfin la main ? Les poignets. C'est une idée, mais plus difficile à attraper, non ?
Eralypse : Croyez ? Faites voir...
Delta ne bouge pas, sur le moment. Oublie de réagir.
Eralypse : J'aurais dis plus simple, et ça empêche un mouvement de la main si...
Delta : si... ? Delta tente de se débattre, désormais.
Eralypse la regarde...Attends, un peu, puis se saisit du poignet, paume se refermant là où la main prend forme. Poigne puissante, un poil trop peut-être pour l'endroit.
Si l'on s'attache au bon endroit... Là, c'est bon, non ?
Delta : Hmmm, mieux, oui. Delta est une mauvaise cobaye puisqu'elle profite plus qu'elle ne cherche à s'échapper.
Eralypse : Mieux ? Bien...Et si c'est un homme... Je crie à l'aide en espérant que vous le figiez de vos charmes, si je comprends bien ?
Delta : Moui, je doute que soit possible. Et si c'est un homme, vous le sortez par le fond des braies.
Eralypse ébauche un sourire, desserrant l'étreint des doigts sans quitter, le creux du coude sur lequel il a finit par s'installer, aussi bien que la main sur laquelle la paume reste fermée. Acquiesce. Plisse le front. Encore faut-il que je sois de taille, mmh. Et s'il ne porte pas de braies ?
Delta : Par la chemise, m'enfin !
Eralypse : Bon, bon.
Delta : Mais si vraiment vous avez du mal... Je vous aiderai.
Eralypse : Oui ou alors interdisez votre taverne aux hommes. Facilitera ma tâche, je vous avoue.
Delta sourit en coin. Savez comme moi que j'aurais plus de facilité à y faire venir des hommes que des femmes.
Eralypse : Je me doute, je me doute.
Delta : Et je ne pense pas ouvrir les chambres à la clientèle...
Eralypse baisse les yeux, sûrement sur ses mains, qu'il éloigne, autant que tout le reste, revenant s'appuyer à la table. Non ? Il y en a quelques unes, pourtant… Et je pense n'en nécessiter qu'une seule, vous savez. Eralypse esquisse un sourire.
Delta est prise d'un brusque frisson à l'éloignement soudain. Il fait froid, d'un coup.
Sauf que si j'interdisais la clientèle masculine, les chambres seraient emplies de femmes ! Et qu'elles vous dérangeraient la nuit...
Eralypse : Et ? Je devrais faire quoi ? Le tour des chambres chaque soir ? Oui, vous avez plus de chance d'attirer une clientèle féminine là... Pas à dire.
Delta sourit en coin, revient près de la table.
Eralypse : Mais je crois que c'la mériterait une augmentation de salaire conséquente...
Delta : C'est pour ça. Je n'ai pas les moyens.
Eralypse : Pas les moyens ? Eralypse rit, toussote. Mmh… Non, mais...Une Baronne, ça n'a pas les moyens ? Et puis, ce serait un investissement, notez... N'est ce pas ?
Delta : Mon époux ne sait pas encore que j'ai dépensé dans cet établissement...
Eralypse : Ah, évidemment... Et comment pensez vous qu'il va le prendre ?
Delta : Comme une immense dépense.
Eralypse : En vociférant que vous êtes un trou considérable à ses poches...?
Delta : Que j'ai emplies de ma dot, oui
Eralypse : Oui, oui... Et une fois la dot épuisée ?
[…]
Eralypse demeure, conservant, un peu, le silence. L'observe, calme, œil sur la bouteille. Allez-y doucement... Que je n'aie à vous traîner jusqu'à votre logis. Ce serait mal vu, il me semble. Eralypse sourit, un rien moqueur.
Delta : Un exercice pratique un peu plus long.. Raccompagner les gens ivres jusqu'à la porte. Là en l'occurrence, c'est jusqu'à chez moi. M'enfin, la porte de chez moi. Delta prend son courage à deux mains et se penche, saisissant alors la bouteille.
Eralypse : Jusqu'à la porte de chez vous... Connaissant déjà le chemin… Et si vous êtes aussi lourde que en avez l'air, le trajet devrait être faisable.
Delta : Pis je ne suis pas aussi ivre que vous ! Delta prend une gorgée, le bras tenant la bouteille redescendant bien vite.
Eralypse : Je suis ivre, croyez ? Je raconte pas encore n'importe quoi pourtant... Enfin, pas plus que d'habitude, hein ?
Delta : Pas assez... pour cesser de réfléchir.
Eralypse : Je ne réfléchis déjà plus tellement... Plus vraiment... Pas grand chose sur laquelle réfléchir, de toutes façons…
Delta : Ah oui ? Et il y avait quoi, avant ?
Eralypse : Sais pas... Magiquement envolé... Oublié, voilà. Et puis, pas comme si cela importait... Seul l'instant compte. J'apprends bien mes leçons. Enfin, quand ça m'arrange...
Delta lui sourit. Lui tend la bouteille.
Delta : Encore un peu d'oubli ?
Eralypse : Pas de risque d'oublier la soirée ?
Delta : Si fait... il ne faut pas abuser. Delta rebouche la bouteille. La pose sur la table.
Eralypse : Ne pas abuser, parfaitement...
Delta : De la bouteille.
Eralypse : Ah, du reste, on peut ?
Delta : Tout dépend ce qu'est le reste !
Otto_kar entre dans la taverne.
Eralypse : Le jambonneau confit, je dirais.
Delta : (han, même pas il lit la pancarte ! ^^)
Otto_kar : Je suis un impérial, pas un jambonneau confit.
Otto_kar : (arf ah oui !)
Eralypse : ...Sûr ? Je peux essayer de vous rôtir, pour être sûr ?

Delta : Ne savons pas si nous avons envie d'abuser de vous...
Otto_kar : (bon je suis pas là alors ! ^^)
Otto_kar sort de la taverne.
Eralypse : (j'ai pas lu la pancarte non plus...)
Delta : (mékilécon ^^)
Eralypse : (ah, fermée, vi, trop curieux pour ne pas risquer un œil^^)

Delta se frotte les yeux.
Eralypse : La bouteille... Il n'y avait pas que de la brune là dedans, n'est ce pas ? Eralypse regarde encore la porte... Plisse les yeux.
Delta : De la brune ?
Eralypse : De la... Ah...
Delta : Il y avait de la prune...
Eralypse : Euh... Oui, autre chose que de la... Enfin, bref. C'est le jambonneau, j'ai été déstabilisé...
Delta : À ce point ? Mais risquez pas d'en abuser, il n'y en a pas ici.
Eralypse : Justement, justement. Le non-abus de jambonneau est gravement contre-indiqué dans mon cas.
Delta : Ah oui ?
Eralypse : Tout à fait. Cela augmente sensiblement les effets de ma... Sénilité précoce.
Delta : Sénilité précoce ? Mais que me chantez-vous là ?
Eralypse : Je ne sais pas, j'ai cherché une excuse... Pris la première chose qui me venait... Vous auriez préférer quoi, dans le genre déficience nécessitant l'ingurgitation régulièrement de jambonneau ?
Delta : Je me fous du jambonneau. Delta rit doucement.
Eralypse : Oui, la réponse est pas mal non plus. Pourtant bon le jambonneau... Mmh...
Delta : Je vous crois.
Eralypse : Oui, enfin vous en foutez, donc me croire ou pas... Non puis c'la m'intéresse au moins autant. Donc...Abus.
Delta cherche dans sa besace. Un bout de pain, mais pas de quoi en abuser.
Eralypse : On peut abuser du pain ?...Rien d'autre, là-dedans ?
Delta : Rien...
Eralypse : Evidemment.
Delta : De quoi écrire, quelques courriers... Rien pour abuser.
Eralypse : Le papier se mange mal.
Delta : En effet.
Eralypse : Bien, bien. Il ne reste qu'à abuser de la couche, en ce cas.
Delta arque un sourcil. Fatigué ?
Eralypse : Oui, je ne parlais pas des autres usages de la couche, si c'est c'la que vous redoutiez.
Delta : Redouter... ce n'est pas le mot.
Eralypse : Quel aurait été le mot, en ce cas ?
Delta : Je vous laisserais deviner.
Eralypse : Je tenterais, alors... Vous rentrez ?
Delta : Oui. Je rentre.
Eralypse acquiesce d'un court hochement, contourne la table, pose un énième regard sur la pancarte. L'accrocher serait judicieux avant de s'en aller, mmh ?
Delta : Pas encore en état de recevoir du monde....
Eralypse : En effet, seulement, cela aurait pu signaler l'ouverture prochaine...
Delta : Si vous y tenez...
Eralypse : Non, non. En fait...
Delta : En fait ?
Eralypse : Je crois que je serais parfaitement satisfait si nous devions êtres les seuls à jamais fouler le sol de cette taverne, mmh. Mais soit.
Delta : Ah oui ? Parfaitement satisfait ?
Eralypse : Sur le point de l'expansion de votre établissement... Oui.
Delta : Je crains ne pas pouvoir empêcher tout un chacun d'y entrer... Mais j'avoue que l'idée est plaisante.
Eralypse : Engagez Kylah pour garder
Delta : Ah clair que là, personne ne viendra me voir.
Eralypse : Efficace, c'est certain. Eralypse esquisse un sourire, lui tend le coude, aussi bien que le bras et la main. Prête à tituber jusque chez vous ?
Delta : Mais vous laisserait elle rentrer, vous ?
Eralypse : Je passerais par la fenêtre... Mieux, je ne sortirai pas.
Delta passe son bras derrière le coude, amenant sa main jusqu'a la sienne, sur laquelle elle se pose. Simplement. Je prends.
Eralypse laisse les doigts se frôler, se poser encore, ramenant le bras noué au sien. Regard vers la porte, qui paraît un rien lointaine. Beaucoup mieux quand vous aurez fait aménager les chambres... Bien.
Delta lève un regard un rien moqueur vers lui. Il faudra me raccompagner également...
Eralypse entame la distance les séparant du battant impassible qui n'a pas frissonné depuis leur entrée. De ?... Ah. Oui, dit comme ça... L'aller retour n'est pas bien plus attrayant que l'aller seul.
Delta avance à son rythme, ne voudrait pas le briser, avance, profite. Oui... Ou je me prépare une chambre ici... En cas de rude soirée.
Eralypse : Ce serait fort aimable à vous de m'épargner. Eralypse tend le bras libre à la poignée, qui cède par une petite protestation.
Delta : Hé, je suis magnanime.
Eralypse : Tout à fait, et vous l'avez prouvé à de nombreuses reprises, rien à y redire...ça vous passera peut-être demain. La fièvre s'estompe, paraît-il.
Delta : Je vais finir par abuser du miel... il faut que je prenne garde.
Eralypse entrouvre dans un sourire, accueillant la brise avec un certain soulagement, le front échauffée par la prune. Et la brune, aussi sûrement. Prenez garde, oui. On n'en revient pas.
Delta : Oui, va falloir prendre garde...
Eralypse : Exact, prendre garde. Eralypse s'avance, doucement, pas allongés, porte déjà refermée.
Delta le suit donc, ou se laisse entrainer, ou l'entraine... avance, en tous cas.


Revenir en haut Aller en bas
http://petite-yunette.blogspot.com/
Delta
Dot, bien gardée.
Delta

Messages : 86
Inscrit le : 02/09/2010
Où ? : Dans son lit, souvent.
Emploi : Brigonne, Barande
Humeur : Fournaise.

1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Empty
MessageSujet: Re: 1. Divagations tavernales et autres jeux de maux.   1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Icon_minitimeSam 19 Mar - 8:43

[De poussière et de tempes]

Delta entreprend d'ouvrir tous les volets, les fenêtres aussi, fait frais, mais la poussière vole.
Eralypse longe la façade, l'œil sur les persiennes ouvertes, les battants écartés. Léger sourire, jusqu'à la porte, qu'il repousse doucement avant de glisser à l'intérieur.
Bonjour... Alors, elle vous plaît autant de jour que de nuit ?
Delta porte un tablier, si si... et dépoussière le tout, motivée, efficace. Se retourne vers l'entrant. Sourit. Encore plus depuis que je n'y suis plus seule. Bonjorn Gabriel.
Eralypse passe un œil sur sa tenue, s'attarde au tablier... Le sourire, léger, s'étend, mange un peu plus ses joues. S'approche, tranquille, jaugeant l'espace baigné. Mmh... Oui, sûr, j'embellis tout de suite la pièce. Quelle toilette... Seyante, dites. Eralypse sourit du coin, un rien moqueur.
Delta baisse les yeux sur le tablier... Sourit.
C'était ça ou être sale ensuite, je préfère salir le tablier voyez vous. Puis ne vous moquez pas. J'ai le même pour vous...
Eralypse : Le même pour... ? Hum... Finalement, il est très bien, ce tablier... Bon, de grandes chances que je n'le porte pas mieux, mais soit.
Delta rit doucement, lui tend son jumeau. Griffonne quelques mots sur une liste posée sur le comptoir.
Eralypse récupère la pièce de tissu, le revêt avec un froncement du sourcil. Puis écarte mollement les bras de son corps, tourné à ses faces.
Parfait, n'est ce pas ? Bon, si je comprends bien… Je ne vais pas pouvoir me contenter de vous regarder travailler, mmh ?
Delta : Vous comprenez bien ! Et c'est très... hem... Seyant ! Delta retient un éclat de rire naissant, réprime le sourire qui lui vient aux lèvres. Si fait, c'est magnifique.
Eralypse esquisse une révérence, s'inclinant, coude replié. Je vous remercie... Je n'ai jamais été aussi ... Mmh... Oui, seyant, je ne vois que ça. Bon. Que dois-je faire en ce cas... Patronne ?
Delta : On en reste à Delta ? Je crois qu'on va laisser l'air faire son travail, et aller voir en haut ce que nous n'avons pu voir hier...
Eralypse : C'est entendu. Eralypse vogue jusqu'à l'escalier, avale la volée de marches dans une série de grincements.
Delta le suit de près, passant avant que la poussière ne vole trop haut.
On va ouvrir toutes les pièces, déjà ?
Eralypse passe le palier, s'avance dans le corridor puis tourne les talons, acquiesce. Ouvre la première, passe un regard à l'intérieur. Elles ont l'air assez semblables, du fait.
Delta : Il y en a quoi... 4 ? Delta observe, se hissant sur la pointe des pieds pour regarder par dessus son épaule. Semblables, oui.
Eralypse se retourne, compte rapidement les portes. Apparemment... Pas si mal. Enfin, vu que vous ne comptez pas les mettre à disposition... Eralypse ouvre en grand la fenêtre de la première, va jusqu'à la seconde, dont il ouvre la porte de la même façon. Orée d'un regard à l'intérieur, même traitement.
Delta : Virer les paillasses... ne garder que deux lits... Trois éventuellement. Et me faire un atelier... Delta parle toute seule, réfléchit tout haut, sourit. Avise au bout du couloir, une échelle. Et c'est quoi ça ?
Eralypse passe une tête, et le reste suit, par la porte béante. Va en prolongement du regard. Je ne sais pas, comme ça, au hasard, je dirais... Une échelle ?
Delta lui tire la langue et s'en approche, découvre qu'au dessus, il y a une trappe... Hmmm... Envie de dire, "à vous l'honneur" !
Eralypse : A moi d'endosser tout les risques si j'comprends bien... J'ai le droit à une prime, pour ça ? Eralypse parcourt la distance qui le sépare de la brune, et bientôt de l'échelle au plafond de bois découpé. Regard, perplexe. Grenier, j'imagine. Ou salle très secrète... Ou pièce au trésor... Oui. Ou grenier.
Delta : Un grenier pièce au trésor, vous pensez ?
Eralypse grimpe, assurant chaque barreau avant de s'y risquer, paume au ciel, la trappe résiste, finit tout se même par céder à ses grommellements, libérant la poussière âcre accumulée au dessus. Toux, yeux plissés, grognement sourd. ... ça, que vous appelez trésor ?
Delta rit, d'en bas, tenant l'échelle. Se prend de la poussière aussi. Tousse. Hem, et sous la poussière, hein ?
Eralypse : Une minute, une minute...
Delta : Cherchez de l'air ?
Eralypse grimpe, dissipant le nuage en déplaçant un rien d'air dans le mouvement. Arrivé, il se frotte une paupière, jette un œil vitreux autour. Et tout ça pour ça...
Delta : Tout ça ? Beaucoup de rien, donc ?
Eralypse : Non, si, des pleins coffres de soieries et de pièces frappées... V'nez voir, un peu.
Delta doute, mais s'exécute, le rejoint, montant prudemment. Tend une main pour se hisser sur le tapis de poussière.
Eralypse essuie ses paumes sur ses braies, libérant la trappe. Les iris fouillent le vide, les coins noirs. Non, décidément... Tourné, une main marquant le sol à la couche grisâtre, le garçon se baisse, tend la sienne.
Un peu d'aide ?
Delta : Volontiers. Delta s'en saisit, donc... Et se dit que pour un fainéant, elle lui en fait faire des choses. Rit, avale de la poussière. Tousse.
Eralypse : N'allez pas vous étouffer, déplacer des cadavres ne fait pas partie de mes attributions... Et, je vous préfère vivante. Eralypse sourit en coin, il s'arrime à la main et l'aide à se hisser.
Delta esquisse un sourire entre deux quintes de toux, les yeux brillants par l'étouffement.
Vraiment ?
Eralypse : Vraiment, déplacer des cadavres ne fait pas partie de mes attributions ? Totalement.
Delta se hisse, donc, de par son aide. Et découvre la découverte... Me préférez vivante !
Eralypse : Vraiment, je vous préfère vivante ? Aussi.
Delta rit doucement.
Eralypse garde un peu ses doigts, montrant de l'autre le joli vide poussiéreux.

Delta : Pis rendre des comptes à l'époux, ce serait moins drôle.
Eralypse : Pas de l'inédit, ça ?
Delta : Si fait, c'est magnifique. Croyez qu'on arrivera à tout enlever ?
Eralypse : Rien n'est impossible, avec un peu de volonté... Et un bon balai... Eralypse esquisse un sourire.
Delta : Un balai... il y en a en bas... Et je vous sens plein de volonté ! Delta n'a pas lâché ses doigts non plus, l'air de rien.
Eralypse : Si je comprends bien... C'est moi qui me paye l'aller retour, mmh ? Je comprends bien tout plein de choses aujourd'hui... Merveilleux.
Delta : C'est qu'athlète comme vous êtes... Delta sourit en coin.
Eralypse rit.
La belle excuse. Bien, bien... Puisque vous vous êtes donner la peine du compliment...
Delta : Généreuse, n'est ce pas ?
Eralypse quitte, tranquille, sans précipitation aucune, les doigts, qu'il démêle des siens, puis entreprend la descente. Bien sûr... D'une magnanimité extraordinaire, dirais-je même. J'en suis ému. Eralypse lève l'ombre cérulée, le sourire amusé, puis pointe le nez vers le bas, dévalant l'échelle.
Delta : Doucement hein ! N'allez pas vous faire du mal !
Eralypse : On va essayer de ne pas briser l'échelle, surtout... Déjà en bas, regard vers l'ouverture. Ce serait bête, vous resteriez coincée là-haut sans pouvoir redescendre.
Delta se retient de dire qu'elle saurait descendre. Oui, ce serait dommage...
Eralypse esquisse un sourire, se dirige vers le palier et sa nuée de marches, sans presse, histoire d'entendre la réponse, qui lui arrache l'élargissement d'un sourire. Descendu, si vite remonté, balai en main, qu'il n'a trouvé qu'après quelques jurons grommelés.
Delta : Tout va bien en bas ?Delta se penche un rien par l'ouverture, tentant de voir s'il arrive, prête l'oreille.
Eralypse hoche la tête, bêtement, comme s'il pouvait la voir, arrivé en haut, s'engageant pour une nouvelle montée de l'échelle. Yeux à son ciel, au plafond percé.
Je suis encore en vie, si c'est ce dont vous vouliez vous assurer... Tenez.
Delta sourit en l'apercevant enfin, tend la main pour réceptionner l'objet. Merci ! Et oui, c'est ce que je voulais savoir...
Eralypse soulève un rien le balai, attendant qu'elle s'en saisisse pour achever le trajet.
Delta se penche un peu plus, le saisit. Le hisse, le balai.

Eralypse : L'escalier n'a pas eu raison de moi... J'ai déniché cette chose sans trop de mal... Et aucune bête en attente de me mordre un mollet. Tout va bien, donc.
Delta : Cette bâtisse me parait plutôt saine. Nul rongeur ne s'y cache... C'est plutôt une bonne chose.
Eralypse se hisse, grimaçant au grincement d'un barreau, jusqu'à la trappe. Plutôt, oui, vous évitera de trouver vos réserves grignotées au matin. Enfin, ça vous évitera de trouver vos réserves grignotées par des rats au matin... Soyons précis.
Delta l'observe sourire au coin des lèvres... N'êtes pas un rat vous ? Et quel type de grignoteur êtes-vous, vous ?
Eralypse , parvenu, debout, expulsant l'air criblé un peu plus rapidement que tout à l'heure, le garçon les regarde tout deux, elle et le balai. Mmh... Le genre qui pourrait entamer vos réserves pendant la nuit. Mes dents sont moins longues, mon pelage pas aussi fourni, mais je me défends.
Delta : ça me va.
Eralypse : Bien voulez redescendre pendant que j'm'en occupe ?
Delta : Feriez ça ? Sourit en coin, amusée.
Eralypse : C'est à dire qu'à deux pour un balai... Voyez. Non, puis, c'est pas bien compliqué... Eralypse plisse les yeux. Pensez que je n'y arriverais pas, hum ?
Delta : Je n'ai pas dit ça ! Mais je l'ai peut être pensé !
Eralypse : Tsseuh... Je suis très doué en... Balai, je vous ferais dire.
Delta : On va dire que je vous crois… Alors soit. Je vous laisse faire. Et que ça brille !
Eralypse : Briller ?... C'est un balai, pas une baguette de sorcier.
Delta : Et que ça soit dépoussiéré. Déjà.
Eralypse : Déjà plus possible, là. Eralypse attrape le manche, fait signe vers la trappe.
Delta : Vous me virez ? Bon bon...
Eralypse : Virer ? Nooon... Je vous invite cordialement à aller voir ailleurs, simplement ... Oui, z'avez raison. Virer, plus court.
Delta rit doucement.
Eralypse réprime un large sourire, yeux riant pour sa bouche.
Delta se baisse pour descendre doucement, genoux au sol, s'interroge ici sur l'utilité du tablier... Se dit qu'elle aurait dû changer de vêtements avant... Descend, donc.
Alors je vire.
Eralypse , bras ballant, la regarde descendre, un sourire pour l'auréole balayée de ses jupes. Gentil de me faciliter le travail.
Delta : Mais de rien ! C'est un plaisir !Delta va chercher en bas le sac qu'elle a apporté s'installe dans une chambre et se change. Profite du moment où elle est seule, en fait.
Eralypse sourit, iris encore à la chevelure, à la gorge blanche... Trainaille, un rien, puis s'éloigne vers le fond de la pièce, entreprenant de faire migrer la poussière vers le centre de la pièce, consciencieux, l'esprit vide, tout au geste.
Delta tombe la robe, donc, pour mettre une paire de braies, neuves, n'en avait plus. Range la houppelande près de sa cape. Reprend le tablier et s'active. ôte les paillasses.
Eralypse s'arrête, un moment, joli petit tas au pied du balai.

Eralypse : Dites... Euh... s'éclaircit la voix, force un peu Dites ? Je réfléchissais à une autre chose... J'ai un peu... Rien pour ramasser.
Delta passe la tête par la porte de la chambre. Hein ? Ah euh... Delta descend au rez de chaussée, va chercher une pelle, donc, et un sac de lin. Remonte, donc. Puis atteint l'échelle, en profite même pour grimper quelques échelons. Ça irait ça ?
Eralypse continue, donne deux trois coups, étoffant le tas. Encore, s'arrête, abandonne son compagnon, vient se pencher à l'ouverture, tend le bas pour se saisir de la pelle et du sac. Parfait... Merci.
Delta : On dit "parfaite" !
Eralypse : Le geste est parfait... Le choix l'est aussi... Maintenant, que vous le soyez... Mmh. Eralypse hausse un sourcil, glissant un regard sur elle. C'est moi ou...
Delta : Ou ?
Eralypse : Votre... Tenue, non ? Le tablier ne vous plaisait plus ?
Delta : Ah, si. Mais la robe moins. Ce n'était vraiment pas pratique.
Eralypse : Sûr, sûr. Enfin, bon... Eralypse s'efface, remontant, laisse sac et pelle près de la trappe et reprend là où il en était.
Delta rit.
Quoi, ne vous plait pas ma tenue... fonctionnelle ? Moins seyante ?
Eralypse : Si... Si, si. C'est… Différent, juste. Eralypse passe un regard par l'ouverture.
Delta : Différent, je veux bien vous croire, cela doit faire... plus d'un an que je n'avais pas porté de braies. Delta s'est assise sur un barreau de l'échelle.
Eralypse : Donc... Plus d'un an que vous n'aviez courageusement bravé la poussière ?
Delta : Beh, c'est que lorsque j'arpentais les routes la poussière, je m'en fichais un peu... et qu'une fois épousée... J'avais des gens pour ce faire.
Eralypse : Et là... Vos gens ?
Delta : Là... C'est un peu mon endroit à moi... Ne pensez vous pas ?
Eralypse : Mmh, moi ça me va... Même en ayant la divine corvée de vous assister. Eralypse esquisse un sourire.
Delta : Parfaite et divine, voilà des mots qui me correspondent
Eralypse : Ah parce que c'est vous, la corvée ?
Delta : Non, mais je suis divine... Non ?
Eralypse : Non mais si. C'la me va bien, disons, je n'ai pas besoin de chercher à vous flatter, vous le faites seule.
Delta : Parait que j'étais peu douée pour flagorner, mais je m'auto flatte bien, pourtant.
Eralypse : Vrai talent, tout à fait !
Delta : Suis douée, n'est ce pas ?
Eralypse : Pas à dire, oui... Eralypse se penche, un peu, par le parquet percé. Et vous êtes douée pour me détourner de ma tâche, dites. Et vice versa, mmh ?
Delta : Ah ? Euh... Certes certes... Sous entendez que je ne fous rien ? C'est un fait. J'y retourne donc.
Eralypse : Que vous ne foutez rien ? Non, allons... Enfin, peut-être. Mais je suis logé à la même enseigne, mmh... Et je resterais bien en l'état, m'enfin...
Delta : M'enfin avançons, il y aura le repos ensuite.
Eralypse : Exact.
Delta s'en va tenter de foutre les paillasses par la fenêtre, se dit qu'elle aura besoin de la force herculéenne de l'homme pour ce faire. Descend, donc, note. 3 matelas, du linge de maison, des gobelets, d'étain et de bois, du verre, comble du luxe, quelques porcelaines... Noircit quelques pages...
Eralypse chasse le grain de poussière, les quelques toiles tissées entre les poutres, à fleur de balai. Poils déjà moutonnés qu'il n'a pas terminés. Premier passage, ramassage, seconde session. Terminé, il s'attarde, s'essuyant les paumes au tablier.
Eralypse passe un regard à la pièce qui, si elle a meilleure mine, ne se contentera pas d'un dépoussiérage. Moment de réflexion, qu'il écourte, découverte et taverne rachetée... ? Trop semblable. Sac noué, pelle et balai en main, le garçon pense à la descente, se glissant par la trappe en silence.
Delta sort de sa besace un petit encas, pour deux, à croire qu'elle avait prévu... S'approche de l'escalier, appelle l'homme.
Vous avez fini ? Enfin, quand bien même, descendez donc !
Eralypse dépose, au pied de l'échelle, son attirail de combat et, sans répondre à voix, se soumet à l'appel et éprouve les escaliers une fois encore. Besoin de moi ?
Delta : Si fait. Venez vite ! Delta réprime un sourire, l'attend, de pied ferme, placée devant la bectance qui repose sur le comptoir.
Eralypse palier, parquet, dépêché. Mains essuyées au tablier, il s'approche, front plissé.
Vite ? Et, qu'est ce qui pressait ?
Delta ne peut réprimer plus son sourire. S'écarte, d'un rien, laissant apparaitre un bout de jambonneau, du pain, frais, des olives... Quelques poires. Votre estomac, je l'entendais grogner d'ici !
Eralypse : Maintenant que vous le dites...
Delta : Bon, il n'y a pas de quoi abuser, mais se remplir la panse d'un rien, c'est déjà ça.
Eralypse sourit du coin, appétit éveillé. Hume déjà d'ici, l'odeur de la pause qui dure. Approché, il s'accoude au comptoir, grappille une olive.
Delta : Bon, et j'ai pris du vin. Si fait. Et du lait. Au cas où.
Eralypse : Au cas où ? Le vin serait mauvais ?
Delta : Au cas où vous préfèreriez le lait. Mais le vin est bon. Le jour où j'en servirai un mauvais, le producteur aura intérêt de se terrer. Longtemps.
Eralypse : Vous martyrisez les vignerons ?
Delta : S'ils me vendent de la piquette, oui.
Eralypse : Piquette, tout de suite... Du vin aigre, pourrait servir.
Delta : Moui, éventuellement. Mais je le préfère bon. Bien que vous préfériez l'acidité et l'amertume.
Delta sourit, un peu. Lui tend le couteau.
Eralypse acquiesce d'un sourire, réceptionne, allant s'attaquant à la pièce de jambonneau.
Acidité... C'la conserve, paraît-il.
Delta : Le miel aussi, parait il.
Eralypse : Mmh... Vous avez réponse à tout, n'est ce pas ?
Delta : Tout, peut être pas. Mais presque. Je vous l'accorde.
Eralypse : Bien, le miel conserve... J'ai une chance de rester fringant longtemps, en ce cas. M'aura servi à quelque chose.
Delta affiche un regard moqueur, tentant de rester quelque peu neutre de visage.
Eralypse détaille, le geste irrégulier, quelques tranches. Même traitement pour la miche de pain, les deux mariés, il porte la tartine à sa bouche, y mord, l'observant, œil attentif.

Delta : Si jamais elle arrivait, comptez sur moi pour vous prénommer Joël...
Eralypse : Préfère que vous m'acheviez...
Delta : L'appellation le ferait, je crois.
Eralypse : Très certainement, vu ce que cela sous entend... Je ne survivrais pas. A son niveau, c'est de la niaiserie de compétition. Le paroxysme du nian-niantisme. L'apogée de la couche de miel confit. Je n'ai jamais compris comment il a pu réussir à se marier. Cette femme doit avoir perdu ses esprits.
Delta : Cette femme n'a pas d'esprit... Ils ont réussi à "se perdre dans le château, c'est pour ça qu'ils n'avaient pas voté" lorsqu'ils étaient au conseil...
Eralypse : Elle a été au conseil ?
Delta : Si fait. Liste hips.
Eralypse : Parbleu... Enfin, excusez mais, là, tout de même. Les rares fois où j'ai eu à faire avec elle... D'ailleurs, de souvenir, une chère amie de Sany. Paire désolante.
Delta : Qui se ressemble...Delta étouffe un rire. Se sert, elle aussi, des mets déjà coupés. Merci. Mange, donc.
Eralypse : Oui, enfin... Le proverbe est surfait. Ne dit-on pas aussi... Que les opposés s'attirent. Un rien contradictoire, hum ? Eralypse mâchonne une olive, faisant son sort à la tartine. Silence.
Delta acquiesce doucement.
Mais l'une blonde, l'autre brune, n'étaient ce pas des opposés ?
Eralypse : L'une est blonde ?
Delta : Non ? Je croyais...
Eralypse : Non, c'est possible... Pas souvenir, Sany était brune, mais Muscadia..
Delta : Ah, je croyais Sany blonde... comme quoi les souvenirs...
Eralypse : ... Non... Sany, blonde ? Eralypse fronce les sourcils, tentant vainement de se souvenir. L'image, ni du visage, ni de la chevelure, n'a demeuré.
Delta : En fait je n'en sais rien...
Eralypse : Je ne sais plus... Non, puis, aucune importance.
Delta : Aussi...
Eralypse la regarde, terminant. Une main déjà dérobant un fruit, sourcil levé. N'avez pas faim ?
Delta : Si si. Delta mord dans sa tartine à belles dents.
Eralypse épépine, découpe, mord, encore. Iris à ses entours, l'oreille aux bribes légères remontant de la fenêtre.
Delta termine la tartine, donc, picore quelques olives. Les sert, d'ailleurs, d'un verre de vin. Lui tend un verre, lève le sien.
À... Cette taverne dont on ignore encore le jour de l'ouverture ?
Eralypse considère le breuvage pourpré, accompagne. A cette taverne qui finira bien par ouvrir un jour. Rien ne presse.
Delta : Rien ne presse, en effet. Pis elle peut n'ouvrir que pour deux clients.
Eralypse lève, goûte. Acidulé du fruit mêlé au corps de l'alcool... Froncement du nez, la première impression passée, pas si mauvais. Deux clients ? Vous êtes propriétaire, je suis employé. Qui sont les deux autres ?
Delta : Pourrez jouer le client, si vous le souhaitez. M'avez bien foutue dehors hier...
Eralypse : Foutue dehors ? Non... Raccompagnée avec toute la gentillesse du monde.
Delta : Oui, m'enfin avant.
Eralypse : Même pas, suis pas allé jusqu'à la porte.
Delta : Vrai. Mais bon... Une taverne sans clients, donc.
Eralypse : A moins que vous me viriez... Oui.
Delta : Hmmm, être votre patronne n'est pas ce que je préfère. Mais j'aime vous savoir dormant ici. Bientôt.
Eralypse : Ah ? Vous aviez peur que me trouve réduit à dormir sur le parvis de la cathédrale ?
Delta : Du tout... Mais ici, je sais que vous serez bien.
Eralypse : Possible. Avec un grenier vide, pas de rongeurs, une couche confortable... Devrait largement me suffire.
Delta : Et de quoi grignoter la nuit.
Eralypse : Très important. Enfin, j'erre la nuit, je n'mange pas vraiment.
Delta : Pis une chambre occupée, parfois. Je compte m'en aménager une.
Eralypse : Votre époux ne risque pas d'en prendre ombrage, mmh ?
Delta : Je vais installer un atelier... Dans une autre. Et puis, il faudrait qu'il s'en rende compte.
Eralypse : Mmh, j'oubliais...
Delta rit doucement. Savez comment il m'a appelée un jour ?
Eralypse : Non, mais ça va venir.
Delta : "Ma Dot"... au lieu de "Ma douce"...
Eralypse rit. Ah oui, tout de même !
Delta : Oui, tout de même ! Je ne sais où il a trouvé que j'étais une femme aimante et fidèle... Mais en tous cas, il en est persuadé...
Eralypse : Fidèle, ça... Aimante, je ne saurais pas dire. Et puis, de ce que vous en dites, il a l'air trop occupé ailleurs pour s'attarder sur c'la. Bienfait, de toutes les façons.
Delta : Aimante, sans doute. Mais pas de lui. Disons que je tolère sa présence à défaut de l'apprécier. Il n'est pas désagréable, un brin dérangé. Je l'aime bien et n'ai rien contre lui.
Eralypse : Cela suffit, en l'occurrence. Dérangé... Ses expériences ? Sans le connaître, il m'a l'air relativement sain d'esprit.
Delta : Relativement, là est le mot.
Eralypse : Je mets en contexte aussi... Saint Esprit autant qu'esprit sain ne sont pas vraiment bien représentés en ville. Même pas par moi. C'est dire.
Delta : Il est vrai... Serions-nous des gens... normaux ?
Eralypse : La norme n'a rien de très charmant s'il on admet que la majorité des autres y est comprise. La question est... Sommes-nous normaux ou le sont-ils...
Delta : C'est bien ça qui me fait peur.
Eralypse : Peur ? Allons... Dans l'un ou l'autre des cas... C'n'est pas reluisant.
Delta : Je ne suis pas comme les autres... nulle envie de l'être.
Eralypse : Et qu'ont-ils, qu'ont-elles, que vous n'avez pas ? Ou devrais-je demander le contraire ?
Delta : Oh, je ne vais pas énumérer le tout... Mais me trouvez-vous pareille aux autre gens ?
Eralypse : Non, mais j'étais curieux de pouvoir appréhender votre vision sur la chose.
Delta : Je suis moi même. En ce moment en tous cas.
Eralypse acquiesce puis allège encore un peu son godet.
Delta termine son vin, prend une poire et la mord, comme ça. Le regarde, ensuite.
Eralypse repose, observe le fond de son verre avant de le laisser regagner la table et, seulement ensuite, sentant le regard, lui accorde le sien.
Delta réprime un sourire, songeant à la douche froide après la pause.
Prêt ? C'est qu'il reste du boulot !
Eralypse grimace un peu, puis peint l'expression du courageux travailleur sur son visage. Allons-y. Sus à la poussière... Mmh, attendez. Si j'avais répondu non, j'y échappais ?
Delta hausse un sourcil. Croyez franchement ça possible ?
Eralypse : Je suis un homme naïf. M'enfin les miracles, ça existe, hum ?
Delta : M'appelle pas Sainte Marie-Thérèse, ni même Sainte Boulasse...
Eralypse : ... Esclavagiste.
Delta : Être l'esclavagiste d'un tortionnaire, ça me va !
Eralypse : Surtout moi qui suis tortionné, là... Je crie à l'injustice. A défaut de crier famine. Serait pas logique, là...
Delta : Criez tant que vous voulez, il n'y a pas client...
Eralypse : Et les passants , hum ?
Delta l'invite à regarder par la fenêtre. Vous en voyez beaucoup ?
Eralypse : Bon, si je comprends bien, toute résistance est vaine ? Delta : Pouvez toujours tenter... Eralypse n'a pas besoin d'y pencher le regard pour connaître la chute. Grogne, un peu, pour la forme. Bon, allons-y... Chambres ?
Delta : Si fait. Il faut balancer les paillasses, déjà, en attendant les matelas. Devraient arriver vite...
Eralypse : Entendu... Et ensuite ?
Delta : Nettoyer ! Faudrait pas qu'on tombe malades !
Eralypse se dirige vers l'étage, grommelant à l'énoncé du mot. Surtout à force de nettoyer qu'on va tomber malade...
Delta rit doucement devant sa fausse bonne volonté ou sa vraie mauvaise volonté et le suit, donc.
Eralypse se gratte le menton, première chambre, première paillasse.
... Par la fenêtre, ça ira ? Aucune envie de trimbaler ça jusqu'en bas.
Delta : Ah non mais c'était le but hein.
Eralypse : Ah. Parfait. Il passe, pensez ?
Delta : Si je pense... . Bien sûr que je pense ! Et oui, il passe, je crois.
Eralypse courbe l'échine, tire, soulève, plisse les yeux sous l'odeur qu'elle dégage, traine la chose jusqu'à la fenêtre.
Delta : Un peu d'aide, quand même ?
Eralypse : Pensez ? Non... Sérieusement ? Devriez arrêter, ça vous fatigue... Non, me débrouille, juste à le pousser là...
Delta éclate de rire, l'aide à lever la bête. N'a pas toujours été baronne, hein.
Eralypse suit, s'attache à la chose, le pousse légèrement en travers. Marmonne
"prête ?" et pousse la paillasse malodorante, crissant contre les montants.
Delta est prête, oui, et n'hésite pas à l'aider, poussant... Elle s'arrête tout à coup, file dans la chambre voisine, et vérifie, par la fenêtre, que personne ne passe à ce moment là.
Allez y !
Eralypse pousse, des mains, de l'épaule appuyée contre la chose, jusqu'à la sentir, emportée par son poids, basculer. Attends, le bruit mou de l'atterrissage, aucun cri d'horreur... C'est bon.
Delta : Plus que trois !
Eralypse : Enthousiasme, quand tu nous tiens... Eralypse s'extirpe, plonge dans la seconde. L'attends, puis répète une nouvelle fois le processus, expirant un peu plus fort sous la touffeur naissante.
Delta l'aide encore, une fois, deux fois... au troisième, lui intime, trop tard, l'ordre d'arrêter. Voit la chose atterrir aux pieds d'un passant. Lui fait un grand sourire alors qu'il s'éloigne en pestant.

Eralypse : ... Pas mort ? Eralypse voit le sourire, n'a pas la naïveté de prendre cela pour un indice, qui sait si Kylah ne passait pas justement par là.
Delta : Pas mort !
Eralypse : Allons-y pour le dernier. Ou je vous le laisse... ? Eralypse sourit du coin.
Delta : Moi toute seule ? Hmmm, non. Le repos c'est après !
Eralypse : Quoi ? Vous ne feriez pas faire n'importe quoi à n'importe qui ? Le repos c'est après... Z'en avez de belles. Bon, et bien dépêchez vous, alors !
Delta : Hého, c'est moi l'esclavagiste ! Venez donc m'aider !
Eralypse : Non mais je viens... Dépêchez vous d'y aller, je vous suis, rho !
Delta s'y dirige donc, et commence à trainer la paillasse jusqu'à la fenêtre... Commence seulement puisque la moitié lui reste en mains. Observe le carnage. Je la trouvais légère...
Eralypse dans l'embrasure, regarde les deux îlots de paille, puis l'observe, sourcils levés. Ah bha, du joli... Remarquez qu'il va être beauuucoup plus facile à passer par la fenêtre.
Delta : Je trouve aussi ! Faut bien trouver le bon côté des choses hein..
Eralypse se baisse, se saisit de celui resté à terre, attrape les deux extrémités d'étoffe déchirée. Arrivez à porter votre morceau ?
Delta : Je devrais, oui ! Quand même !
Eralypse : Allez-y alors, et criez avant de le balancer cette fois !
Delta balance donc son morceau, pense à crier pendant qu'il tombe. Déjà ça. le regarde choir sans toucher personne. À vous !
Eralypse imite, lève jusqu'au rebord, pousse, baragouine, invectivant un passant en amont. Le bout chute, s'étale sur son jumeau.
Eralypse s'essuie de la manche, se retourne, et, petit espoir, voix douce, demande.
Pause, hum ?
Delta : On laisse le tout dans la rue ?Delta l'interroge, prunelle moqueuse.
Eralypse : Oh, bhé ? ... Gêne, vous croyez ?
Delta : Non pas... Doit bien y avoir un paysan motivé qui s'en occupera pour quelques écus...
Eralypse : Bon, et bhé voilà. Que votre majesté baronnesque fasse son office. Eralypse sourit, largement, gentiment goguenard.
Delta grogne, va dans le couloir se saisir du balai puis le lui tend. Avec un grand sourire.
Eralypse fronce les sourcils, acceptant tout de même le merveilleux cadeau.
Rappelez moi à quoi c'la sert au juste... ?
Delta : Ne savez plus ? Vous êtes sûr ?
Eralypse : Sûr... Certain. Vous me montrez ?
Delta : Mais c'est que je ne sais pas faire !
Eralypse : Ah non ? Vous n'avez vu l'une de vos servantes le faire, mmh ?
Delta prend le balai, et tente de le passer, d'un geste qui fait plus voler la poussière qu'autre chose.
Eralypse : ... Oui... Bon... Passez moi ça, M'dame la Baronne qui-n'a-jamais-tenu-un-balai... Eralypse sourit en coin, tend le bras.
Delta lui tend le balai, sourire satisfait aux lèvres. Se retient bien de lui rappeler que le bas est propre...

Eralypse : Très habile comme manœuvre... Chambres ?
Delta : Chambres. Et couloir.
Eralypse : Bien, bien. Eralypse chemine. Étage. Chambres, l'une après l'autre, repoussant les balayures jusqu'au couloir, qu'il débarrasse à son tour. Sac et pelle, tâche accomplie, arrimé au balai, il s'autorise à lambiner un peu.
Delta descend héler un gamin qu'il aille chercher un paysan. Remonte, se rend compte qu'il a terminé, sourit.
Fini ?
Eralypse : Sûr.
Delta : Alors c'est une bonne journée qui s'achève.
Eralypse : Mmh... Déjà ?
Delta : Ah mais si vous insistez... Il y a la cave, aussi.
Eralypse : Non, finalement...
Delta : Sûr ?
Eralypse : J'opte pour le repos du guerrier. Doit bien avoir l'équivalent pour les balayeurs, mmh ?
Delta : On doit pouvoir trouver. Et savez, demain soir, devrait y avoir les matelas, le linge... tout.
Eralypse : Bien, j'amènerai mes affaires. Eralypse repasse ce qu'affaires signifie. Quelques frusques et... Et quelques frusques. Sourire vague. Oui... Oui, oui. Enfin, bon. On doit pouvoir trouver, donc ?
Delta : Donc, vous pourrez vous installer, c'tout.
Eralypse : Mmh ? Je pensais que la phrase avait rapport avec autre chose.
Delta : Ah, donc il y aura du boulot pour tout installer !
Eralypse : Ah... merveilleux. Je ne sais pas faire les lits, préfère prévenir.
Delta sourit
Delta : Pas grave, ça. Je vous apprendrai.
Eralypse : Je suis mauvais élève, du reste.
Delta : Alors je vous punirai ! Des menus à écrire, plein !
Eralypse : Me punir ? Non mais oh, va bien, là. Du tortionnage cruel !
Delta : Oui ! Tout à fait ! Je suis une esclavagiste tortionnaire et cruelle !
Eralypse : Je proteste.
Delta s'approche de lui, l'air sévère, poings sur les hanches. Vous protestez, donc ?
Eralypse : Je proteste... Énergiquement, même.
Delta : Ah oui ?
Eralypse la toise, ce qui n'est en soi pas vraiment difficile, refoulant le frémissement d'un coin de lèvre menaçant. Oui, oui.
Delta fronce les sourcils, réprimant un sourire amusé. Énergiquement donc ?
Eralypse : C'est ça, énergiquement.
Delta : Et comment comptez vous procéder pour protester ?
Eralypse : Comme... Dans... énergiquement. Comment je compte procéder... ? Je ne sais pas... En râlant jusqu'à ce que vous cédiez ?
Delta : Moui... Montrez pour voir ?
Eralypse : Euh... Ahem... Rha la laaa, c'pas juste...
Delta rit doucement. Pas convaincant.
Eralypse passe une main derrière sa nuque, penaud. Non, mais, essayez de râler sur commande, aussi...
Delta : Vrai ? Je peux ?
Eralypse : Faites, faites. Talentueuse, pour ça aussi ?
Delta : Comment le voulez vous, éclats de voix ? Reproches ? Grommellements ? Bon allez, voyons voir... . Si j'étais vous, demain... .
Eralypse : Les deux premiers. Le dernier, je connais un peu...
Delta prend la pose, tentant d'imiter Eralypse. Se frotte le menton un instant. Non mais vraiment, j'vous en mettrais des lignes, moi ! Tout ça parce que je ne sais pas faire un lit ! Mais je suis un homme, moi, madame la baronne, je ne fais pas les lits, non... Rien de tout ça. Déjà, le balai... Non mais trop c'est trop ! Je ne ferai pas vos lignes, sinon, je vous rends mon tablier !
Eralypse pose une paume sur son menton, doigts étendus sur sa bouche, masquant un large sourire.
Delta : Votre tablier, même !
Eralypse : Mieux que l'original, dites... Éclats de voix, celui-ci ? Et les reproches, alors ?
Delta : He, madame la Baronne, n'aviez pas dit que vous étiez vous même ici ? Donc faudrait voir à agir aussi plutôt que de toujours me demander de faire ! Surtout que les lits, vous les faites bien mieux que moi ! Non... ça ne va pas ça...
Eralypse : Non, ça ne va pas...
Delta : M'avez embauché pour être gardien, pas femme de chambre ! Déjà que j'ai joué la bonne !
Eralypse : Beaucoup mieux, là.
Delta : Et le suivant ?
Eralypse : Les grommellements ?
Delta : Bah ça peut être un peu de tous, marmonnés dans votre barbe que vous n'avez pas.
Eralypse : Mais que j'aurais certainement un jour, oui.
Delta : Ah oui ?
Eralypse : Quoi... Non ?
Delta : Je ne sais pas... Quand vous serez cardinal ?
Eralypse : Je ne sais pas, la barbe, c'est plutôt sensé être un signe de virilité, mmh ? Cardinal, question virilité, ça se pose là.
Delta : Bah... c'est vous qui voulez la barbe et le cardinal...
Eralypse : Pas forcément cardinal... Curé, ça sera assez. Avouez que je serais parfait pour la fonction.
Delta : Tout dépend... Défroqué le curé ?
Eralypse : ... 'Videmment que non.
Delta : Bof alors. Voulez pas vous arrêter à diacre ?
Eralypse : Comment ça bof ? Comme si je menais une vie dissolue... Je vous dis, que ça me va comme un gant. Pas drôle, juste diacre. Puis si c'est pour être diacre dans le genre de celle de Marseille...
Delta : Je ne connais pas...
Eralypse : Pour résumer efficacement... Elle a le feu aux miches. Pas élégant, mais là... Fin, bon... Non, pour la beauté du port de la soutane... Pas une raison suffisante ?
Delta : Elle a le… m’enfin ?
Eralypse : Qui ont le menfin ?... Je connais pas cette ... Abréviation de "membre fin", à la limite... Veut rien dire, mais bon.
Delta : M'enfin, le feu quoi !
Eralypse : Ahhh... Bhé sûr... Comment j'ai fait pour ne pas comprendre. Oui, il y en a d'autres. Là, en l'occurrence, pas vraiment monceaux d'idées, mais effectivement.
Delta : Comment vous avez fait ? Bonne question... Je crois qu'il est l'heure de raccrocher les volets. Vous m'aidez ?
Eralypse : Sûr.
Delta passe au dehors, près d'une fenêtre, ramasse le volet et l'encastre. Plus qu'à l'attacher !
Eralypse resté à l'intérieur, attrape le battant et le referme.
Delta et fait ainsi de suite avec chacun... Puisque c'est la manière de faire. Entre après.
Eralypse termine la manœuvre, encore autant de fois qu'il est nécessaire, sourcils restant un rien froncés, retournant au comptoir une fois le dernier posé.

Delta : Et à faire chaque soir... Et défaire chaque matin...
Eralypse : Fenêtres à ventaux auraient été plus appropriées pour l'établissement. 'Fin, bon. Autre chose ?
Delta : Hé, je ne savais même pas à quoi ça ressemblait dedans, alors les fenêtres...
Eralypse : Non bha je pense bien. Vous êtes toujours aussi impulsive ?
Delta : Non, pas toujours, parfois je laisse mûrir les choses.
Eralypse : Comme ? Eralypse grappille, dans les reliefs du repas improvisé, une tranchette de jambonneau et quelques olives.
Delta ne répond pas, se servant un verre de vin. Prend une petite gorgée, puis deux. Prends le temps de la réflexion, avise les poires.
Tenez ! Ces fruits, j'ai attendu qu'ils soient mûrs ! Je les avais repérés depuis un moment. Et là, c'était le bon moment.
Eralypse : Tout à fait, tout à fait...
Delta : N'avez pas l'air convaincu.
Eralypse : Peut-être parce que je ne le suis pas ?
Delta hausse un sourcil, tentant d'avoir l'air étonné. Ah bon ?
Eralypse : Oui, oui.
Delta les fronces, les sourcils, finalement... Vous doutez de ce que je dis ?
Eralypse tend une main vers son verre, en tire quelques gorgées, le repose, doucement. En général ? Non. Là ? Oui.
Delta : Et vous pensiez à quoi ?
Eralypse : A quoi je pensais ? ... Je pensais, pense encore, que vous avez acheté ces poires déjà mûres à point.
Delta : Hmm, demain je vous amènerai au verger. Et vous verrez que je sais reconnaitre les fruits.
Eralypse : Mais je n'ai pas dis le contraire...
Delta : N'avez pas dit le contraire ?
Eralypse : Je n'ai pas dit que vous ne saviez reconnaître les fruits.
Delta : Et qu'est ce qui vous fait dire que ces fruits là, je ne les ai pas cueillis ?
Eralypse : Mmh, c'est possible, quoique vous n'avez pas précisé lorsque j'ai demandé si vous les aviez achetés mûrs.
Delta plisse les yeux. Vous jouez sur les mots. Delta va allumer quelques chandelles.
Eralypse croise les bras sur sa chemise, appuyant un coude au comptoir.

Eralypse : Je joue sur les mots.
Delta ne répond pas, va jusqu’à la cheminée.
Eralypse penche un œil vers l'âtre, silencieux.
Delta allume le feu, prenant son temps, mais les gestes sont sûrs et efficaces.
Voilà...
Eralypse gobe une olive, moins par appétit que pour s'occuper, ayant cessé de l'observer s'affairer.
Delta se relève.
Et oui, ça me plait autant de jour que de nuit. Pour répondre à votre question de ce... matin.
Eralypse : Elle me plaît aussi.
Delta l'observe, lui sourit. C'est plutôt une bonne nouvelle puisque vous allez y travailler et y loger...
Eralypse : Exact. Y passer ma vie, en somme.
Delta : Pourrez sortir hein... Quand ce sera fermé...
Eralypse : C'est à dire... ?
Delta : Euh... Faudrait qu'on pense à faire des horaires, pensez ?
Eralypse : Pour que j'ai une chance de sortir ? Oui.
Delta : Si vous en avez l'envie... c'peut être mieux.
Eralypse : Pourquoi n'en aurais-je l'envie ?
Delta : Ben justement, c'est peut être mieux de les faire, ces horaires !
Eralypse : Oui, oui... Alors ? Ouverture ?
Delta : En fait, c'est surtout faire vos horaires de travail... .
Eralypse : Parce que vous comptez ouvrir sans que je sois là pour faire... Ce que j'ai à faire ?
Delta : Hmmm... Delta l'observe, lueur rieuse dans les yeux. Quand j'ai l'épée à la main, les gens sortent.
Eralypse : Bon, comme vous voudrez. Mes horaires, donc.
Delta : Je vous laisse proposer.
Eralypse : Mmh... Tierce à vespres, vous va ? Ou seulement aux heures d'affluence, quand on y pense... Là ça serait plutôt…
Delta : Ou on ne fait pas vraiment d'horaires ?
Eralypse : Vespres jusqu'aux matines. Et pour la mi-journée, mais... Comme vous voulez, peu m'importe. Mais n'allez pas m'obliger à faire le pet à n'importe quelle heure tout d'même.
Delta sourit en coin. Faudrait pas ?
Eralypse : Non, faudrait pas. Ou m'augmenter sérieusement, à la limite.
Delta : Mouais... mais du rien plus du rien, ça fait pas grand chose.
Eralypse : Du rien ? Je couche ici gracieusement, déjà.
Delta : Vous pouvez y manger... Y boire...
Eralypse : En plus, oui.
Delta : Moi ce que j'en dis, c'est que vous pouvez être là, tranquille et ne pas faire "celui qui bosse" mais ne bosser qu'en cas de problème.
Eralypse : Excellente solution. Et donc, je ne s'rais là que lorsque j'en aurais envie ?
Delta lui sourit. J'escompte bien que vous en aurez envie souvent !
Eralypse : C'est un risque, effectivement. Eralypse ébauche un sourire, léger.
Delta : Je prends.
Eralypse : Il ne faudra pas venir s'en plaindre.
Delta : Pensez que je pourrais me plaindre de vous voir trop souvent ici ?
Eralypse : Mmh... Peut-être pas tout de suite.
Delta : Ne pensez pas alors, ça ne vous réussit pas.
Eralypse : Hum, vilain de me sortir la même réplique qu'au baron de Grasse. Et je pense tout à fait bien en l'occurrence. L'on finit par se lasser de tout.
Delta se dit qu'en effet, elle s'est lassée du Breton Gardien de son Corps... Acquiesce sans répondre.
Eralypse se laisse aller au mutisme, la réponse silencieuse l'y aidant. Lassé, lassée... Lassée, lassé. Sourire. Jaune.
Delta lui rend un sourire miroir. S'ébroue.
Mais ce n'est pas le cas, encore.
Eralypse acquiesce d'un bref mouvement de tête. Il aurait voulu répondre que ça viendrait... Cynique, de trop. Souvenir. N'avait-il pas dit un jour quelque chose à propos de ça ? D'éternité, de "toujours" niais ? Sourire, encore. Crispé. Stupidité.
Delta l'observe se ronger les sangs. Aurait envie de lui dire bien des choses, en somme, préfère se taire. Pose une main sur son bras, à peine, légère. Murmure tout bas. "Carpe Diem"... Et ôte sa main, esquisse un sourire.
Eralypse s'extirpe de sa gangue de pensées venimeuses, penchant un regard vers elle. Il acquiesce d'un sourire pâle. Devrait sûrement lui dire qu'il ne sait pas faire, profiter de l'instant sans penser. Se tait, encore un peu, plus pour longtemps.
Delta respecte son silence, va leur verser deux verres de vin. Les apporte. En silence, toujours. Pose celui du brun sur la table.

Eralypse : Merci.
Delta : De rien... C'est votre salaire hein. Delta esquisse un sourire.
Eralypse brise, se saisit du verre... Boit, doucement.
Le service est compris ?
Delta rit doucement. Acquiesce. Ne comptez pas sur le petit déjeuner au lit.
Eralypse : Même si je demande gentiment ?
Delta : Gentiment ? Vous ?
Eralypse : Oui, moi.
Delta : Alors j'attends de voir ça.
Eralypse : Le moment venu, vous verrez.
Delta : D'accord. J'attends donc que vienne le moment. Delta esquisse un sourire amusé.
Eralypse : Il ne tardera pas, encore faut-il que je dorme ici, ce qui attendra encore.
Delta : Mais même demandé gentiment, ce ne sera pas une habitude hein.
Eralypse : Non ?
Delta : Vous m'imaginez vous apporter votre petit déjeuner au lit tous les matins ?
Eralypse : Avec un léger effort... Je peux sans mal, oui.
Delta rit doucement.
Eralypse : Mmh, mais ne riez pas... Une patronne doit savoir prendre soin de ses employés. Donc, forcément...
Delta : Doutez de ma capacité à prendre soin de vous ?
Eralypse : Non, je légitimais le petit-déjeuner au lit.
Delta : Nous verrons cela en temps et en heure... Mais cela ne va pas aider la guérison.
Eralypse : Guérison ?
Delta : Comptez continuer à suer le miel ?
Eralypse : Peut être délicieux sur des tartines. Eralypse esquisse un sourire.
Delta : C'est vrai... On en fait de l'alcool, aussi.
Eralypse : Hydromel, vrai. Jamais goûté, d'ailleurs. Preuve que le miel a ses utilités. Et puis, à mon niveau, je doute qu'on puisse encore faire quelque chose.
Delta : J'en aurai, bientôt. Mais le temps que les commandes arrivent... Pensez que je ne pourrai rien faire alors ?
Eralypse : J'en doute, à moins de me rendre aigri. Et même ça...
Delta : Moui et là n'est pas le but non plus. Piquant un peu... m'enfin un peu plus ?
Eralypse : Je ne sais pas pourquoi mais... Je crois que ça reviendra. En son temps.
Delta : Me virez de mon poste de médicastre ?
Eralypse : Mmh... Non, non. Mais je vous avais dit que je serais un patient difficile, non ?
Delta : Si fait.
Eralypse : Et puis, j'attends toujours une proposition de traitement...
Delta : Vrai. J'attends toujours d'en trouver une.
Eralypse : Je me doutais bien.
Delta : C'est que je me demandais si boire des choses aigres, comme du vin aigre, vous rendraient plus... enfin moins...
Eralypse : Vin au miel... Mmh... Devriez penser à ajouter ça. Un bon vin cuit au miel et doucement épicé. Et, sinon... Pensez que le souci vient du ventre ?
Delta : Y avez des douleurs ?
Eralypse : Non... Tempe, l'impression d'avoir le crâne dans un étau, souvent, mais... S'tout.
Delta tend les mains vers sa tête. Je peux ?
Eralypse : ... Oui, oui.
Delta vient se placer derrière lui, pose deux doigts sur chaque tempe, entreprend quelques mouvements circulaires. Le reste des doigts masse alentours, le crane, un peu.
Eralypse grimace un peu sous l'étrangeté du contact. Les traits se détendent, vite, la tension s'apaisant tranquillement.
Pas si désagréable.
Delta sourit, ne cesse pas pour autant, même si ça soulage en apparence, mieux vaut continuer. Aviez peur ?
Eralypse : Peur ? Non, je n'aime juste pas tellement être trituré.
Delta : Ainsi je vous triture... Devriez pourtant aimer qu'on s'occupe de vous...
Eralypse : C'est étrange, juste...
Delta : Savez j'ai ouïe dire que certains peuples des Indes utilisent des aiguilles... et que par exemple, ils vous en enfoncent une dans le pied, et vous n'avez plus mal au ventre...
Eralypse : Hein ? C'est... Non, ça, par contre, c'est vraiment étrange.
Delta : Oui... c'était pour illustrer.
Eralypse : Non mais c'est intéressant... Questionnant... Mais intéressant. Enfin... Bref.
Delta cesse enfin. Pose ses mains sur ses épaules un instant. ça va mieux ?
Eralypse hoche la tête, tournant le visage au dessus de son épaule. Oui, oui.
Delta ôte ses mains, s'écarte, sourit.
Eralypse : Vous devriez... M'apprendre à faire ça. Plutôt pratique. Eralypse se retourne, demi-tour lent, pour lui faire face, regrettant déjà le contact, la brise tiède.
Delta : Je pourrais... Delta l'observe. Aurait dû garder la pose. Mais c'est toujours efficace quand c'est fait par une tierce personne.
Eralypse : Mmh... Peut servir tout de même... Enfin, non, je ne sais pas pourquoi je dis ça, ça n'aura sûrement jamais l'occasion de servir.
Delta : Hé, si j'ai mal ? Vaudrait mieux que je vous apprenne.
Eralypse : Oui, à la limite dans ce cas là.
Delta : Première leçon ce soir ?
Eralypse : Si vous avez les cheveux propres... Première leçon ce soir.
Delta : S'il y a une chose que j'ai gardé du temps d'avant... C'est d'apprécier un bain chaque jour. Au petit matin.
Eralypse : ...J'aurais pensé que vous vous indigneriez, là. Bha, j'aurais tenté. Je vous écoute.
Delta se saisit d'une de ses mains et lui tourne le dos. Amène la dextre à sa tempe, l'y pose. Ceci peut être fait assis, debout, voire allongé. Pour la position allongée, il faut que le patient se mette sur le dos et qu'il n'y ait rien qui empêche le soignant de se mettre à sa tête.
Eralypse : Oui enfin ça c'est une question de logique, je me serais débrouillé... Eralypse laisse sa main, pas vraiment à l'aise, posée là où elle l'y a déposée, attendant docilement la suite.
Delta : L'autre main, pareil, puis vous appuierez légèrement index et majeur.
Eralypse : Index et majeur... Eralypse complètement benêt, regarde ses doigts, comme s'il avait besoin de repérer les doigts concernés. Secoue la tête et s'exécute, posant la sénestre, plus agile, à sa place. Doigts de l'autre tendus, pulpe du bout sur la tempe. Là ?
Delta : Oui... n'hésitez pas... sans y aller comme un bourrin, mais il faut que le mouvement soit perçu.
Eralypse : Circulaire, hum ?
Delta : Oui...
Eralypse débute, doucement, puis accentue un rien, tentant de trouver la bonne pression à exercer.
Delta porte les mains à ses tempes, sur les doigts de l'apprenti, intime une pression un rien plus forte.
Là...
Eralypse souffle un "Bien" et appuie un brin plus fort, se calquant sur l'impulsion de ses mains.
Delta hésite à laisser ses mains ainsi, opte pour les ôter, le laisse faire.
Maintenant, les autres doigts, et bien ils peuvent masser autour, mais plus légèrement.
Eralypse place annulaire et auriculaire entre l'oreille et la nuque, le pouce s'éloigne, s'enfonçant un peu dans la chevelure avant d'amorcer les même mouvements, plus doux. Comme ça, hum ?
Delta ferme les yeux, souriant béatement... Marmonne un "comme ça" pas tout à fait intelligible.
Eralypse perçoit des intonations aux voyelles assez reconnaissables pour prendre le balbutiement pour une confirmation. Sourire. Fait durer, donc, apprenant à apprécier la tiédeur de la peau sous ses doigts, autant que l'odeur qui se dégage, capiteuse, de la masse brune.
Delta profite du moment présent comme elle sait si bien le faire, sourit, toujours, apprécie le contact des épidermes. Sourit, encore. N'a pas réellement envie que ça cesse.
Eralypse fait durer, perdurer, le mouvement s'interrompt, parfois... Reprend, comme après une légère absence. Et absence il y a, irradié du moment, quand la plénitude vient, et que l'esprit flotte. Pas vide cette fois. Moment s'égrène... Il pense reculer, mais demeure encore et, à ton bas, demande.
Bon élève ?
Delta : Si je vous disais que c’est parfait ?
Eralypse : Je vous dirais que je suis enfin reconnu à ma juste valeur.
Delta : Bien répondu...
Eralypse sourit, l'intonation rieuse en attestant sans qu'elle nécessite de voir ses lèvres étirées. Il inverse le sens de rotation, reprend.
Delta : Non mais vraiment... Ce n'était pas flagornerie... Vous faites ça bien.
Eralypse : Je savais que je finirais un jour par me découvrir un talent caché... Eralypse rit, un peu.
Delta rit doucement.
Je suis persuadée que vous en avez bien d'autres.
Eralypse : Sûr, sûr... Je pèle merveilleusement bien les pommes.
Delta : Faudra me montrer ça.
Eralypse : Comme si ça avait un intérêt...
Delta : Pour un petit déjeuner au lit, si.Delta affiche un grand sourire qu'il ne peut voir. Sentir, tout au plus, au niveau des temps, mouvement de peau.
Eralypse : Ah... Oui, mais, du coup, plutôt vous qui devrez les éplucher, mmh ? A moins que je me trouve en place inverse...
Delta : Voilà...
Eralypse : Je me vois bien arriver, plateau en main, cogner à la porte de votre demeure et demander à votre garde si je peux éventuellement entrer dans votre chambre au petit matin...
Delta : Hmmm, non ? Delta rit doucement.
Eralypse sourit du coin, imaginant vaguement la scène.

Delta : Je pensais plutôt à un matin où j'aurais dormi ici. Je veux m'y faire une chambre aussi.
Eralypse : Mmmmh... Non. Ah, oui, là... Possiblement. Mais c'la va finir par faire jaser.
Delta : Mon époux est... . Vraiment... vraiment persuadé de ma fidélité.
Eralypse profite encore... Instant court, ses doigts mollissent, s'abandonnent aux mèches, se posent aux épaules, pouces tendant vers la nuque dissimulé d'un rideau sombre. Il acquiesce, d'un hochement de tête. Il n'y a pas que votre époux, qui pourrait prêter oreille aux rumeurs.
Delta : Mon père ? Il est persuadé que mon seul pêché de chair a été de faire l'enfant avec... mon époux.
Eralypse : Mmh... Si il n'y a personne d'autre dont l'avis vous importe... Tout est bien.
Delta : Alors tout est bien.
Eralypse : Parfait... Parfait, parfait... Hum Eralypse récupère, doigts et mains, qu'il lie derrière son dos.
Delta garde les paupières baissées un instant encore. Se retourne, ensuite. Les ouvre et lui sourit.
Merci.
Eralypse : Un plaisir. Et merci à vous, d'avoir jouer les préceptrices.
Delta : Un plaisir pour moi aussi.
Eralypse : Plaisir partagé, donc. Mieux. Eralypse sourit. Bon, et bien...
Delta s'étire doucement. L'heure des braves ?
Eralypse : Des braves, ou des autres. Assez harassée pour accepter que je vous raccompagne ?
Delta : Assez détendue..
Eralypse : Devrait fonctionner aussi. Eralypse tend, une fois n'est pas coutume, le bras, sens un peu embrumés par la fatigue et le sommeil en train de poindre.
Delta prend, une fois deviendrait coutume ? le bras, amène sa main reposer sur la sienne.
Eralypse dirige, cortège silencieux, leurs pas jusqu'à la porte. Porte ouverte promptement, il s'insinue à l'extérieur.
Delta le suit, refermant derrière eux, ne prend pas la peine de récupérer sa besace, ni sa robe, sa cape, juste...

Revenir en haut Aller en bas
http://petite-yunette.blogspot.com/
Delta
Dot, bien gardée.
Delta

Messages : 86
Inscrit le : 02/09/2010
Où ? : Dans son lit, souvent.
Emploi : Brigonne, Barande
Humeur : Fournaise.

1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Empty
MessageSujet: Re: 1. Divagations tavernales et autres jeux de maux.   1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Icon_minitimeMar 22 Mar - 0:44

Eralypse : Charmant.
Delta : Vraiment ?
Eralypse : Je la pensais moins cruche. La naïveté est une belle chose, vraiment.
Delta : Quand je vous disais de ne pas penser trop...
Eralypse : Vraiment charmant ? L'homme ? Dans le genre esprit décrépi...
Delta rit doucement.
Eralypse : Il doit avoir du succès. Chuchotis passionnés de la tavernière le démontrent. Veuve joyeuse. Il en manquait.
Delta : D'un côté, si cela peut nous éviter ses soupirs et autres aspirations d'air par voies nasales encombrées...
Eralypse : Aspirations d'air par voies nasales... On ne peut pas compter sur le sieur pour boucher ces trous-là, je crois. Même en demandant gentiment.
Delta : Sauf que si elle est joyeuse, elles ne seront plus encombrées...
Eralypse : On ne peut plus compter sur une mort par asphyxie.
Delta : J'ai envie de dire... Tant que ça les occupe.
Eralypse : Oui enfin... Quelle occupation.
Delta : Croyez qu'elle va en avoir un de plus ?
Eralypse : Collectionneuse de faisans ?
Delta : De faisans ?
Eralypse : Mange-fange. Débilitique profond.
Delta : Croyez qu'elle les collectionne ? D'un autre côté...
Eralypse : Collectionne ? Non. Qu'elle va vers ce qui lui parait à son niveau ? Mmmh...
Delta : Serions nous mauvaises langues ? Compères ?
Eralypse : Mauvaises langues ?... Je ne vais pas faire la boutade du sens littéral, ce serait de très mauvais goût, justement. Non le sommes, un rien, mais avouez qu'il y a de quoi... Et puis ça fait du bien, ne nous en cachons pas. Et... Compères ? Si peu.
Zaza21 entre dans la taverne. Bonjour.
Pillon entre dans la taverne. Bonjour bonjour !
Eralypse : Bonjorn.
Zaza21 : Bonjour Pillon. Comment ça va?
Pillon : Bien, et vous ?
Zaza21 : Bien, merci
Pillon : Je viens de me ruiner en payant pour mon lot... mais ça va. Pillon rit.
Zaza21 : Lot ?
Delta : Et bonjorn, Jolie Maman, dame.
Zaza21 : Bonjour.
Eralypse ne présumant pas qu'on s'adresse à lui, se contente d'avorter un bâillement. Il fait bien, puisqu'au final, il semblerait que réponse vienne. Un peu, beaucoup... Pente fatale.
Pillon : Bonjour ma Jolie Fille.
Delta : Nous sommes cuits. Vous allez, Jolie Maman ?
Eralypse : Et sur quoi avez vous enchéri ? ... As tu. Je sais plus quelle habitude je dois réprimer, du coup.
Pillon : Je vais bien, et vous ?
Zaza21 s'installe tranquillement, tout en se bornant à écouter..
Delta : Nous allons fort bien.
Pillon : J'ai gagné le droit d'aller en confesse avec Miss ! J'vais tout savoir d'elle.Pillon ricane.
Delta : Avec notre marraine !
Pillon : Vi.
Eralypse : Il y a des gens qui payent pour ça ?... Non, mais... C't'original.
Delta : Nous avons enchéri aussi...
Pillon : Eh vi, y'en a qui payent pour ça.
Eralypse : Je me bats pour ne rien savoir, habituellement, donc bon... Mais pourquoi pas. Oui, c'est un mensonge.
Delta réprime un sourire.
Pillon : Et je compte bien en avoir pour mon argent. Sinon, je grogne. Pillon rit
Delta : Nous allions émettre cette hypothèse.
Eralypse : Je me sens d'humeur relativement correcte, à défaut de bonne, donc j'ai cru bon de vous épargnez cette peine. Mon jour de bonté, s'il on peut dire.
Delta : C'est fort aimable à vous. Et de bonne volonté ?
Eralypse passe un œil sur l'exilée qui, malgré l'effort, ne lui rappelle rien. Enquille, ouvrant une caisse, dés à coude, étiquetée politesse. Eralypse. Era. Ravi, dam... moiselle. Dans le doute, l'un ou l'autre. Bonne volonté ? Moi ? Je suis souffrant, pas encore à l'article de la mort.
Pillon : Souffrant ?
Eralypse : Trop plein de miel. Abeille productive.
Pillon : Gné ?
Delta : L'abeille n'aime pas l'effort.
Zaza21 : Enchantée, je suis Zaza, marseillaise..pour l'instant
Pillon hoche la tête.
Eralypse : Finit par s'insinuer partout. Un vrai fléau. Zaza ?
Pillon : pour l'instant ?
Eralypse fouille... Courrier... Baronne... Fronce le sourcil.
Zaza21 esquisse un léger sourire en coin.

Pillon : Tu vas t'installer où ? ici ?
Zaza21 : Je ne sais pas... J'avoue que ça me démange de reprendre les routes… Mais bon tant que ce fichu mariage avec Agadir n'est pas annulé…
Eralypse : Ah, voilà.
Pillon : Mmh.
Eralypse : Bien ça, je ne suis pas sénile.
Zaza21 : Oui je suis l'ex baronne de Cannes, si je puis dire ainsi... Vu que la baronnie a été enlevée. Zaza21 hausse un peu les épaules.
Pillon : Bah, tu croyais quoi ? Qu'on allait lui laisser ? Hum.
Zaza21 : Absolument rien, c'est tout a fait normal, vu ce qu'il a fait. Ce que je crédite point. Je lui donnerais bien plus que des tapes là.
Eralypse : Tape sur les doigts.
Zaza21 sourit.
Delta : On pourrait le pendre... Lui couper la tête, sinon, mais il n'est plus noble...
Zaza21 : Hmm trop doux a mon gout.
Eralypse : Non, il faut aller directement au châtiment le plus cruel.
Delta : Le séparer de son entrejambe ?
Zaza21 : Hmm je préfère me taire, sinon je passerai pour une barbare là.
Eralypse : Juste avant l'émasculation, qui là ne serait pas dans le thème du délit. Vidage de poches. Bien plus cruel. Et de loin la plus redoutée des punitions.
Zaza21 : Le faire souffrir à petit feu… Après l'avoir dépouillé totalement… pourquoi pas.
Delta : Préféreriez que l'on vous émascule plutôt que l'on vous vite les poches ?
Eralypse : Disons que les poches sont vides, et que pour l'usage que j'ai du reste... Les deux combinées n'auraient pas grand impact.
Zaza21 : Surement, si vous le dites..
Delta se retient de dire bien des choses, en somme. Sourit, un peu.
Zaza21 sourit, amusée…

Eralypse : Je le dis, oui, oui. Mensonge ou pas, l'on ne saura jamais. Enfin, passons là.
Zaza21 : Certes.
Delta : Nous le saurons bien un jour.
Eralypse : Non du fait, j'ai su le Baronne sans le Cannes, pour en revenir au sujet précédent. Paraît que vous séquestrez des mâles dans les soutes de navires.
Zaza21 écarquille les yeux.
Eralypse : Vous le saurez bien un jour ? S'il apparait un enfant avec un goût immodéré pour le balbutiement sans queue ni tête... Eventuellement.
Zaza21 : Ah bon… qui vous aurait narré cela ?
Eralypse : On.
Delta : On ? "On" ?
Eralypse : On, oui. Le On.
Zaza21 : Je n'oblige personne à me suivre et encore moins contre son gré.
Eralypse : Avec son phare, tout ça, le même.
Delta : D'accord. On sait bien des choses.
Zaza21 : C'est très commode ce "on".
Eralypse : On a l'esprit fertile.
Zaza21 : En effet.
Eralypse : Non, il est loin d'être commode, à dire vrai.
Zaza21 : Le seul qui m'a suivi récemment en bateau, c'est Thorvald..
Eralypse : On n'a pas cru bon d'utiliser "suivi" comme terme. Mais je vous crois, il va sans dire.
Zaza21 : Et je ne l'ai obligé en rien de venir... sachant ses réticences envers la mer.
Eralypse : On a une interprétation toute personnelle.
Zaza21 : Forcément… Toujours quand ça arrange.
Delta : De ce que nous en savons, Thorvald n'est pas du genre à se faire prier pour suivre une jolie femme.
Zaza21 : En effet.
Delta : Mais on ne doit pas aimer cette idée.
Zaza21 : Sûrement que cela doit forcement déranger..
Eralypse : On ne l'aime effectivement pas. Ce qui est logique. On est proche de Thorvald. Assez pour être un rien possessif.
Zaza21 : Beaucoup sont à la fois proche et éloignés de lui.
Delta : Il ne faut pas trop en dire. On pourrait ne pas apprécier.
Eralypse : Pensez ? On a du dire ce qu'il avait sur le cœur, pourtant.
Zaza21 : Elle est assez possessive de tout ce qui l'entoure... Zaza21 sourit
Eralypse : Elle ?
Delta : On vous l'a confié à vous.
Eralypse : Qui a un nom, un prénom, un quelconque sobriquet, je présume ?
Drageur entre dans la taverne.
Zaza21 : Elle ou lui... Peut importe…
Eralypse : On me confie un tas de choses. Que je n'aime pas forcément lire.
Drageur : Bonjour.
Zaza21 : Bonjour Drageur.
Eralypse : Et la réciproque n'est même pas vraie. Voyez comme c'est gênant. Bonjorn.
Drageur :Comment allez-vous?
Delta : Et c'est valable pour les quatre ?
Zaza21 : Elle ne l'est avec personne cette réciproque de toute manière.
Eralypse : La réciproque étant que je confie des choses qu'On ne voudrait lire... Dire qu'elle ne l'est avec personne est s'avancer. Non, ce n'est pas valable pour les quatre. Quoique, maintenant que vous le dites... Trois et demi, disons.
Zaza21 : De toute façon il est libre de ses choix.
Eralypse : Entièrement, c'est un fait.
Zaza21 : Donc que cela plaise ou non, c'est ainsi.
Eralypse : Personnellement. Je n'en ai cure.
Delta tente de remettre ses idées en place, de saisir, l'abus de jambonneau, tout ça.
Eralypse : Si je devais m'occuper des affaires de couche et d'enlèvement consenti de toute la Provence...
Zaza21 : Personnellement, pareillement... ça ne serait pas la première fois que cela puisse entraver les esprits de certains.
Eralypse : Je serais occupé. Et l'idée me déplaît fortement.
Delta : Vous rendriez Nora heureuse.
Eralypse : Loin de moi cette prétention, voyons.
Zaza21 : C'est juste bon a faire parler les commérages.
Eralypse : Veuvage oblige.
Delta : C'est bon, de parler...
Eralypse : Les commères, surtout. Et c'la me fait parler, effectivement.
Zaza21 : Oui monsieur le compère… Zaza21 sourit espièglement.
Eralypse : Pour ne rien dire, bien sûr, mais soit. J'ai connu mon sieur le maire... Maître... Mon sieur le compère, c'est encore original.
Delta : Cela vous va bien.
Zaza21 : Et je peux vous dire qu'il a passé le plus clair de son temps en cabine, vu qu'il avait le mal de mer tout le long…
Eralypse : Grand prince aussi... L'alcool a ses bienfaits... Maître ? Oui, je trouve aussi.
Zaza21 : Un peu prétentieux ça.
Eralypse : Je suis artisan, la prétentieux n'a rien à voir là-dedans.
Zaza21 : Toutes mes excuses dans ce cas...
Eralypse : Usage, juste. Ou, à la limite, soumission, mais là...
Zaza21 : Hmm usage, nous en resterons là.
Eralypse : Mmh... Usage, donc.
Zaza21 : En effet, soumission jamais de la vie.
Eralypse : Mmh... Usage, donc.
Zaza21 : En effet, soumission jamais de la vie.
Eralypse : Oui enfin en même temps, je ne me souviens pas vous avoir demandé de m'appeler ainsi, aussi... jamais de la vie ou pas, la précision est relativement inutile, n'est ce pas ?
Zaza21 : En effet.
Eralypse : C'est bon, d'avoir raison. Nous disions, avant l'énoncé des surnoms ?
Zaza21 : si vous le dites, je ne vous contrarierai point…
Delta : Vous savourez ce rare moment ?
Eralypse : Vous pourriez mais là encore, l'intérêt serait fort limité.
Delta : Personnellement, nous nous y sommes habituée.
Zaza21 pouffe de rire à demi-dévoilée.
Eralypse : A me donner raison ? Bien évidemment.
Delta : D'avoir raison. Voyons !
Zaza21 : Légèrement imbu là.
Eralypse : Mais non, mais non. Pourquoi légèrement ?
Zaza21 : Totalement alors.
Eralypse : Je n'irais pas encore jusque là.
Zaza21 : Je voulais juste rester correcte…
Delta : Et il n'a rien bu encore.
Eralypse : Ne vous embarrassez pas de cela.
Zaza21 : Comment vont vos chevilles? pas trop gonflées... pas de douleurs?
Eralypse : Merveilleusement mal, comme le reste. Et non, je n'ai rien bu. Si j'avais besoin de cela, ça se saurait.
Zaza21 : Hmm allez savoir justement..
Eralypse : Pour manger du palier, là... Mais pour le reste, sans, c'est aussi bien.
Delta : Oh ! Un salon de bain ! Voilà ce qui manque !
Zaza21 : Peut-être que oui. Zaza21 se dit avec une bonne friction…
Drageur : Un salon de bain?
Eralypse : Vous comptez vraiment vous laver ?
Zaza21 : Non vous, pour vous faire passez vos maux... Rien de tel pour se détendre.
Drageur : dans ce cas un salon de massage suffit, non Zaza?
Eralypse : Mon mal n'a rien à voir avec la détente, à dire vrai.
Zaza21 : Les deux Drag, sont bons remèdes…
Eralypse : Salon de massage ? Bien sûr, autant aller directement aux lanternes rouges, le chemin est plus court.
Drageur : Moui.
Delta : Non mais non... Rien à voir...
Zaza21 : Les lanternes rouges guérissent d'un autre mal.
Delta : Un salon... une petite salle..
Eralypse : Salle de bain, oui. Baquet drapé et tout le tremblement. Excellente idée en soi.
Drageur : Au fait Zaza tant que j'y pense, vous ne comptez pas voyager d'ici là, non?
Delta : Ben. Oui. Nous savons.
Zaza21 : Pourquoi Drag?
Drageur : Pour savoir.
Eralypse : Et je vous remercie des égards que vous me portez, je suis flatté.
Zaza21 : Je vais surement retourner sur Marseille, pour reprendre mes affaires..puis oui normalement avec ma sœur et son fiancé, nous envisageons de partir quelques temps..
Delta : Des égards ? Nous songeons à notre odorat !
Drageur : Bien.
Eralypse : Parce que vous avez pour habitude de renifler vos voisins ? Charmant.
Zaza21 : Mais faites ce que bon vous semble, bien évidemment, je ne veux pas que "on" dise que j'oblige encore à me suivre...
Drageur : Bien sûr que non.
Zaza21 sourit avec facétie.
Delta : Non, si... nous avons l'odorat délicat.
Drageur : je voulais simplement savoir si je continuerais ma route en votre compagnie
Delta : Vous n'êtes pas resté à Marseille, donc ?
Zaza21 hume l'air ambiant et fronce le nez…
Eralypse : Odorat délicat ? Allons bon.
Zaza21 : je suis rentrée d'Italie pour ma mission, restez un jour ou deux sur Marseille, puis venu rendre visite ici a ma sœur.
Eralypse : Votre sœur ?
Zaza21 : Oui ma sœur.
Eralypse : Qui a un nom, un prénom, un quelconque sobriquet, je présume ?
Pillon : C'est qui, encore ?
Zaza21 : Christine.
Drageur : Vous me parliez Baronne?
Eralypse : Ah.
Zaza21 : Et Valmeu son fiancé...
Pillon : Ah oui, Christine...
Delta : Oui, nous vous parlions.
Drageur : Non je ne suis pas resté.
Eralypse : J'ai rencontré la demoiselle, brièvement, de souvenir, pas le fiancé.
Zaza21 : Donc si bon vous plait de me suivre, faites donc...
Drageur : Malheureusement Zaza, j'ai un voyage à parcourir vers le nord
Zaza21 : Libre a vous, comme j'ai dit.
Drageur : Je sais bien.


Delta s'arrête devant la porte, derrière eux... Attend de voir, le sourire masqué par la nuit. C'est ici ?
Von Gobseck : Oui. C'est suspect non ?
Delta : Très...
Von Gobseck : On entre ?
Pillon : Après vous.
Von_gobseck regarde Otto. Vous pouvez défoncer la porte ? Je suis trop vieux pour ça.
Otto_kar regarde Ester, le regard vide.
Delta : Voudriez pas frapper à la porte, déjà ?
Von Gobseck : Hum ... Z'êtes sûre ? C'est risqué, il n'y a plus d'effet de surprise.
Otto_kar : C'plus facile de péter les volets, de rentrer par les fenêtres, et d'ouvrir de l'intérieur.
Von Gobseck : Pas bête. Mais s’ils vous attaquent ?
Otto_kar : Ou alors... On fout juste le feu. Et on attend qu'ils sortent pour les assommer.
Delta : Et... Sinon...
Von Gobseck : Hum ... ça pourrait s'étendre à la ville entière.
Otto_kar : Boarf
Von Gobseck : Je ne serais pas le Néron Aixois
Otto_kar : Vous reconstruirez en plus beau.
Delta : Nous avons bien une autre solution...
Von Gobseck : Pas bête ...
Otto_kar : Les petites ruelles en pente ça va bien deux minutes mais ça craint.
Von Gobseck : Il nous faudra beaucoup de pierre alors ...
Otto_kar : La pierre ça crame pas. Vous récupérez.
Delta s'avance vers la porte, tranquillement.
Von Gobseck : Bien vu
Pillon : la pierre... c'est précieux.
Von_gobseck regarde sa fille. Vous allez la fracassez seule ?
Delta : Oui oui...
Otto_kar : C'est stupide. Autant vous briser les os tout de suite.
Delta : Ou l'ouvrir, c'est selon. Delta joint le geste à la parole, et ... d'un tour de clef (magie !) ouvre la porte.
Pillon : C'est... à vous ?
Delta : Bah... oui.
Von_gobseck recule d'un pas. Vous faites partie de la bande de brigand ?
Delta : Père ? Réveillez vous !
Pillon : pourquoi tous ces mystères ?
Von Gobseck : Ah, oui, c'est à vous, c'est plus logique
Delta : Ben... doit on obligatoirement signaler la future réouverture d'une taverne alors que ce n'est pas encore fait ?
Von Gobseck : Ben ... Au moins à son père.
Delta : Nous souhaitions un lieu où nous ne nous ferions pas insulter.
Von Gobseck : C'est dans le Codex. Vous faire insulter ? Par qui ?
Pillon : Vous vous êtes fait insultée ?
Von Gobseck : Où ? Pourquoi ne m’avoir rien dit ?
Delta : Nous sommes nous vus depuis ?
Von_gobseck réfléchit. Hum ... J'ai beaucoup été pris ... C'est vrai
Otto_kar : Attendez... Vous voulez dire que je vous ai acheté des marchandises...
Delta : Si fait, pour les insultes, vendredi.
Otto_kar : ... pour que vous puissiez devenir une ivrogne dans un lieu discret ?
Von Gobseck : Tssss. Restez poli.
Delta : Non pas.
Von Gobseck : Ma fille n'est pas une ivrogne
Delta : Pour que nous puissions être tranquille à discuter avec des gens que nous apprécions sans craindre d'être prise pour une gourgandine parce que nous adressons la parole aux personne de sexe opposé.
Pillon : oh
Von Gobseck : Mais ...
Otto_kar : Mouais.
Von Gobseck : Vous parlez de Kylah ?
Delta : Voire se voir targuer d'être une emmerdeuse.
Otto_kar pense "Cette femme parle trop pour être honnête".
Pillon : Kylah ?
Delta : Si fait, c'est son nom.
Pillon : C'est donc ça...
Von Gobseck : Oui Kylah a tenu un discours peu élogieux ...
Von Gobseck : Et vous allez l'ouvrir ?
Delta : Aucune idée. D'un autre côté, elle me plait, fermée.
Otto_kar : Bon. Je propose de quand même déglinguer les volets. Juste au cas où.
Delta : Mais la cave commence à être fournie.
Von Gobseck : Elle vous plait fermée ?
Delta : Et nous installons un atelier à l'étage.
Von Gobseck : Oh ?
Pillon : C'est tout triste, fermé... Atelier de quoi ?
Von Gobseck : Pas de boucherie j'imagine
Delta : Il y a une pièce fort bien éclairée, chose que nous n'avons pas chez notre époux. Chez nous.
Von_gobseck sourit, taquin.
Delta : Nous aimons croquer les gens.
Von Gobseck : Hein ?
Pillon : Vous n'avez pas de lumière chez vous ?
Delta : Et bien oui, croquer !
Pillon : Croquer ? Les gens ?
Von Gobseck : Comment ça croquer ?
Delta : La lumière du jour est la meilleure pour croquer... Et bien croquer ! Les faire s'installer, là, immobiles puis les croquer !
Von Gobseck : Les manger ? Les peindre ?
Von_gobseck espère qu'elle peint.
Delta : Nous n'avons pas de peinture... . nous croquons, esquissons.
Von Gobseck : Dessiner alors. Je ne savais pas que vous dessiniez.
Delta : Croquer.
Pillon : Pareil.
Otto_kar : Je reviens.
Otto_kar file dans la nuit.
Von Gobseck : Et vous dites que vos caves sont pleines ?
Delta : Il manque quelques commandes encore... Voudriez peut-être entrer ?Delta entre, parce que le devant de la porte, bon, ça va un temps... Puis va allumer le feu, et des chandelles.
Von Gobseck : Avec plaisir. Von_gobseck entre à son tour.
Pillon fait de même.

Von Gobseck : C'est beau en plus, pourquoi la laisser fermée ?
Delta : C'est plutôt un lieu simple. Nous attendons quelques tentures des Indes... Parce que ce n'est pas prêt. Nous voulions vous en faire la surprise...
Von Gobseck : Hum ... Je suis décidément trop curieux
Pillon : C'est vous, il me semble qui nous avez proposé d'aller voir...
Otto_kar revient et entre dans la taverne.
Von Gobseck : Vaut mieux ça que d'envoyer la police non ?
Delta : Voilà...
Pillon : Vi... Pas faux.
Delta : Et elle ne fera pas auberge de voyageurs. Une chambre est louée. Pour le gardien. Une pour nous si nous étions trop fatiguée pour rentrer... Et qui nous évitera une éventuelle mauvaise rencontre...
Otto_kar : La maréchienss... maréchaussée ?! Où ça ?
Von Gobseck : Heureusement qu'on l'a pas brûlée du coup. Le gardien ? Est ce quelqu'un de confiance ?
Delta : Ben... oui.
Von Gobseck : Qu'il ne vous vole pas de bouteille
Delta : Il n'aime pas la bière.
Von Gobseck : Et le reste ?
Pillon : ni le vin ?
Delta : Si fait. Mais sans abus.
Von Gobseck : Tant mieux. Et vous avez fait des commandes pour toutes vos bouteilles ?
Delta : Et bien oui. Même du Chouchen en route... De la Prune... des alcools de blé...
Von Gobseck : Pas de genièvre ?
Delta : De l'alcool de genièvre ? Possible... Nous n'avons pas tout ouvert encore...
Von Gobseck : Hum ... Si vous en trouvez, et qu'il vient de Hollande. Vous pourrez me le mettre de coté ?
Delta : De l'absinthe, par contre.
Von Gobseck : Hum... C'est fort ça.
Delta : En effet.
Von Gobseck : Enfin, vous me direz pour le genièvre.
Delta : Promis. Delta va griffonner quelques mots sur un feuillet, souligne, plusieurs fois. [ /i]
Pillon : Oui, parce que j'aimerais bien gouter moi. hein.
[i]Delta reprend son feuillet, rajoute un zéro derrière le nombre de bouteilles.

Von Gobseck : C'est vrai que vous devez y goûter
Delta : Vous y gouterez.
Pillon : Et j'espère que ce sera bon...
Von Gobseck : C'est délicieux
Pillon : Nous verrons bien. Pillon sourit.
Von Gobseck : Mais alors ... Pourquoi il y avait de la lumière le soir si c'était fermé ?
Delta : Parce qu'il faut bien préparer et finir les tâches entreprises en journée.
Von Gobseck : Hum ... Pasque vous les faites vous même ?
Delta baisse les yeux. Si fait. C'est aussi pour cela que ce lieu nous plait.
Pillon : Et votre garde ? il ne vous donne jamais un coup de main ?
Von Gobseck : Vous pourriez superviser des ouvriers
Delta : En fait… C'est un plaisir que de faire. Et oui, il m’aide.
Von Gobseck : Hum ... Les travaux manuels ne sont pas ma tasse de tisane.
Delta sert à tous un verre empli de vin.
Otto_kar : Enfin ! Otto_kar s'empare de son godet.
Pillon : Y'a quand même à boire... bien.
Von Gobseck : Valeque !
Pillon : Valeque
Otto_kar le vide d'un trait. Santat... gramaci !
Pillon : Vous n'attendiez que ça ? Boire ? Pillon rit.
Otto_kar repose le godet, hausse les épaules.
Genre.
Von Gobseck : Un toutou ça fait pas grand-chose.
Pillon : Bé oui, genre l'alcolo c'est peut-être vous, en fait. Pillon sourit en coin.
Otto_kar : Nan. J'tiens bien l'alcool et j'ai la dalle en pente, oc. Mais... j'bois rarement quand même.
Pillon : juste quand on vous offre à boire...
Otto_kar : Hmm... Principalement... Oc
Pillon : Tss.
Delta : Et n'offrez jamais ?
Otto_kar : Hmmm. Ça peut m'arriver... éventuellement.
Delta : En quelle occasion ?
Von Gobseck : L'anniversaire de l'empereur.
Delta : Tombe bien, c'est aujourd'hui.
Otto_kar : Ah bon ? Je crois pas.
Von Gobseck : Si si.
Otto_kar : Nan.
Pillon : Allez ! on ne se débine pas. Hop !
Von Gobseck : L'anniversaire de la sœur de l'empereur ?
Otto_kar hausse les épaules. Trouvez mieux.
Von Gobseck : L'anniversaire du frère de l'empereur ?
Delta : L'anniversaire de la Marquise ! Oups !
Von Gobseck : Je vais filer moi
Delta pose une main sur ses lèvres, faussement gênée.
Von Gobseck : En voilà une bonne raison !
Otto_kar : Je ne sais pas, moi...
Delta : Mais si mais si.
Otto_kar : Devenez impériaux, je ferais couler la bière à flots.
Von Gobseck : Beurk
Pillon : Jamais !
Von Gobseck : Pour la rejeter de suite après ? Merci bien.
Delta : Et on y gagne quoi ? À part des bières ?
Von Gobseck : La perte de vos titres. Von_gobseck se lève.
Delta : Moui, pas très intéressant...
Otto_kar : Non.
Pillon : Je viens avec vous.
Otto_kar : La reconnaissance et la légitimation de vos titres.
Von Gobseck : D'accord.
Otto_kar : Pas la même chose. L'honneur de participer à une épopée pour l'amélioration du sort des provençaux, aussi.
Pillon : Nous avons déjà tout ça.
Delta se garde bien de faire des commentaires.
Pillon se lève également
Von Gobseck va faire une bise sur la joue de sa fille et lui murmure :
Faites attention à lui, c'est un drôle d'homme.
Delta sourit à son père, lui rend une bise et lui murmure qu'il n'a pas à s'inquiéter.
Von Gobseck : Au revoir Toutou.
Delta : Au revoir Père, Jolie Maman.
Von Gobseck : Ne tardez pas trop à regagner votre niche.
Pillon : Au revoir.
Von Gobseck : Les chats rodent la nuit. Von_gobseck prend la main de Pillon et se dirige vers la porte.
Pillon et Von Gobseck sortent de la taverne.

Delta : Notre père a l'air de vous adorer.
Otto_kar : Il faut croire. Mais il vacille. Il vacille entre sa fidélité à la rébellion qui tourne parfois à l'extrémisme xénophobe et l'évidence que la cause impériale est la plus bénéfique pour la Provence.
Delta : À notre avis, au fond de lui, il sait.
Otto_kar hausse un sourcil.
Delta prend une gorgée, tranquillement.
Otto_kar regarde Delta quelques secondes, perplexe, puis hausse les épaules.
Heu... oc.
Delta : Sauf qu'il aime trop la Marquise... Pas le Marquisat, non... La Marquise.
Otto_kar : Quasiment tout le monde me répond ça. Chacun parle de liberté... mais c'est clairement une dictature consciente. Chacun remettant consciemment son destin entre les mains d'une personne, pas d'un système.
Delta : Savez, s'il y a quelqu'un à convaincre, c'est notre époux, pas nous. Nous ne nous mêlons pas trop de politique...
Otto_kar : Boarf. Otto_kar pense "Logique, c't'une femme".
Delta : Disons que voir les gens changer d'avis sous prétexte d'avantages à un moment donné... Nous avons quelques difficultés.
Otto_kar : "On change d'opinion selon sa condition". Les Provençaux étaient les champions de l'empereur et se sont soudain rebellés, il y a quelques années. Tous les grands dignitaires impériaux étaient Provençaux. Il y aurait eu un conflit entre Savoyards et Comtois. Les Provençaux se sont plaints que l'empereur laisse aux provinces le droit de guerre privée. Et sont rentrés en rébellion pour protester contre cette liberté des provinces.
[i]Delta l'écoute attentivement.

Delta : C'est tout ? Et qu'étaient ces guerres privées ?
Otto_kar : Heu. Des soldats comtois étaient rentrés en Savoie.
Delta : Et ?
Otto_kar : C'est tout.
Delta : Ah. Hem. Nous allons fermer cette taverne non ouverte, pour cette nuit.
Otto_kar : D'accord... domeisela ! Otto_kar se lève, s'incline légèrement.
Delta : La douce nuit.
Otto_kar : Bèn nit ! Otto_kar sort de la taverne.
Delta referme derrière lui et sort de quoi écrire.
Eralypse fait basculer le battant, passe un regard à l'intérieur, plus ou moins prêt à repartir... L'œil bute sur la silhouette au feuillet, la porte se referme, il avance.

Eralypse : Bonjorn.
Delta lève les yeux de son occupation en entendant l'ouverture de la porte, esquisse un sourire, continue d'écrire. Encore un peu. S'arrête au son de la voix. Bonjorn.
Eralypse s'installe, tranquillement, faisant mine de tenter de lire ce qu'elle traçait jusque là.
Eralypse : Pli à ... votre vil correspondant ?
Delta arque un sourcil, pose une main qui ne cache pas grand chose sur son feuillet. Pousse un grognement désapprobateur.
Delta : Tout à fait. N'auriez pas l'audace de lire tout de même ?
Eralypse : Mmh ? Non, voyons. Enfin, ce n'est pas comme si je risquais de lui gâter la surprise... Mais soit.
Delta : C'est pas dans le contrat que nous n'avons pas fait, ça. De lire le courrier de la patronne.
Eralypse détourne ostensiblement le regard, qu'il pose, en désespoir de cause, au décor. Tout à fait, tout à fait. Vous comptez me sucrer mon non-salaire pour cette impardonnable erreur, je présume ? Eralypse réprime un sourire du coin, qui se contente de tressaillir.
Delta : Exactement ! C'est tout à fait ça ! Vous allez avoir une non retenue sur votre non salaire !
Eralypse : Ah... Je dois en être peiné, pensez ? Supplier ? Dire que j'ai une famille à nourrir ?
Delta : Hmmmm... J'aimerais voir ça.
Eralypse : Ma famille ? Des gens très sympathiques.
Delta : Non, votre plaidoirie. Quoique votre famille, pourquoi pas en fait. Donc, en l'occurrence, la plaidoirie serait plus de l'ordre du faisable.
Eralypse : Je dis des gens dont j'ignore jusqu'à l'effective existence qu'ils sont très sympathiques.
Delta : Alors faites ! Sinon je me montrerai intransigeante, je ferai la non retenue !... Sur votre salaire j'entends !
Eralypse : Bon, bon... Eralypse s'éclaircit la voix, compose une expression suppliante.
Delta tente de ne pas déjà éclater de rire, gardant une image relativement sévère.

Eralypse : Vous ne pouvez pas faire ça ! J'ai dix-sept bouches à nourrir, moi, vous tenez vraiment à voir décéder de pauvres personnes innocentes, hein ? Hein ?
Delta : Dix sept ? Vos rejetons ? Je vous croyais moins prolixe !
Eralypse : Il faut bien assurer la pérennité de l'espèce... Non puis, personne n'a dit qu'ils étaient tous à moi... Mais là n'est pas la question !
Delta : Hmmm, et pourquoi ne les amenez vous pas ici ? Pourraient aider !
Eralypse : Quelle bonne idée... Rappelez moi le temps qu'il faut pour mener une grossesse à terme ?
Delta : 9 mois...
Eralypse : Bien. Alors, disons que vous devrez attendre l'aide au moins aussi longtemps... A moins que je réussisse à convaincre Nora de me prêter son équipe de soule.
Delta : Et vous avez la mère ? Ou les mères ? Pour les dix sept ? Quant à ceux de Nora, s'ils sont à l'image de la mère... non merci.
Eralypse : ... Je n'avais pas pensé à ce menu détail. A l'image de la mère ? Non, bien sûr...
Delta : Vous les connaissez bien ?
Eralypse : Du tout.
Delta : Et donc, est ce là toute votre plaidoirie ?
Eralypse : Je peux continuer... En disant que vous seriez bien cruelle de m'infliger pareille punition pour si petit manquement.
Delta : Ce qui serait dire que je suis cruelle... pensez vous que ce serait bonne idée ?
Eralypse : Bien sûr. Prise de remord à l'idée que je vous pense cruelle, vous changeriez immédiatement de manière. N'est ce pas comme ça que c'la fonctionne ?
Delta : Mais si je suis cruelle, je n'ai pas de remord !
Eralypse : Je le dis afin de vous faire culpabiliser... Si vous l'êtes vraiment, effectivement, cela tombe à l'eau. Ceci étant dit, si vous l'êtes, peu de chance que mes supplications fonctionnent, mmh ?
Delta : Ce n'est pas faux... Donc de quoi est ce que je ne vous prive pas parmi vos immenses avantages inexistants ?
Eralypse : De quoi est ce que vous ne me privez pas ? Mais de tout, voyons.
Delta : Et j'ose espérer que vous ne me contredirez pas ! je sais que la punition peut paraitre cruelle, mais c'est ainsi ! Et non négociable ! Je ne vous prive de rien, et c'est comme ça ! Compris ?
Eralypse : Bien... Bien, patronne.
Delta : Voyez quand vous voulez ! Et que ça ne se reproduise plus.
Eralypse : A moins que vous m'autorisiez à mentir, je crains de ne pouvoir répondre "Non, ça ne se reproduira plus", savez.
Delta : Alors ne répondez pas. Savez combien je n'aime pas le mensonge.
Eralypse : Je peux répondre, si, si. En vous contredisant, bien sûr, mais c'la reste une réponse.
Delta : Ne mentez pas alors.
Eralypse : C'est une interdiction ?
Delta : Non pas... Une demande. Sans doute aurais je dû rajouter, "s'il vous plait ?"
Eralypse esquisse un sourire. Sans doute, oui.
Delta : Alors je reformule.
Eralypse : Ou "je vous prie", peut-être. Bien plus baronnesque.
Delta : Gabriel, je préférerais que ne me mentiez pas, s'il vous plait. Nulle baronne, ici. Elle n'apparait que lorsque nous ne sommes pas seuls.
Eralypse : Bien, bien. Il me plaît de ne pas vous mentir, aussi je dois pouvoir accéder à votre demande.
Delta : Et je vous en remercie, vraiment, vous êtes trop bon.
Eralypse : Je sais, je sais.
Delta : Allons, un verre, pour votre punition. Que voulez vous ?
Eralypse : Du lait. Chaud, si vous avez. Au miel, serait parfait ... Non, à l'envers. Au miel, si vous avez et chaud serait parfait.
Delta : N'avez pas assez de miel en vous ? Delta sourit en coin et s'en va attiser le feu, y mettant à chauffer, du lait.
Eralypse : Mmh... Si, certainement. Quoique j'arrive à en drainer, un peu. Il se trouve juste que celui dont je suis engorgé n'a rien de doux à ma langue, contrairement à celui-ci.
Delta : Et le thym dont les abeilles se gorgent lui ajoute un goût dont vous me donnerez des nouvelles...
Eralypse : Si vous y tenez.
Delta rit doucement. C'est surtout une manière de parler... pour dire qu'il est bon, pour peu qu'on aime le thym.
Eralypse : Rien contre, à défaut d'en être fanatique.
Delta avise le lait qui n'était pas loin de commencer à monter, le verse et dispose un pot de miel près de l'employé qui fait bosser son employeuse... .
Eralypse remercie d'un petit signe de tête, employé servi. Sourire. Main portée au pot, première et seconde versée, entrecoupées de bouche portée au lait. Oeil à la patronne.
Pas si mauvais, effectivement.
Delta : Je sais.
Eralypse : Vous savez ? Ah. Quelle aurait été votre réponse si j'avais choisi de pester contre le goût immonde de votre miel de thym ?
Delta : Que vous n'aviez pas si bon goût que je pensais.
Eralypse rit. Parce que vous pensez que j'ai bon goût ?... Et bien.
Delta : Vous appréciez ma compagnie. Vous avez donc bon goût. Non ?
Eralypse : C'est une vision un rien restrictive du bon goût, mais vous n'avez pas entièrement tort.
Delta : Tout ne tourne donc pas autour de ma personne ? Oh ! Quel coup vous me portez là ! Delta tente d'avoir l'air outré, blessé...
Eralypse : Et non... Enfin...
Delta : Hmpfff !
Eralypse : Il y a tout de même pléthore de choses qui tournent autour de vous, bien évidemment.
Delta : C'est cela, rattrapez vous aux branches... . Et quoi donc ?
Eralypse : Je ne sais pas. Voulez que je fasse un tour autour de vous et dise fièrement "Moi !" ?
Delta finit par éclater de rire. Feriez ça pour moi ?
Eralypse : Le ridicule n'a encore jamais réussi à avoir ma peau. Je ne suis pas sûr qu'il ne parvienne pas à ses fins cette fois, mais si c'la peut vous éviter une dépréciation trop brusque...
Delta : On ne va pas prendre le risque...
Eralypse : On pourrait, cela siérait merveilleusement à mon projet de succomber jeune et de façon risible.
Delta : Sauf que je n'ai aucune envie de vous voir mettre ce projet à exécution.
Eralypse : Vous n'auriez aucun mal à trouver un remplaçant plus qualifié que moi, il va sans dire. Ceci étant dit... Je dois pouvoir remettre le dit projet à plus tard.
Delta : Pas aussi peu payé...
Eralypse : Mmh, croyez ? La boisson est offerte, c'est assez pour attirer les foules de soiffards.
Delta : Une foule de soiffard ne serait donc pas assez ... en forme pour vous remplacer.
Eralypse : Et bien, il me parait bien d'en prévoir plusieurs... Que vous puissiez sélectionner. Un soiffard, oui. Mais qui tient l'alcool.
Delta semble prendre le temps de la réflexion. Long. Ne répond pas de suite.
Delta : Je préfère garder un buveur de lait, ne vous en déplaise.
Eralypse : Mmh... Je survivrais à votre impitoyable décision, une fois encore. Je vais finir par être réellement résistant.
Delta : J'espère bien ! C'est le but, que vous surviviez !
Eralypse : J'y pense. Les matelas sont arrivés ?
Delta : Oui ! Je les ai faits monter... . mais je vous attendais pour les installer... Une histoire de lits à faire, tout ça.
Eralypse : Je n'échapperais pas au cours, donc ?
Delta : Parce que vous l'espériez encore ?
Eralypse : Je suis un grand naïf.
Delta : Pauvre de vous...
Eralypse : Elle a ses beaux côtés.
Delta : La naïveté ?
Eralypse : Oui. La pauvreté aussi, notez.
Delta : Possible. Mon époux dormirait mieux s'il ne songeait à ses écus.
Eralypse : Il pourrait songer à ceux qu'il n'a pas. Le sommeil n'en serait pas meilleur.
Delta : Il y songe également !
Eralypse : Et que désire t il faire de tous ces écus, en poche ou à empocher ?
Delta : Je ne sais... Les garder... C'est triste, non ?
Eralypse : Un tempérament... Triste ? Possible, oui. Enfin, je ne sais pas vraiment. Si son bonheur est fait à la seule possession d'un monceau d'or, pourquoi pas ?
Otto_kar tambourine à la porte. Y'a quelqu'un ? Ouvrez ! J'entends du bruit !
Delta sursaute.
Otto_kar : Allez, maintenant ch'sais qu'vous z'êtes là !
Delta baisse d'un ton... On dirait l'impérialiste... Il est venu avec mon père l'autre jour... . Et quand il vient, il reste ! Vous allez ouvrir ?
Eralypse se retourne, jette un regard étonné à la porte comme si allait lui expliquer l'origine du vacarme. Sourcil haussé, revient à la patronne... Sourire ? Oui, sûrement. Amusé ? Sûrement moins. Acquiesce, sans un mot.
Eralypse s'exécute, fait basculer le battant, déjà levé sans le grommellement d'usage.
Otto_kar entre en trombe dans le bâtiment.
Héhéhé, bonjorn !
Eralypse : Bonjorn.
Otto_kar se laisse tomber sur une caisse, rictus souriant aux lèvres.
Delta : Hum. Bonjorn.
Otto_kar : Alors, alors, quoi de neuf ?
Eralypse referme, tranquillement, s'autorise un coup d'œil prolongé à l'extérieur. Puis, inévitablement, revient à sa place, iris sur l'homme. Neuf ?... Les matelas ?
Delta : Voilà, les matelas. Et la baignoire aussi. Et les vasques, les verres, les tasses et autres brocs.
Eralypse : Baignoire ? Chambre sacrifiée ?
Otto_kar regarde Eralypse puis Delta, puis retour sur Eralypse. Pense que les matelas ne sont peut-être pas aussi neufs qu'on le prétend, hausse les épaules. [i] Bah bah... Tant mieux ! C'est une bien belle garçonnière que vous bâtissez là !
Delta : Une garçonnière ?
Otto_kar : Han ! Moi j'ai une charmante nouvelle ! Tournée générale ! Ma repentance est acceptée ! Je suis recommunié !
Eralypse : Je ne sais pas pourquoi... Mais je crois que ça me donne envie de rire.
Delta : Non, pas de chambre, il y avait une pièce à côté de la cuisine, juste où il faut pour chauffer l'eau, tout ça...
Eralypse : Recommunié ? Ah. Et c'est une bonne nouvelle ?
Otto_kar : Bien sûr que oui !
Eralypse : Tout à fait. Les messes aixoises sont fort intéressantes, il faut dire. Encore un peu de lait, si ça ne vous fait rien.
Delta : Passionnantes même... [i]Delta va remettre du lait à chauffer. Tranquillement, sort une bouteille de vin.

Eralypse : Principalement dû à l'exponentielle activité du curé. Mmh, d'ailleurs, j'y pensais l'autre jour... Le poste est plus ou moins à pourvoir, si je ne m'abuse.
Delta : Et donc vous pensez que ce serait le moment ?
Eralypse : Pourquoi pas. Il faut bien débuter quelque part.
Delta : Moui...
Delta n'a pas vraiment envie de le voir devenir curé, l'Era... pas du tout en fait.
Eralypse : Quel enthousiasme. J'en suis tout chose, dites. Passe, de la réaction au mensonge qui n'en est pas tout à fait un, à une banalité qui en est bien une. Votre ami n'a pas l'air à son aise, mmh ?
Delta : Notre ami ? D'ami nous n'en voyons qu'un ici.
Eralypse : ... Invité ? Passant ? Recommunié silencieux ? Enthousiaste aux allusions douteuses ?
Delta : Un invité autoproclamé, dirons nous.
Otto_kar : Ouaf ouaf.
Eralypse : S'il reprend conscience en disant "On m'a appelé ?", je paye ma tournée. Invité autoproclamé ? Bien, je n'étais pas tellement dans le faux.
Otto_kar : Bah... vous parlez de cure et de vie religieuse. C'est un peu, m'concernant, une sorte d'heu... rêve brisé, quoi. Donc j'en reste sans voix.
Eralypse : Rêve brisé ? Vouliez devenir pape, aussi ?
Otto_kar : Oh non. Ch'suis fait pour servir, moi. Pas pour diriger, fût-ce l'Église.
Eralypse : Diacre, curé, évêque, bonne du curé ?
Delta : Le chien, pour lui chauffer les pieds, le soir.
Eralypse : Non, attendez... Diacre, prêtre, évêque, bonne du curé. Mieux. Et c'est dans l'ordre de compétence, en plus. Le chien du curé ? Original, comme ambition.
Otto_kar hausse les épaules. Je fus chien-évêque d'un duc, oc.
Eralypse : Ah ? Duc de ? Et que s'est il passé pour que votre rêve prenne fin ?
Otto_kar : Duc d'Anjou. Bah... L'Église s'est enfin intéressée à mon diocèse, et nous le lui avons redonné.
Delta : Tellement généreux.
Eralypse : Duc de... La question était idiote. Comme si un duché proclamait une nouvelle religion toutes les quizaines...
Otto_kar : Ce n'était pas une nouvelle religion. Nous étions aristotéliciens, et nous nous basions sur le Livre des Vertus et les hagiographies des saints. Je reconnais notre erreur, mais nous n'avions qu'un seul désir, c'est que Rome s'occupe enfin de nos âmes et de notre diocèse.
Eralypse : J'entends bien. Enfin, non, mensonge, je n'ai pas suivi la chose. Vague souvenir, simplement. Simple... Protestation, si je vous suis ?
Otto_kar : Cri de désespoir, dirons-nous.
Eralypse : Entendu ?
Otto_kar : Les grands comme les humbles du diocèse alertaient depuis longtemps les autorités romaines sur la désertification du diocèse. Oui et non. Sur le coup, ils ont nommé un évêque qu'on m'a dit peu actif. Et le camerlingue a ensuite pris la cité d'Angers puisque le duc était un spinoziste. Mais il y a aujourd'hui un duc aristotélicien et un nouvel évêque. J'espère que le diocèse part sur de meilleures bases.
Eralypse : Vous n'êtes pas resté pour avoir l'occasion de constater ?
Otto_kar : Non? Mon maître était décédé. J'ai eu un nouveau suzerain, et une autre oeuvre à remplir.
Eralypse : Etait ? Il ne l'est plus ?
Otto_kar : Si. Mais je me replace dans la situation de l'époque.
Eralypse : Sait on jamais. L'on voit ressurgir des fantômes relativement régulièrement. Morts feintes et mémoires envolées. Enfin... Là n'était pas la question. Autre oeuvre, disiez vous ?
Otto_kar : Oc.
Eralypse : Il faut que je demande explicitement de développer afin d'alimenter la conversation ou pas ?
Delta sert un lait à la limite du bouillu, à Eralypse, s'en retourne à son courrier.
Otto_kar : Vous pouvez. Mais je pensais que chacun le savait ici. Je suis ici en tant que vassal de mon suzerain, le baron de Mérindol, afin de représenter ses intérêts et ceux de l'empire. Et donc, au final, les vrais intérêts de Prouvènço et ses habitants.
Eralypse remercie, du même signe de tête que tantôt, penchant le nez au dessus de liquide, qu'il s'abstient cette fois de couper au miel. Vrais intérêts... Qui sont ?
Otto_kar : L’abolition du Marquisat et le retour dans le giron familial, bien entendu. C'est un très vaste projet qui passe par la réforme des institutions et l'amélioration de leurs services.
Eralypse : J'avais compris, seulement la question soulevait une réponse plus précise sur l'amélioration qu'amènerait le retour à l'Empire.
Otto_kar : Amélioration de la justice en appel, de la diplomatie, retour des marquisaux vers les institutions comtales et municipales pour les faire fonctionner, fin de la peur constante de la France et de l'Empire, retour du pouvoir en Aix l'Élective au lieu d'Avignon l'Opaque. Etc etc etc...
Eralypse : Tout cela me semble possible sans un retour aux jupes impériales. Mis à part la peur, d'emblée. Et ici, de mes souvenirs de guerre... Il s'agit de bien plus que de la peur. Aversion serait peut-être plus juste. Joliment fleurie parfois, d'ailleurs.
Otto_kar : J'ai une vision différente. Si c'était réellement possible, c'eut été fait depuis longtemps.
Eralypse : Et... je ne crois pas. Pour quelques raisons relativement évidentes... D'abord parce qu'à ma connaissance, tout ceux ayant dit un mot contre le marquisat de façon trop récurrente se sont trouvés relégués dans la case des dangereux énergumènes. Cela a de quoi décourager, voir intimer aux plus couards de se taire, tout bonnement. Lié à cela, on a le fait que beaucoup ne voient que deux solutions possibles... Empire ou Marquisat.
Otto_kar : Le Marquisat est un despotisme. Tous ceux que je connais qui soutiennent le Marquisat ne soutiennent qu'une personne, Hersende, pas un système, le Marquisat. C'est de l'aveuglement qui, si Hersende disparaissait, vous amènerait aux pires crises voir à la guerre civile.
Eralypse : En sus, tout les marquisards en fonction qui ne voudraient pas perdre leurs postes, fonctions au titre avantageux qui permet de se la jouer un tout petit peu dans les réunions mondaines. Ajoutons à ce groupe ci les élus comtaux qui ne peuvent se permettre de contester un système qui est dans la théorie, au dessus d'eux. Ce qui fait un joli paquet de provençaux, pour ne pas dire les trois quarts d'actifs.
Otto_kar : Tout ça pour défendre, en réalité, des institutions mal ficelées, et impopulaires car inconnues.
Eralypse : Et... J'allais y venir, Hersende. Voyez, le vote de confiance. Elle est installée. Légitimée, aux yeux de beaucoup, par ses actions, la confiance que lui accordent les provençaux, etc. Amalgame fait, proposer la dissolution du Marquisat s'apparente à une hérésie pure et simple. Aux yeux du peuple, une fois encore... Du moins, aux yeux d'une majorité. Et, ajoutons qu'une refonte nécessiterait du temps, de l'énergie, de la volonté. Or... Vu la fange dans laquelle on patauge déjà plus ou moins, les gouvernants aussi bien que les autres n'ont aucune envie de s'y lancer. Donc... C'est possible, mais disons qu'il y a beaucoup de choses qui jouent contre. Un retour à l'Empire forcé comme il a été sottement tenté l'année dernière est une belle idiotie. Dire qu'un retour consenti à l'Empire est possible me semble nettement plus utopique que l'éventualité de la mise en place d'un système alternatif.
Otto_kar : Plus que vous ne pensez. Mais le parti de l'Empire devient justement le parti de la réforme des institutions. L'an dernier, c'était une épopée d'aventuriers français en mal de sang.
Eralypse : Je ne parlais pas de cette partie là de l'affaire.
Otto_kar : Je préfère voir au pouvoir des impériaux qui s'ignorent que des français. Ah. Les "loyalistes" ?
Eralypse : Plutôt, plutôt.
Otto_kar : Des aventuriers aussi. Auteurs d'une assez vilaine trahison. On ne peut rien construire de grand en se basant sur la trahison.
Eralypse : Qu'un duo de princesses, l'une en mal d'action, l'autre en mal de vengeance aient eu l'envie de se ridiculiser n'a rien à voir dans l'affaire. Et oui, précisément. Aventuriers... Je crois que je ne le dirais pas ainsi. Tous n'étaient pas là pour les mêmes raisons. Opportunistes par ici, idéalistes par là, suiveurs encore, peut-être provençaux aux envies de changements incarnées d'une façon douteuse... Ce qui est drôle, c'est qu'ils auraient certainement pu faire quelque chose sans se fourvoyer si bêtement.
Otto_kar : De toutes façons, c'est un passé qui n'est pas le mien. Je suis opposé à ce droit de conquête vanté par ces français et affiliés.
Eralypse : D'une certaine façon, si. Cela est pris pour être une partie du passif de l'Empire. Et qui, forcément, vient nuire à votre entreprise.
Otto_kar : Sans doute. Mais c'est par la réforme des institutions et l'émission de propositions que nous convaincrons Prouvènço de revenir dans le giron familial.
Eralypse : J'en doute. Vos propositions pourraient être appréciées, envisagées, appliquées même, mais que cela mène à un retour me parait difficilement faisable.
Otto_kar : Et que Prouvènço redeviendra la province prospère et influente qu'elle n'aurait jamais du cessé d'être.
Eralypse : Envisageable, plutôt.
Otto_kar : Nous verrons bien. Quoi qu'il arrive, il est nécessaire de réformer les institutions, même sans arrière-objectif.
Eralypse : Prospère... Elle aurait pu aussi bien cesser de l'être sous l'Empire. La mauvaise gestion dépend des élus directs, il me semble. Je ne peux qu'être d'accord sur ce point.
Otto_kar : C'est par la réforme des institutions qu'elle redeviendra prospère. Je l'entendais ainsi. Mais l'influence...
Delta : Il n'y a pas eu une raison monétaire aussi, à l'indépendance ?
Otto_kar : Oc. Due à l'incompétence économique de l'époque. Les dirigeants pensaient que l'empereur leur rachèterait les surproductions
Delta : Une promesse impériale, ce me semble ?
Otto_kar : Et ont racheté massivement toutes les ressources possibles jusqu'à dépasser 100 000 000 de deniers de dettes... soit un million d'écus.
Otto_kar : J'ignore si l'empereur… Mais il est absurde de s'endetter jusqu'à dépasser cette somme pendant de très nombreux mois. Vous n'iriez pas vous endetter jusqu'à hauteur de mille écus même si vous je promettais de vous rembourser ensuite.
Delta : Vous ? Non !
Otto_kar : Quiconque, même.
Eralypse : Tout dépends.
Otto_kar : J'ai pourtant cette fortune et je n'ai jamais manqué à ma parole, la fidélité étant la tradition de ma famille.
Otto_kar : D'ailleurs... Pourquoi cette défiance particulière à mon égard ?
Delta : Nous ne nous connaissons pas.
Delta : Tout simplement.
Von_gobseck le vieux qui entendait du bruit dans la taverne fermée, entre.
Von Gobseck : Bonjour ma fille
Delta sursaute, regarde Eralypse, genre, "quoi ? pas refermé ?" Puis se rend compte qu'il s'agit de son père, sourit.
Delta : Bonsera père.
Von Gobseck : Comment allez vous ?
Delta : Pas trop mal et vous même ?
Von Gobseck : Plutôt bien. Il y en a du monde pour une taverne fermée.
Eralypse : Mmh... Excusez. Bonjorn.
Delta : Un recommunié, un ami et vous.
Von Gobseck : Bonjour . Oui, ça fait peu de monde. Mais beaucoup par rapport à personne
Delta : Hmmm, en effet.
Eralypse : Ami ? Employé, surtout.
Delta toussote. Oui, surtout.
Eralypse : Employé fort mal payé, mais soit...
Von Gobseck : En même temps ... Vous êtes gardien ...
Eralypse : Et un gardien dans une taverne fermée au public n'a rien à faire, tout à fait.
Von Gobseck : Exactement. D'ailleurs ... Je vois pas trop l'intérêt du gardien.
Eralypse : Mais il n'empêche que j'ai des heures de présence à respecter, qui sait ce que je pourrais faire de ces très précieuses heures. L'intérêt ? Dans l'instant, je pourrais résorber les éventuelles entrées impromptues, pillages de coupe-jarrets et je ne sais quoi d'autre. Dans un second temps... A savoir quand l'établissement aura ouvert ses portes, je serais chargé de reconduire les indésirables à la porte.
Von Gobseck : Oui, quand elle sera ouverte.Vers sa fille. Vous devriez même pas le payer si vous le logez et le nourrissez.
Eralypse : Elle ne devrait pas et de fait, ne le fait pas.
Von Gobseck : Ah, fort bien. Enfin. Elle ne fait pas quoi ?
Eralypse : Me payer. Ce n'est pas de ça qu'il s'agissait ?
Von Gobseck : Ah si si. Mais ça aurait pu être vous nourrir, ou vous loger.
Eralypse : Pas en l'occurrence. Quoiqu'il me semble ne pas vraiment être une chose à nourrir, tout au plus à faire boire.
Von Gobseck : Il parait que vous ne buvez pas plus que de raison non plus
Eralypse : Vous êtes excellemment bien renseigné.
Von Gobseck : Sans doute oui
Eralypse : Pour résumer... Je ne dois pas coûter si cher malgré ma parfaite inutilité.
Delta : Il se peut que nous vous demandions paiement pour vous avoir embauché...
Von Gobseck : Voilà qui est raisonnable
Delta sourit en coin puis se replonge dans son écriture.
Eralypse : Rien ne vous empêche de demander.
Delta relève les yeux de son courrier qui n'a pas beaucoup avancé. Sourit. Rien ne m'en empêche, en effet.
Eralypse : Il n'est pas dit que vous ayez satisfaction, après.
Delta : On verra.
Eralypse : Certainement.
Davel92 entre dans la taverne.
Davel92 : Bonsoir.
Von Gobseck : Hum
Von Gobseck : Pourriez frapper avant d'entrer dans un endroit fermé
Delta : Ce serait agréable...
Davel92 : Ah oui excusez moi bon alors au revoir
Davel92 sort de la taverne.
Delta : Efficace.

Von Gobseck : Je vais filer. A plus tard.
Von_gobseck sort de la taverne en grommelant et claque la porte.
Eralypse : Mmh...
Delta montre Otto d'un mouvement du menton.
Eralypse : Je m'étonnerais toujours de la vélocité de votre père aussi sûrement que de la prolifération des mites.
Delta : Il est fort, très fort.
Eralypse tourne un oeil vers le montré. Revient à Delta, l'interrogeant silencieusement.
Eralypse : Fort ?
Delta : Le paternel. Oui.
Delta regarde la porte, puis Otto.
Eralypse : Ah, oui. Je n'en doute pas. Je pensais que vous disiez ça à propos de... Moi ? Réponse, verbale cette fois, au langage muet. Question idiote s'il en est. Observation du morceau de viande qui lui fait face... Pourquoi a t-il accepté d'être garde, déjà ?
Delta : Pas nous en tous cas.
Eralypse : Même dans le cas où je demanderais gentiment, je présume ?
Eralypse n'attends pas la positive pour se redresse, s'approcher de l'homme... Pense l'inviter cordialement à décarrer, mais quelque chose lui souffle que ce serait parfaitement inutile.
Delta observe Eralypse faire.
Gêné ?
Eralypse se frotte le menton... S'il trainait la chaise, il n'aurait nul besoin de le décoller de là... Encore faudrait-il pouvoir bouger la chaise et le corps... C'est à dire que je n'ai pas appris la manœuvre consistant à lever l'individu avant de le sortir, voyez vous. Ma formation a des lacunes... Et puis, très sincèrement, il a l'air un tout petit peu... Lourd.
Delta : Bon... Alors laissez le, allons nous occuper des matelas.
Eralypse : Bien, bien.
Revenir en haut Aller en bas
http://petite-yunette.blogspot.com/
Delta
Dot, bien gardée.
Delta

Messages : 86
Inscrit le : 02/09/2010
Où ? : Dans son lit, souvent.
Emploi : Brigonne, Barande
Humeur : Fournaise.

1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Empty
MessageSujet: Re: 1. Divagations tavernales et autres jeux de maux.   1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Icon_minitimeSam 26 Mar - 1:08

[De retard annoncé.]

Delta s'arrête sur le pas de la porte, voyant si un visage connu est présent. Le cas étant, elle entre, va s'asseoir... Et continue ce courrier qu'elle n'a pas fini la veille.
Eralypse, noyé dans une reliure défraichie, posé aux faces d'un godet irrémédiablement plein, réflexion en berne. Regard à l'entrée, sourire, silence.
Delta lève souvent les yeux de son courrier qui n'avance pas, pas de sa faute, elle préfère observer la vile muse. Discrètement, ou pas.
Eralypse sent, sinon intercepte, les œillades, il en lance sûrement d'aussi nombreuses, furtives, inutiles sûrement. Ne parle pas, bien sûr, n'en ayant pas le besoin... Les yeux lisent, inlassablement, la même phrase, qu'il ne comprend pas, les prémices de l'intrigue sortent de sa pensée.
Delta ne se décide pas à poser la plume, écrit, laborieusement, quelques mots supplémentaires, de là à faire une phrase, il n'y a qu'un pas... qu'elle ne franchit pas. Les mots ne veulent rien dire, sont ils des mots au moins ?
Eralypse abandonne. Referme, doucement, le recueil, dont il n'a pas la prétention de comprendre un traitre mot à sa lecture mille fois interrompue. Iris libérées tombent, d'instinct, sur le feuillet piquée de noir, qui se remplit au prix d'une écriture qui lui semble pénible d'ici. Questions qu'il tait, ode au sage, bienfaits du silence.
Delta se dit qu'il est bien curieux, se dit aussi qu'elle le serait à moins, se venge, un peu, de l'attente subie précédemment... Tout en sachant qu'elle ne fait que risquer de languir encore plus pour la prochaine. Tant pis, savoure. Na.
Eralypse devine... Froisse le front, protestation. Retards... Impatiences... Attentes qu'il aime, au fond. Qu'il a finit par haïr, aussi. Paradoxes. Refermé sur des pensées confuses, les yeux dans le vague. La vague, d'associés émergents. Instant, court, il se reprend. Il s'intéresse, de nouveau, à la correspondante, cruelle. Vengeance à l'esprit, déjà. Autre, cette fois, histoire de s'exercer à la feinte.
Delta affiche un léger sourire qui se marque en lisant sur son visage, yeux plissés d'amusement... Voudrait faire durer encore. S'interroge sur l'apaisement, se demandant quelle idée lui est venue en tête. A hâte, craint, sourit.
Eralypse brise, besoin ressenti d'utiliser le langage le plus banal qu'il ai à sa disposition, la bulle de repos tout relatif. Mot, seul, qui se fait aiguille.
Retard ?
Delta sursaute, rosit, un peu. Baisse la tête. C'est agréable de se savoir attendue, du moins ses mots, mais dit comme ça... Coupable, un rien. Tire un bout de langue. Voulu.
Eralypse sourit, d'amusement, à la réaction, au défi lancé. Bras croisés, il jauge, les tâches roses, la mine coupable. Représailles ?
Delta plisse les yeux, représailles... . Ce qu'elle fait ? Possible... Ce qu'elle craint ? Aussi ! Ne sait trop quoi répondre, réfléchit, un peu, vite, vite. Blanc. Le fixe. Ouvre la bouche. À craindre ?
Eralypse : Mmh... à craindre, à dispenser.
Delta : M'en voudra... ? Delta ne termine pas sa phrase, pas la peine, craint quand même d'abuser, si si, ça lui arrive.
Eralypse l'observe. Muet, encore un peu. S'amuse du paraître... De l'être... Qui lui apparaît, éclairé, différent. Faute au silence, peut-être ? Volubilité disparue... Ou évocation du, des retards. Sourire, léger, qui anime un coin de bouche.
Vengeance forcée. Pareille ou autre, ça...
Delta grommelle, grogne, gronde. Reprend sa plume. N'a rien à répondre à ça. Elle crée le retard, force les représailles... Et n'aura qu'a s'en prendre à elle même. Ah ben bravo. Fierté mal placée... Faute à la baronne ça !
Eralypse sourit, plus largement, s'occupe de la plume, de la main qui l'enserre, se tait, tranquille. L'esprit bouillonne... Vengeance, oui. Autre, d'accord. Mais, comment ?
Delta rosirait de la main si c'était possible, à force d'être ainsi observée, tente d'oublier qu'il est là et de se concentrer sur l'écriture... Mais comment oublier le destinataire du pli ? Puis... ne veut pas oublier, ça non...
Eralypse tente de dessiner les mots tracés dans un coin libre, feuille blanche. N'y parvient bien sûr pas, scrute pour l'harmonie du ballet laborieux... Danse à fleur de papier... Second aparté. Soupir, léger, d'aise, il se détourne, s'attache à ce verre qu'il ne touche que des yeux. Similitude.
Eralypse boit, à gorgées prudentes, yeux furetant discrètement au dessus, bouche baignant dans la douceur trop vive du breuvage au dessous.
Delta sent sa plume se délier alors que le regard se fait plus discret... À croire qu'elle a la plume timide, la Delta.. On le lui aurait dit qu'elle l'aurait nié, mais force est de le constater. Elle est intimidée.

Eralypse : Il y a meilleur endroit pour satisfaire un mauvais correspondant qu'une taverne, vous saviez ?
Delta : Me vireriez ?
Eralypse quitte, le temps d'une phrase fauteuse de trouble, le vin cuit qui nage encore en abondance, entre épices et miel capiteux. Le retrouve, le temps d'une gorgée, le délaisse, pour nier. Loin de moi cette idée.
Delta : Et pour un bon correspondant, l'endroit convient ?
Eralypse : Je ne sais. Plus au calme ne conviendrait pas mieux ? Vous ne m'avez pas l'air toute à votre tâche.
Delta : Vous vous trouvez bruyant ?
Eralypse : Caquetant, parfois. Ici, peut-être pas. Mais le bruit n'est pas la seule chose qui peut troubler le calme.
Delta : Pensez qu'il est pressé de recevoir son pli ?
Eralypse : Comment puis-je le deviner, ne le connaissant pas...
Delta plisse les yeux, ne répond rien. Grommelle qu'il est impossible qu'il la rendra folle, qu'elle l'est déjà, grogne, peste. Ecrit. Manquerait plus qu'il la vire !
Eralypse sourit. Seule réaction, de prime abord. Large, provocant, d'une oreille à l'autre étendu, pour toute réponse à son chapelet de grognements protestataires. Proteste en l'air, à chaise, à plume... Le garçon se demande s'il retrouvera l'humeur dans les mots... Sourire s'interrompt dans sa représentation, ravitaillement oblige. Liquide passé, langue abreuvée, position de confort adoptée : jambes étendues et bras noués, il reprend.
Vous abordez des sujets passionnants, je présume ?
Delta : Hum. Non pas. Sans intérêt, aucun. Je parle de moi. C'est le sujet que je connais le mieux. Et puis je l'abreuve d'informations qu'il n'a sans doute pas envie de connaitre.Delta tente un ton froid, naturel d'ordinaire, forcé ici. Elle ne sait pas être sèche avec lui.
Eralypse : Le pauvre homme... Forcé à approfondir sa connaissance de vous. Il n'en sortira certainement pas indemne.
Delta : Il est déjà fol.
Eralypse : On peut toujours s'enfoncer un peu plus loin dans la folie, dans la bêtise, le traumatisme... Aussi, la base n'a rien de rassurant, mmh ?
Delta : J'avoue que la connaissance de ma personne ne va pas l'aider à aller mieux. Je devrais cesser de lui écrire vous pensez ?
Eralypse : Non. Un peu trop prompt à la négation. Il connait les risques encourus, sûrement... A moins que vous ayez choisi un benêt pour converser.
Delta affiche un sourire, franc, satisfait, rassuré... Ne fait plus la tête, pour peu qu'elle l'ait fait à un moment. Si sûre d'elle mais toujours à chercher confirmation. Il n'est ni vil, ni benêt.
Eralypse considère le revirement. Miroir, sourit aussi, reflet amoindri.
Delta : Et j'interdis à quiconque de dire cela de lui.
Eralypse : Quiconque ? Je suis compris dans le lot, en ce cas ? Quel dommage.
Delta : Si vous sous comprenez dans un terme généraliste...
Eralypse : J'ai déjà du m'inclure la dernière fois que vous généralisiez à propos des hommes. Mon égo en garde une sérieuse écorchure, s'il faut le dire. Il aurait été amusant de vous voir m'interdire quelque chose, ceci étant dit. Ni vil, ni benêt, donc ? N'a t-il donc pas un gros défaut que je puisse pointer du doigt, histoire d'oublier un instant mes poutres ? Eralypse n'est pas vraiment certain de l'allusion maladroite au proverbe... Laisse là la chose cependant, ce ne sera pas la première fois.
Delta : Je vous aurais compris dedans ? Ou vous vous y seriez compris vous même ?
Eralypse : L'un ou l'autre. L'un et l'autre, peut-être. J'ai cru que vous me compreniez dedans et m'y suis donc compris ensuite.
Delta : Aviez mal cru. Quant à ses pailles, je ne saurais vous en conter.
Eralypse : Vraiment ? Quelle créature étrange, s'il n'a aucun défaut. A moins que vous ayez peur de me les conter ?
Delta : Peur ? Moi ? Non pas. Je crois surtout que je l'apprécie avec ses défauts, ce qui fait qu'ils n'en sont plus tant à mes yeux.
Eralypse : Et bien... Eralypse tourne. Et bien... Et rien d'autre, puisqu'il ne trouve rien à y redire. Contrecoup étrange, il prend le temps de se demander s'il est effectivement le correspondant apprécié. Sourire, survolé.
Delta : Et bien ?
Eralypse : Et bien... Je n'insisterais pas ?
Delta : N'êtes pas si curieux, en fait.
Eralypse : Si, mais je sais m'arrêter quand la dernière phrase dévoilée me convient parfaitement.
Delta : Parfaitement ? Faut croire que sortie d'une bouche parfaite... elle ne pouvait que convenir parfaitement...
Eralypse : Même sortie d'une bouche imparfaite, cela aurait aussi bien convenu. Mais je peux gratter encore un peu. Quelques sont ses défauts qui ne le sont plus tant mais encore un peu tout de même ?
Delta sourit en coin, l'a pas lâché l'affaire, finalement. Il est un peu prude... Et se dit parfait.
Eralypse : Pudibonderie et excès de modestie... C'est encore gentillet.
Delta : Je n'ai pas dit que ça ne l'était pas.
Eralypse : C'était une façon de vous encourager à en dire plus .
Delta : Et je ne le ferai pas. Je m'en vais d'ailleurs écrire plus au calme.
Eralypse : Mmh... Comme vous voudrez.
Delta se lève tranquillement, range son courrier. Lui sourit.
Eralypse ne cille pas, ne remue pas plus, et ne rend pas non plus le sourire, jouant un rien les vexés... Pas vraiment très longuement, il finit par acquiescer et sourire.
Bien, bien. Enfin, ne vous pressez pas pour moi, surtout.
Delta : Manquerait plus que je fasse quelque chose pour vous...
Eralypse : Manquerait ? Non, il ne manque pas.
Delta rit doucement. Bien joué. Acquiesce. Au revoir, donc.
Eralypse : Au plaisir.
Delta : Il sera grand.
Eralypse : Bien évidemment.


[Rappel de tâche.]

Otto_Kar : Beaucoup de Provençaux se plaignent de failles et de carences ; cette assemblée pourrait devenir le fer de lance des véritables débats politiques ; et pourtant, elle est laissée à l'abandon.
Eralypse : Parce que méconnue, les débats qui s'y déroulent ne mènent pas à grand chose... Elle est jugée inutile, et par là, purement et simplement délaissée. Processus classique. Je vous rejoins cependant, elle a un potentiel non-exploité qui n'est pas négligeable.
Eralypse : Quoiqu'à l'AP ou ailleurs, les débats se mordent toujours plus ou moins la queue...
Delta entre dans la taverne. Bonjorn.
Eralypse : Bonjour.
Eralypse : Bonjorn. L'un ou l'autre, ou aucun des deux, l'on est sensé dire comment, la seconde fois ?
Delta : De nouveau le bonjorn ?Delta esquisse un sourire. S'assied.
Eralypse : Pensez ? Je ne dis rien, généralement. Bien plus propre.
Delta : Rien de sale à vrai dire.
Eralypse : Non mais propre... Mmh, enfin, bref.
Delta : Nous avions compris.
Eralypse : Et vous me laissez tenter de m'expliquer lamentablement... Bien, bien.
Delta : Et bien... oui.
Eralypse : Sûr. Cruauté. S'en est outrageant.
Otto_Kar : Bonjorn.
Delta : Saurez vous en remettre ?
Eralypse : Je vais y réfléchir. M'y pencher.
Delta : Parliez de l'AP ?
Eralypse : Oui, le sieur... Otto ?... S'épanchait sur le sujet. Et je répondais par mes habituels chantournements insipides. Sur le sujet... Sur ce qui s'y déroule actuellement, plus précisément.
Delta : Hum. Nous les connaissons, les bougres.
Eralypse : De réputation, simplement.
Delta : Tout à fait, juste de réputation...
Eralypse : Et quelle réputation. L'un est blond, l'autre est brun. Tout les deux ont été aixois, l'un a été maire, l'autre a eu quelques conquêtes éminentes dont la Comtesse de... Saint-Rémy ? Led, quoi, avant ses brillants mandats... Pilleurs, empêcheurs de tourner en rond...
Delta : Quelle sons avez vous eu d'eux, vous ?
Eralypse : D'autres choses, au propos d'Alex, une histoire avec la marquise, je ne sais plus trop. Ma mémoire vacille.
Delta : Alex avec la Marquise ?
Eralypse : Oui. Enfin, rien d'une liaison...
Otto_kar écoute, discrètement, sans trop s'en donner l'air.
Delta : Ah...
Eralypse : Quelque chose... Durant la guerre... Mon animal de compagnie m'avait rapporté la chose mais, sincèrement, je n'y ai pas prêté une oreille assez attentive pour le rendre d'une façon intelligible.
Delta : Votre animal de compagnie ?
Eralypse : Mmh, oui... Une petite chose blonde très sympathique... Très utile pour s'exercer aux joutes... Grâce à elle que je réussissais à maintenir un niveau d'aigreur correct, d'ailleurs.
Delta : Qui répondait au nom de... ?
Eralypse : Dédé.
Delta rit. Pas si petit...
Eralypse : Non, elle a pris du ventre...
Delta : Elle ?
Eralypse : Que voulez vous, l'oisiveté use la silhouette. Oui, il, bon... Ce qu'il dit, en tout cas.
Delta : Cristalline semble l'avoir vérifié... .
Eralypse : Avec ses mèches longues et ses manières déplacées, l'on a de quoi se poser la question. De ce qu'il dit, encore... C'est effectif.
Delta : Elle n'avait pas l'air de s'en plaindre...
Eralypse : J'avoue ne pas faire un tour d'horizon de toute les aixoises en relation pour jauger leur satisfaction.
Delta : Je l'ai connue à l'époque...
Eralypse : D'abord parce que ce serait louche, ensuite parce que je me verrais mal palier en cas de déficit. Et, puis, la question se pose, étant donné le passif.
Delta : Le passif ?
Eralypse : J'ai eu le droit à l'exposé en détail de la vie amoureuse de ce cher Dédé.
Delta : Ouch... Delta fronce les sourcils.
Eralypse : Et j'ai survécu. Continue de m'étonner, à postériori.
Delta : Quoique vous en avez eu d'autres des exposés.
Eralypse : J'attise la confidence. Pourtant dieu sait que je ne suis pas des plus avenants avec lui mais soit...
Delta sourit.
Eralypse : Et que je n'ai pas hésité à me servir de ses confidences ensuite d'ailleurs.
Delta : Vous faites ça, vous ?
Eralypse : M'arrive. Pour la bonne cause, bien évidemment.
Delta : Quel genre de bonne cause ?
Eralypse : Ma cause, principalement.
Delta : ça se tient.
Eralypse : Je trouve aussi.
Delta observe l'extérieur qui commence à s'assombrir. Dites, voudriez pas préparer votre chambre pour l'avoir dès ce soir ?
Eralypse : Ah, parce que vous ne l'avez pas fait ?
Delta : Hé, nous vous attendions !
Eralypse : ... Sais pas faire les lits, il me semble en avoir fait part, mmh ?
Delta : Et vous êtes censé apprendre.
Eralypse : J'aurais pensé que vous oublierez cette partie là de l'affaire.
Delta : Et vous auriez mal pensé.
Eralypse : La naïveté a encore frappé. Bon, et bien... Allons-y.
Delta sourit. Mais comme ne l'avez fait... Nous y allons.
Eralypse : Je vous suis, je vous suis... La bonne soirée, sieur.
Delta incline la tête vers Otto.
Otto_kar relève la tête.
Hmm ?
Eralypse ramasse gibecière et reliure, achève le restant de vin tourmenté avant d'esquisser un salut.
Otto_kar incline la tête.
Puisque vous partez, je crois... bèn sera !
Delta : Bonsera !Delta embarque sa sacoche, puis file.
Eralypse : Oui, c'était l'idée. Heures supplémentaires, je joue les... Hommes de chambre ?... Non, c'est tendancieux. Les boniches. Mieux. Le bonsoir, donc.
Delta : Supplémentaires ? en avez fait beaucoup ce jour ?
Eralypse : Non, fidèle à mon inutilité.
Delta rit doucement, déjà dehors.
Eralypse hausse une épaule, salue encore un peu, et suit le mouvement.



[De l’art de faire son lit.]

Eralypse et Delta entrent dans la taverne.
Delta allume déjà foyer et lampes à huile, y a pensé, chandelles, encore, odeur de pin qui s'insinue. Mieux que le suif, si fait.
Eralypse referme, doucement, étouffant dans sa manche un bâillement. Fardeau déposé, lâché, mollement, à la première table trouvée, il flatte ses épis d'une main, l'œil au plafond, comme s'il pouvait y voir l'étage et le lit à tendre de draps.

Delta : Ne devriez pas vous plaindre, tout est déjà prêt.
Eralypse : Me plaindre ? Mais non... J'allais le faire, c'est moche de couper l'herbe sous le pied. Déjà prêt ?
Delta affiche un sourire moqueur. Vraiment moqueur.
Eralypse : Déjà prêt comme dans... Je ne cherchais qu'une excuse pour vous trainer jusqu'ici ? Ou déjà prêt comme dans... Les draps sont sur le matelas, vous n'aurez qu'à vous débrouiller ?
Delta : Tout dépend... Vous avez choisi quelle chambre, déjà ?
Eralypse pointe le plafond d'un index tendu, montrant un coin de plafond hasardeux. Celle-ci.
Delta : Ah... Dommage en ce cas. Ce sera donc comme "tout est plié sur le lit." Mais je vais vous apprendre.
Eralypse : Mmh, laquelle est prête ? Si vous répondez aucune, je promets de ne pas grogner trop fort.
Delta : Ben... la mienne. Puisque vous avez choisi l'autre.
Eralypse : J'aurais dû choisir la votre, donc... Je note, pour la prochaine fois. Bon et bien, va pour le tas de draps pliés.
Delta se saisit d'un chandelier, file vers l'escalier. Vous auriez dû...
Eralypse observe la montée, le sourcil froissé, avant de se décider à suivre, le pas lent.
Delta : Vous suintez la motivation d'ici... C'est fou ! Delta rit silencieusement, gagnant la chambre qui sera celle du gardien qui n'a rien à garder.
Eralypse : Je suis parfaitement motivé... La fatigue entache simplement mon enthousiasme débordant.
Delta : Qu'avez vous donc fait pour être si fatigué ?
Eralypse reste dans l'embrasure, s'autorise un répit, appuyé au montant de bois. Et bien... La nuit fut courte. Les marches sont nombreuses à grimper. Vous observer mobilisé une énergie conséquente. Le vide qui demeure de ci de là n'a pas été plus reposant. Oui, je suis en train de chouiner sur mon sort et sais pertinemment que c'la n'éveillera aucune compassion... Mais c'la se tentait.
Delta revient vers lui après avoir allumé quelques sources de lumières supplémentaires. Vous me pensez donc dénuée de compassion ?
Eralypse : Pour des futilités du genre ? Oui, parfaitement.
Delta : Possible... Presque envie de vous contredire rien que pour le plaisir. Mais... cela vous arrangerait trop. Allons, venez, il faut commencer par le drap du dessous. Delta prend le tas de draps, le pose sur une chaise, récupère un drap, le lui tend.
Eralypse s'avance, se dispense du grommellement, va se poster le long du flan gauche de la couche, bout de drap en main.
Delta garde l'autre bout du drap pour l'aider un brin, quand même, et lui montrer un peu... Ne pas savoir faire un lit... a-t-on idée ?
Il suffit de l'étendre pour qu'il soit bien à plat et bien centré...
Eralypse : L'étendre... Eralypse ne visualise pas. L'habitude se coucher dans un lit fait, savoir tirer les draps sans jamais avoir appris à les installer... C'était beau. Etendre... Va jusqu'à la tête de lit, bout en main, l'y coince, revient, au pied, fait de même, tirant pour tendre. Eralypse s'apprête à répéter la manœuvre... Pan de drap traînaillant à terre de l'autre côté. Oeil à la patronne. Je peux user d'une mauvaise foi à toute épreuve en vous signifiant cordialement que votre drap n'est pas droit, pensez ?
Delta : Non, pouvez pas.
Eralypse : Bon...
Delta le tire un peu, le remet droit. Maintenant... Il faut replier les bouts qui dépassent et les placer sous le matelas.
Eralypse : Non, bien sûr mais... Mmh, bien. Eralypse s'exécute, plus vraiment la bile pour discuter. S'applique, cependant, tire, tend, replie, se redresse. L'autre ?
Delta l'observe sourit. Il s'en sort bien, dommage qu'il soit si peu motivé. Les deux draps, oui. Vous le voulez, c'est cela ?
Eralypse : Il faut bien que vous enrichissiez votre fonction d'enseignante.
Delta esquisse un sourire, lui tend le drap. Commencerez par ne replier que les pieds.
Eralypse réceptionne, répète, maladroitement, le processus, ne scellant cette fois pas le tissu à la tête de lit. Hésite... Puis tente un repli du drap, ourlet qu'il aplanit avant d'en passer les chutes sous le matelas. ... Ensuite ?
Delta réprime un léger éclat de rire. Il apprend trop vite. C'était presque ça. En fait, avant de replier le drap, il fallait poser la première couverture... L'édredon ne vient qu'ensuite, lui. Si elle bouge, risque de vous gratter le cou.
Eralypse : ... On ne peut pas la mettre au dessus, juste, mmh ? Il sera toujours temps de me repentir de mon flegme demain.
Delta : Comme vous voulez... C'est vous qui y dormirez hein !
Eralypse : Justement, une petite impasse à la rigueur est plus simple, là... Couverture ?
Delta : Couverture, si fait. Et les oreillers à glisser sous le drap.
Eralypse : Sous le drap ?... Ou sous la couverture ?
Delta lui tend une couverture de laine. Les oreillers sous le drap, la couverture est sur le drap... donc...
Eralypse attrape, fronce les sourcils. Si je comprends bien... Faut que je défasse ?
Delta rit, prend les oreillers, les glisse sous le drap, les laissant dépasser.
Eralypse : Ah... C'est tout... Mmh.
Delta : Oui, c'est tout. Et pour la couverture, faut la border aussi.
Eralypse s'occupe, étend la couverture, rogne, replie, enfouit les pans... Marmonne que ça demande plus de travail qu'il ne l'aurait pensé. ... Edredon ?
Delta pose l'édredon sur le lit, le tapote. Sourit. Croise les bras. Edredon ! Et fini.
Eralypse recommence, pour la centième fois, d'impression. Le glisse sous l'ourlet de la couverture, glisse sous le matelas... Se redresse, puis se laisse tomber dans le moelleux du petit amoncellement.
Delta : Alors ?
Eralypse : Alors... Je pense que je vais rester là.
Delta hausse un sourcil interrogateur, l'observe. Dormir, déjà ?
Eralypse : ... Il fait nuit, non ?
Delta : Si fait. N'aviez pas des affaires à apporter ?
Eralypse : Bon et bien, rien de si dramatique, n'est ce pas ? Un tas de frusques... Peut attendre demain, du fait.
Delta : En effet. Journée bien remplie, vous voilà installé et j'ai terminé mon courrier.
Eralypse : Bien remplie, je ne sais... Pas plus que les autres.
Delta : En tous cas, deux bonnes choses de faites. Enfin, de mon point de vue.
Eralypse, assis, estime le confort du lit, passe un œil sur la pièce. Se lève, de nouveau. Effectivement.
Delta : Ne dormez pas finalement ? Question bête, devrais peut être vous laisser, pour que vous puissiez.
Eralypse : Mmh, et bien...
Delta : Et bien ?
Eralypse : Même dans l'éventualité, vous pourriez rester. Et non, je n'ai pas pris l'option de la nuit entamée tôt, ce serait vous abandonner lâchement et je dois apprécier votre compagnie juste assez pour profiter de quelques instants encore.
Delta mouche une chandelle, puis une autre, n'en laissant que deux d'allumées. Se retourne, sourit. Moi qui préparais les chandelles pour que vous puissiez dormir...
Eralypse : Vous avez besoin d'y voir pour m'entendre ?
Delta : N'avez pas faim, au fait ? Suis censée vous fournir le couvert aussi. Du tout, j'en éteignais, justement.
Eralypse : Mmh ? Non... Enfin, maintenant que vous le dites...
Delta : J'ai bien fait de faire emplir la réserve, vous pensez ?
Eralypse : Je ne fais pas de halte prolongée aux cuisines en pleine nuit... Sauf insomnie creusante.
Delta : Toujours sujet aux insomnies ?
Eralypse : Oui, oui.
Delta : Et n'êtes pas venu toquer à mon carreau pour que nous les partagions. Savez combien j'aime la nuit, pourtant.
Eralypse : Je ne voulais pas risquer d'être malvenu. Vous aimez la nuit, certes, mais aimez peut-être les passer à dormir, mmh ?
Delta : Vous auriez trouvé carreau luisant de la lueur d'une chandelle. Je ne dors pas tant.
Eralypse : Non ? Et que faites vous, de vos nuits en chambre, si ce n'est dormir ?
Delta : Je songe. Beaucoup. Trop, sans doute. Et j'observe ma couche vide.
Eralypse : Regrets ?
Delta : Regrets des disparus. Foi en l'à venir, aussi.
Eralypse extirpe un oreiller, l'adosse au montant, vire sans grand soin ses bottes et s'assoit, s'installe. Latence. L'observe. Je pensais pourtant que vous ne vous embarrassiez pas de regrets. La foi en ce qui suivra, ça...
Delta : J'aurais aimé en être capable. Mais je vous l'ai dit, certaines choses ont compté, certaines personnes, surtout. Pas tant des regrets qu'un manque... Si fait. Des regrets.
Eralypse acquiesce, léger hochement du chef. Regonfle ses oreillers, y laisse tomber un dos qui se trouve être sien et, manœuvre faite, l'observe un temps, front plissé. Perplexité. Puis au final, réflexion, simple. Je ne crois pas... Regretter, vraiment. Un peu, si, ce qui n'a pas pu être. Mais, ensuite, me vient à l'esprit "quel intérêt ?" et j'oublie. Avance. Et recommence. Latence. Vous ne vous asseyez pas ?
Delta : M'asseoir ? Hmm, si fait, si si. N'y avait pas trop pensé, se l'était même interdit, pas trop de proximité, ou par petites touches, parait que sinon, ça le rend mal à l'aise. Quoiqu'elle apprécie de le rendre mal à l'aise... Un peu... Elle s'assoit, donc, à côté de lui, aurait pu choisir le pied du lit, histoire de bienséance, mais la bienséance, avec lui, elle aurait tendance à l'oublier. Dos sur oreiller, regard, rapide, sur lui, puis billes qui viennent se fixer au plafond, se perdre, un peu. Répondre. Ce qui n'a pas pu être, ce qu'on a laissé filer... Ce qui aurait peut être dû être, ce qu'on n'a pas su faire... Et oui, vous avez raison. Avancer, recommencer, et tenter de faire mieux. Encore.
Eralypse : Tenter, oui... Echouer, mais tenter. L'observe, du coin de l'œil, sans en avoir l'air, se poser et s'installer, juste là, à côté. Croise les bras, certainement pour ne donner aucune prise à un vagabondage qui serait malvenu, l'air détaché au possible. Toux discrète, pour ne pas laisser le silence s'installer, et recherche d'un quelque chose à lancer. Et, hum... Votre chambre est prête ?
Delta : Echouer n'est pas une fatalité. On pourrait dire que ce n'est qu'une étape pour enfin passer, on peut l'espérer, à une étape où... Où... Ne termine pas sa phrase, en fait, rebondit sur ce qui parait une bonne diversion. Quelques lézardes lui font de l'œil, accentuées par la lueur des deux chandelles. Ne les quitte pas des yeux, malgré l'envie de tourner la tête. Proximité dangereuse à ses nerfs, sourit. Elle est prête, sinon serions déjà à la préparer... Voulez voir ce que donne le savoir faire ?
Eralypse : Tenez vraiment à bouger ? Le mieux ? C'est qu'il n'y a encore pas l'once d'une référence à leur proximité. Il n'y songe qu'ensuite. Non, il ne tient pas à bouger, fourbu. Non, il ne tient pas non plus à laisser ces quelques pouces qui les séparent s'allonger. Mal à l'aise à la pensée, il détourne sciemment le reste de regard qui trainait de son côté. Regard tombe sur la porte, le couloir sombre. En vient aux flammes faiblardes qui empêchent l'obscurité de tout engloutir. Pensée... Retour. Où ?
Delta : Question rhétorique. Je ne tiens pas vraiment à bouger, pas du tout, en fait. Mais le saviez déjà. Profiter de la flamme tremblotante pour tourner la tête et poser les quinquets sur lui, sourire, un peu. Beaucoup. Sourire, léger, mais qui s'installe. S'endormirait bien là, juste pour se dire qu'elle aurait dormi avec lui, rirait presque à sa bêtise. Se trouve puérile, beaucoup. S'en fout. Où ? Ben ma chambre... Mais on risque de ne pas voir grand chose, là. Demain ?
Il savait ? Ah. Doigts qui remuent, grattent mollement le bout de bras à leur disposition. Peut-être qu'il sait. Il sent, en tout cas. Le regard ne croise pas, préfère baisser l'œil à ses bas de chausses. Non mais vous disiez "Où". Une étape où. Alors... Où ? Et iris qui dérivent, inévitablement. Croise, au final. Détourne, un peu. Fixe le front plus que les prunelles. Prudence.
Delta chercherait bien à croiser mieux, prunelles curieuses... Timides, pourtant. Pas dans leur habitude. Est-ce l'être qui l'est ou le paraitre ? L'être, l'être qui n'ose pas. Peur de briser, n'avancer que par touches, légères, parfois. Fixer ses lèvres alors qu'elle voudrait plonger dans ses yeux. Tant pis, ne pas oser, ce soir. Ou en tous cas pas maintenant, et puis c'est tellement plus facile de parler ainsi.Ah, oui, une étape où... Passer à une étape qui n'en serait plus une ? Un aboutissement, une finalité... Ou pas. Je n'ai pas la science de l'échec infuse. Pourtant, chaque fois, j'espère. Et ma foi en l'à venir... Oser, à ce moment, les relever un brin, les billes. Ma foi en l'à venir m'aide à y croire encore. Sans même me forcer.
Eralypse : Foi... Sourire. Comme ça, sourire. Qui sort d'on ne sait où. Faisceau baissé. Croisés, de vrai. S'y pose, un peu. Juste un peu. Fuit, ensuite, quoique sourire demeure. Paraît que l'échec enseigne... Plus que la réussite. Nombreux savants insoupçonnés si c'est effectivement le cas. Se tromper, espérer encore, et réessayer... N'avez jamais renoncé ?
Réprimer un frisson, léger, lors du croisement, tenter en tous cas... Tenter... Essayer... J'ai voulu... Mais le noir ne me sied pas au teint. J'ai voulu renoncer, cesser de créer ces douleurs, qui, invariablement, reviennent. Abandon, lassitude... Et les tripes en vrac. J'ai voulu voleter, ne plus me poser. C'est faisable, parfois, prendre un bout de plaisir, mais seul le corps ressent... Se trouver bien osée de raconter cela ainsi, songer un instant, se taire. Puis reprendre. Fixer droit les fuyards. Croyez que je devrais renoncer ? Cesser de croire cela possible ?
Eralypse : Je ne parlais pas forcément de... Ces choses. Preusaille, si. Sourcils qui se froissent, un rien. Pas qu'elle aborde ainsi le sujet, non. De mécontentement à sentir nuque s'échauffer pour si peu, plutôt. Apaisement vient, tout de même, durant le silence. Assez pour qu'il hasarde. Non... Enfin, je ne sais. Croyez que je suis en mesure de vous apporter une réponse... Viable, vraiment ?
Delta : Si fait. Vraiment. Sourire, un peu, plus grand. Rire, un tout petit peu. Sentir que le silence n'est pas feint, nécessaire plutôt. Ne vous en croyez pas capable, vous ?
Eralypse : Ce ne serait qu'hypothèse... Je devrais vous dire que lorsqu'on cesse de croire, on n'a plus grand-chose à faire, je crois. Mais... De fait, ce ne serait pas forcément adapté au sujet. Penche un œil sur l'étendue à son côté, léger.
Delta : Je crois. Je crois et je veux croire encore. Ne serait ce que parce que... Secouer la tête, se taire. Chercher, vite, un autre sujet. Ou détourner, un rien. Et vous, vous croyez en quoi ?
Eralypse : En... Les saints préceptes. Et le Très-haut. Et en... Je ne sais pas, sûrement monceau de choses. Réponse insipide mais prudente, au moins. Prudence qui se retrouve moins quand la curiosité éclate. Mauvaise idée ? Parce que... ?
Delta : Parce que j'ai envie de croire. J'ai envie d'être. J'ai envie de croire que je peux être heureuse, encore, plus. Parce que l'à venir. Rajouterait bien un truc du genre "parce que vous", mais se dit que ça ferait trop, quand même, trop agressif, trop expressif, reste dans un flou net, faux flou, mensonge sans en être, refuser de reconnaitre l'état des choses. Parce que tout ça.
Eralypse : Parce que beaucoup de choses. Heureuse... Ne l'êtes pas, déjà ?
Delta : Epanouie dans une magnifique vie de famille, à glaner çà et là quelques instants de bonheur corporel. C'est une conception du bonheur. Je ne suis pas malheureuse. Non. La vie s'écoule tranquillement... Mais serait presque insipide sans quelques touches de couleur. N'en rajoute pas plus, va encore être mal à l'aise. Sourit, se redresse. Sortir avant de tenter une bêtise, il faudrait.
Eralypse : Conception... J'entends. Bonheur de fond, sans l'intensité du moment. Sans la couleur ravivée... Oui, oui. En serait à dire qu'il n'est pas peintre. Mais ce serait... Ce serait... Repousser. Pas l'échéance. Les faits. Nier ? Manœuvre d'évitement, d'urgence, c'est que la dérive se respire d'ici. "Vous devriez regagner votre chambre" ? Non. "A moins que vous comptiez coucher là, il faudrait penser à..." Non, elle pourrait dire qu'effectivement, elle comptait. Jouer la carte suprême, celle des épouses échappant au devoir conjugal et des tirs au flanc au supérieur crédule. Fatigue, je crois... Once de politesse, tout de même. Je risque d'être de fort mauvaise compagnie. Devriez, peut-être... Il suspend, lui laisser l'initiative est aussi bien.
Ne pas insister, il a raison, il l'aide, en fait. Battre en retraite... Elle ne cesse d'envoyer des signaux, d'expliquer ce qu'il sait déjà. Devrait plutôt le laisser faire, il sait. Elle sait qu'il sait. Attendre. Trop tôt sans doute pour lui, fantômes bien présents. Et puis... Et puis... Elle aime douter encore, espérer sans être sûre, même si elle pense bien ne pas se tromper... Moments doux. Avez raison. Vous supporter de mauvais poil, pas envie. Déjà pas commode alors que vous êtes censé être de bonne humeur... Se lève tout à fait, va prendre une des deux chandelles, s'éloigne, vite, alors qu'elle voudrait rester. Forcer ses pieds à l'éloigner de la couche, se retourner, près de la porte, l'observer encore, à défaut de chaleur, créer matière à rêves. N'en avait pas vraiment besoin. Pour le plaisir, sans prétexte. La douce nuit, Gabriel.
Grommellement qui meurt sur ses lèvres, à la place vient, soufflé plus qu'articulé un "Douce nuit à vous". Simple. Pas toujours besoin de fioritures et autre colifichets encombrants. Petit sourire pour clore, quand le visage revient à lui. Traits en clair obscur qu'il ne dessinera pas, non, mais qu'inconsciemment, il détaille. Pour s'en souvenir. Dessin, prise, en coin d'esprit. Envie de lui dire de rester, maintenant. Se tait quand même. Sait, là, que le sommeil n'aura pas la sympathie de le trouver ce soir.
Ignorante du tourment, sourit, un dernier, avant d'aller rejoindre Morphée, seul amant qu'elle tolère en l'absence de celui qu'elle voudrait tel. Porte entrouverte, reste à guetter un instant, vivra vieille, une histoire d'espoir... S'endort, finalement, Morphée est doué. Sourire aux lèvres.

Revenir en haut Aller en bas
http://petite-yunette.blogspot.com/
Contenu sponsorisé




1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Empty
MessageSujet: Re: 1. Divagations tavernales et autres jeux de maux.   1. Divagations tavernales et autres jeux de maux. Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

1. Divagations tavernales et autres jeux de maux.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
» Une lettre... puis d'autres.
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Un canard ? Oui ! Mais à l'Orange ! :: Les autres coins des Coins. :: Le coin de la taverne pas ouverte.-
Sauter vers: